Prévenir les accidents cardiovasculaires des sportifs amateurs
Publié le mercredi 18 octobre 2006 à 11h15min
Les accidents cardiovasculaires n’épargnent pas les sportifs du dimanche. Le Club des cardiologues du sport vient d’édicter "dix règles d’or" à l’attention des amateurs d’activité physique. "La pratique sportive est bénéfique à la santé à condition de respecter quelques règles élémentaires de prudence", souligne-t-il.
Les résultats d’une étude prospective, menée pendant un an auprès des SAMU d’Aquitaine, ont convaincu ces médecins de la nécessité de mener une campagne de prévention. Sur les 127 accidents cardiovasculaires survenus entre mars 2005 et février 2006 (pendant ou dans l’heure suivant l’activité sportive) et recensés par les services d’urgence de Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, 47 infarctus du myocarde et 34 décès ont été enregistrés. "En extrapolant au niveau national, cela représente quelque 900 décès par an soit, par exemple, deux fois plus que les noyades", constate le docteur Laurent Chevalier, concepteur de l’étude.
Les décès répertoriés concernent à 94 % des hommes, amateurs de course à pied, de natation ou de cyclisme, dont la moyenne d’âge atteint 42,7 ans. "Cette étude confirme notre expérience de terrain. Certains sportifs amateurs doivent arrêter de faire n’importe quoi, de croire qu’ils ont une immunité sous prétexte qu’ils font du sport, insiste le docteur Chevalier. On voit parfois des barjos qui courent, tombent dans les pommes, se relèvent et continuent de courir".
Du bon sens
Cible privilégiée de cette campagne de prévention : les hommes de 35 à 55 ans. "L’homme de 40 ans en surcharge pondérale ne peut pas se remettre au sport comme à 20 ans", soutient le cardiologue. Mieux vaut donc écouter son corps et ne jamais sous-estimer les symptômes d’efforts prémonitoires : "Une douleur dans la poitrine, un essoufflement anormal, un malaise ou une palpitation cardiaque pendant ou juste après l’effort doivent être signalés à un médecin", recommande le Club des cardiologues. Parmi les règles d’or, certaines relèvent du bon sens : respecter un échauffement et une récupération de dix minutes lors de chaque activité sportive ; boire "trois à quatre gorgées d’eau" toutes les demi-heures ; éviter de faire du sport par des températures inférieures à - 5 °C (le froid sollicitant abusivement le coeur) ou supérieure à 30 °C (facteur de troubles de la déshydratation).
D’autres règles mettent à mal des idées reçues. Ainsi, il est faux de croire, lorsqu’on se sent un peu fiévreux ou enrhumé, qu’il suffit de transpirer un bon coup pour éliminer le virus. Au contraire, les cardiologues déconseillent de faire du sport "en cas de fièvre et dans les huit jours qui suivent un épisode grippal" afin d’écarter le risque de trouble du rythme ventriculaire. En outre, "il ne faut pas prendre de douche froide dans les quinze minutes qui suivent l’effort" et ne jamais allumer une cigarette "une heure avant ni deux heures après une pratique sportive". Dans les deux cas, il s’agit d’éviter "les contractions spasmodiques".
Les dix règles d’or sur clubcardiosport.com