Liu Xiang, le nouveau timonier
Publié le jeudi 7 février 2008 à 12h50min
Le roi du 110 m haies est une véritable " rock star " dans son pays. Contraint de se cacher, Liu Xiang ne peut plus se montrer en public sous peine de provoquer l’émeute.
Il est partout et invisible à la fois. Personne n’ignore que l’idole est dans la place, mais depuis son arrivée à Pékin en provenance de sa ville natale de Shanghai, Liu Xiang s’entraîne dans le plus grand secret. A l’abri des regards indiscrets et d’une adulation dont il ne peut plus contenir les excès. Ainsi vit Liu Xiang : comme un Zidane chinois élevé au rang d’icône nationale depuis son titre olympique du 110 mètres haies conquis à Athènes en 2004. Devenu ensuite champion du monde puis recordman du monde de la discipline, l’homme qui valait neuf millions d’euros (son corps est assuré à ce prix) jouit d’une délirante cote de popularité que seul le basketteur Yao Ming, qui vit aux Etats-Unis, parvient à égaler. " Ce n’est pas un héros, mais un superhéros ", souligne Feng Shuyong, patron de l’athlétisme chinois.
A 24 ans, Liu Xiang est le parfait symbole de cette Chine conquérante, repoussant chaque jour davantage ses propres limites. Besogneux, ambitieux, modeste et sans complexe, le champion est un modèle du genre. " Il est talentueux, drôle, moderne et intelligent, affirme Yuan De Ming, ancien coureur. C’est la fierté des Chinois. Il incarne une sorte d’idéal masculin. Tout le monde l’aime". Avec pour ultime atout une plastique avantageuse, Liu le magnifique possède cette touche de charme qui doit forcément jouer auprès des filles... " Absolument pas, rectifie Yue Hong, fan d’athlétisme. Si on l’adore, c’est pour son talent et sa réussite. Pas pour son physique. On ne le considère pas comme quelqu’un de sexy. En Chine, cette notion n’est pas aussi développée que chez vous".
Dérapages incontrôlés
Il n’empêche, c’est bel et bien l’hystérie collective qui accompagne chacune de ses sorties. " Quand les Chinois le voient, ils sont dans un état second, poursuit Yue. Même les personnes âgées ne savent plus ce qu’elles font ! " Pour contenir l’émeute, l’Administration centrale des sports a dressé, depuis 2005, un cordon de sécurité qui vise à le protéger au maximum de la pression populaire. Mais là où tout se complique, c’est lorsque les personnes chargées d’assurer sa protection ou censées conserver leur neutralité sortent de leur fonction. Comme les vigiles, les femmes de chambre ou les serveurs dont on a relevé bon nombre de dérapages répétés, principalement pour des demandes d’autographes. Et comme la rock star ne sait pas dire non...
Liu Xiang a donc préféré battre en retraite. Pour combler l’attente, l’idole s’affiche en grand aux quatre coins de la ville. Halls d’aéroports, arrêts de bus, distributeurs d’argent, piliers de métro, entrées de supermarchés, boutiques, spots télé, façades des bureaux de poste : pas un secteur de la capitale n’échappe à la " Liumania ". Et que font les Chinois de retour chez eux ? Et bien, ils surfent sur le web à la recherche des dernières infos sur l’idole. L’an passé, " Liu Xiang " a été le mot-clé le plus recherché par les internautes chinois. Vous avez dit adoration sans bornes ?
Voir en ligne : Myfreesport
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