Athlé : Gatlin accepte d’être suspendu huit ans
Publié le mercredi 23 août 2006 à 13h10min
Testé positif à la testostérone le 22 avril dernier à Kansas City, Justin Gatlin a pris connaissance mardi de la décision de l’agence américaine antidopage (Usada). Cette dernière a préconisé 8 ans d’interdiction, maximum, pour le co-recordman mondial du 100 m âgé de 24 ans, qui peut toutefois faire appel. Le champion du monde et olympique américain a accepté le jugement, tout en promettant de coopérer avec l’Usada pour éviter ainsi la suspension à vie qui planait au-dessus de lui. Mais sa carrière sportive semble déjà derrière lui...
La tête haute ou à peu près... A 24 ans, Justin Gatlin a sans doute tourné le dos à sa carrière de sportif de haut niveau. En acceptant la suspension de huit ans infligée à son encontre par l’agence américaine antidopage (Usada), le désormais ex-recordman du monde du 100 mètres sait qu’il ne pourra plus fouler une piste avant ses... 32 ans ! Mais la star des jeux olympiques d’Athènes, à la différence d’un Floyd Landis qui lui s’enferre dans une stratégie qui consiste à nier une évidence, a préféré avouer implicitement son forfait en acceptant les résultats du laboratoire qui l’a confondu et convaincu de dopage à la testostérone, même s’il réfute s’être dopé de manière volontaire.
Contrôlé positif le 22 avril dernier lors des Kansas Relays, Gatlin perd tout ou presque. Le voilà défait de son titre de co-recordman du monde du 100 mètres, acquis le 12 mai dernier à Doha, et de tous ses chronos réalisés depuis la date de son contrôle positif, le jamaïquain Asafa Powell redevenant du même coup le seul et unique homme le plus rapide du monde. Déjà contrôlé positif à l’Aderall en 2001, des amphétamines ingérées selon lui à l’époque pour soigner une maladie infantile, Gatlin se retrouvait pourtant sous la menace d’une suspension à vie, ni plus ni moins. Mais à l’image d’une Kelly White repentie, le champion du monde et olympique du 100 mètres a choisi la voie d’une hypothétique rédemption en acceptant de collaborer avec l’Usada.
L’Usada : "Gatlin a accepté de collaborer"
"Gatlin a accepté de collaborer avec l’Usada en nous donnant des informations qui pourront nous aider", a indiqué le gendarme de la lutte antidopage américaine. "En échange de sa promesse de coopération et de la reconnaissance des « circonstances exceptionnelles », que l’athlète et ses défenseurs avaient choisi de plaider, l’Usada a conclu que la période maximale de suspension pour cette violation serait de huit ans".
Officiellement suspendu depuis le 15 août, Gatlin ne pourra plus courir en compétition avant le... 24 ou 25 août 2014 ! D’ici là, l’américain s’est donc engagé à s’impliquer dans les campagnes destinées à éradiquer le fléau du dopage du sport US. Surtout, ce sont ses possibles révélations qui ont de quoi aujourd’hui faire trembler une bonne partie de l’athlétisme outre-atlantique. En pleine affaire Marion Jones, le choix de Gatlin peut inquiéter son sulfureux entraîneur à l’époque de son contrôle, Trevor Graham, que ses casseroles, notamment liées à Tim Montgomery et Jones dans le cadre de l’affaire Balco, pourraient cette fois rattraper. L’homme aujourd’hui le plus suspecté des stades continue pourtant de se complaire dans une défense des plus farfelues. Sa justification pour expliquer le test positif de Gatlin ? Un ancien collaborateur, dont il s’est aujourd’hui séparé, qui aurait délibérément massé Gatlin avec une pommade à base de testostérone...