Lagardère Athlé Tour : C’est parti !

Révolution ou évolution ? Un peu les deux, probablement. Mardi 23 mai, au Stade Jean-Bouin de Paris, le voile a donc été levé. Héritier du Caisse d’Epargne Athlé Tour, le Lagardère Athlé Tour a été officiellement lancé, même si la première étape de ce circuit national de 11 meetings a déjà eu lieu le 14 mai dernier à Montgeron. Le principe ? Simple comme de l’eau de roche : onze réunions de haut niveau, 19 disciplines représentées et un classement final calculé sur la base des quatre meilleures performances réalisées sur les meetings nationaux mais aussi lors des championnats de France Elite. Partenaire titre de l’événement, le groupe Lagardère se positionne ainsi comme un acteur majeur de l’athlétisme. « Ce circuit va prendre de l’ampleur dans les années à venir, explique Bernard Amsalem, le président de la FFA. Il s’agit d’une première pierre posée vers la voie de la professionnalisation des athlètes et la création de la future ligue professionnelle ».

Autre particularité : la direction technique nationale, qui est à l’origine de ce projet, veut s’appuyer sur le Lagardère Athlé pour répondre à plusieurs objectifs précis : favoriser la confrontation des meilleurs athlètes français entre eux en dehors des grand-messes de l’IAAF, offrir aux jeunes espoirs la possibilité d’engranger de l’expérience avant d’accéder au très haut niveau, coordonner de manière plus rationnelle et plus lisible le calendrier français et assurer, enfin, le développement ainsi que la promotion de toutes les disciplines de la famille athlétique. « C’est la sixième année d’existence de ce circuit, précise Franck Chevallier, le directeur technique national. Il a effectivement été créé pour permettre aux athlètes de haut niveau, qui n’ont pas forcément l’occasion de s’aligner régulièrement sur les meetings IAAF, de se retrouver sur la piste ». A la fin du circuit, le meilleur athlète français des 19 disciplines représentées sur le Lagardère Athlé Tour sera désigné.

En filigrane du Lagardère Athlé Tour, la FFA a décidé de créer avec le concours de la Caisse d’Epargne, le « Défi Jeunes Talents » qui sera réservé à 52 athlètes faisant partie du programme « Destination Athlé 2012 ». L’idée ? Là encore, permettre à ces jeunes espoirs de s’évaluer sur les différents meetings nationaux pour les accompagner jusqu’aux jeux olympiques de 2012, voire avant pour les plus précoces. Cette nouvelle structuration des meetings français permettra également de jeter les bases de la future ligue professionnelle qui devrait voir le jour début 2007. « Jusqu’à présent, la professionnalisation des sportifs ne concernaient que les disciplines collectives, note Bernard Amsalem. Or, l’athlétisme se trouve en concurrence avec d’autres sports. Et pour continuer notre développement, il faut passer par la création d’une ligue professionnelle. Si on n’a rien à montrer, on n’existe pas... » La récente création du DécaNation s’inscrit aussi dans cette dynamique. Une dynamique souhaitée depuis longtemps par les athlètes.

« On attendait la professionnalisation de l’athlé depuis longtemps, remarque Christine Arron. Ce sera un vrai plus. Depuis 20 ans, on avait l’impression que notre sport était encroûté. Maintenant, ça avance. C’est bien. Avec cette nouvelle ligue, on ira vraiment de l’avant ». Autre avantage de cette future ligue pro, dont la naissance devra être avalisée par la prochaine assemblée générale de la FFA en décembre 2006 : offrir un vrai statut aux athlètes. « Il est important d’avoir un vrai statut pour être reconnu au niveau des administrations comme l’Urssaf ou les caisses de retraite », note Linga Ferda-Khodadin. Bref, le thème de la professionnalisation fait l’unanimité. « Je pensais que l’athlé resterait à jamais un sport amateur, s’émerveille Oudere Kankarafou. Je suis heureux de voir les choses évoluer ». Il n’est pas le seul.