1968 : L’Olympisme à l’épreuve du monde
Publié le vendredi 12 octobre 2007 à 13h15min
Il y a 39 ans, le 12 octobre 1968, s’ouvrent les Jeux de la XIX ème Olympiade dans le stade Olympique de la ville de Mexico. Cette Olympiade est la première à se tenir dans un pays d’Amérique latine et en voie de développement. Dix jours avant le début des Jeux, la capitale est ébranlée par des contestations politiques. Malgré ces tensions, la cérémonie d’ouverture délivre le traditionnel message de paix avec le lâcher de 10000 colombes. Les Jeux continuent à se dérouler sereinement. Ces derniers affichent une expression artistique novatrice et sont à l’origine d’exploits sportifs mémorables.
Podium politisé
L’année 1968 est marquée au niveau mondial par des troubles socio-politiques : révoltes d’étudiants, grèves, guerre du Vietnam, révolution culturelle en Chine, revendications pour le respect des droits civils et lutte contre l’apartheid, "Printemps de Prague" en Tchécoslovaquie... La scène olympique n’y échappe pas : sur le podium, les médaillés américains Tommie Smith et John Carlos lèvent un poing ganté de noir, symbole du mouvement Black Power. Par ce geste, ils expriment leur soutien aux Afro-Américains qui protestent contre la politique du gouvernement des États-Unis. Cette édition devient le terrain de revendications politiques pourtant contraires à l’esprit de paix et de neutralité de l’Olympisme.
Nouveau visage pour le Mexique
Si le monde est en ébullition, il est aussi le théâtre d’importantes innovations artistiques dans tous les domaines. La scène olympique ne fait pas exception : fier de son passé mais tourné vers l’avenir, le comité d’organisation des Jeux (COJO) crée une identité visuelle basée sur une ligne graphique alliant art contemporain et culture aztèque. Le logotype Mexico 68 marie le mouvement Op Art à l’art traditionnel des Indiens Huicholes : lignes divergentes, parallèles et concentriques aux effets optiques donnant l’illusion du mouvement. Ce langage esthétique, issu des tendances du moment, est décliné dans les affiches, les costumes, jusque dans le design. Il inspirera l’identité visuelle des Jeux Olympiques suivants. Parmi les concepteurs de l’identité graphique de Mexico : Pedro Ramírez Vázquez, président du COJO, futur architecte du Musée Olympique de Lausanne et aujourd’hui membre honoraire du Comité International Olympique (CIO).
Le "Festival des plus hautes valeurs culturelles" des Jeux de Mexico City s’inscrit dans ce bouillonnement. Cette Olympiade culturelle s’étend pour la première fois sur toute une année ; si les temps forts ont lieu à Mexico pendant les Jeux, plus de 550 autres manifestations sont organisées durant l’année dans tout le pays. A l’image de l’évènement sportif, le programme culturel comprend 20 catégories comme la sculpture, la poésie, le folklore ou le cinéma. Les activités artistiques favorisent la connaissance et le respect de l’autre, avec une place importante pour la jeunesse.
L’altitude, atout ou obstacle ?
La situation particulière de Mexico, perchée à plus de 2200 mètres d’altitude, pénalise les sports d’endurance, mais favorise les épreuves de rapidité. Ainsi, l’Américain Bob Beamon réalise un saut de 8,90 m de long ; son compatriote Lee Edward Evans court le 400 m en 43"8, deux records longtemps restés inégalés. Dans l’effervescence de l’année 1968, les Jeux de la XIX ème Olympiade ont su réunir le sport et l’art, le corps et l’esprit : un bel exercice d’équilibre.
Voir en ligne : CIO
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