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Les chaussures à cinq doigts de pied gagnent du terrain


Publié le mercredi 31 août 2011 à 05h19min

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On croyait l’histoire de la chaussure de course arrivée à maturité, après plus d’un quart de siècle d’évolution ; il n’en est rien. Avec un marché estimé à plus 25 milliards de dollars aux États-Unis, une mode au début jugée saugrenue, est en passe de grignoter près de 10 % de ce marché, la chaussure à cinq orteils.




Cette mode a emboîté le pas (sans jeu de mots) d’une aspiration de certains joggeurs ou marathoniens à adopter une course qualifiée de plus physiologique (sur la base de travaux scientifiques controversés) : la course pieds nus. Il est reproché aux chaussures « leaders » du marché d’avoir concentré le plus gros du volume des matériaux d’absorption des chocs sur la région du talon, au prix d’un dénivelé standard de douze millimètres, jugé excessif, entre l’arrière et l’avant-pied. Certains puristes de l’analyse physiologique de la course à pied (discipline de recherche orthopédique à part entière) protestent contre un tel dénivelé privilégiant les profils de course à percussion talonnière première. Il y a en effet trois profils de base individualisés : attaque première du talon, course sur les pointes et course sur la plante. Les défenseurs de la course pieds nus, prétendent que l’usage des chaussures traditionnelles, pourtant élaborées dans une perspective préventive, endommage les structures squelettiques d’amont en imposant un profil donné.

Certains fabricants se sont donc engouffrés dans cette tendance de la course sans chaussures, et ont proposé avec un succès commercial sans précédent des chaussures de course minimalistes, appelées « nu pieds », voire « cinq orteils » lorsqu’elles se trouvent équipées d’appendices digitaux individuels. Ces chaussures expérimentées pour la première fois lors du marathon de Boston de 2006 font de plus en plus d’adeptes mais semblent susceptibles de générer des pathologies du sport qu’il est toutefois, pour l’instant, difficile de mettre directement sur le compte de la seule chaussure : fractures de fatigue, entorses de cheville, tendinite achilléenne... Compte tenu du caractère très pluri-paramétrique de la genèse de ces lésions, il est délicat de construire une recherche scientifique rigoureuse susceptible de déterminer si c’est le mode de chaussage plutôt que la pratique sportive qu’il convient d’incriminer. Il n’en demeure pas moins qu’un nouveau chapitre de pathologie du sport est peut-être en train de s’ouvrir avec l’usage des nouvelles chaussures de course.

* Article publié par le Pr Charles Msika, Chirurgien orthopédiste, Paris, membre de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (sofcot.fr)


Voir en ligne : Le Quotidien du Médecin

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