Cand, le coureur « fou » de Gland
Publié le vendredi 23 avril 2004 à 17h00min
Il vient d’accomplir à Zurich son sixième marathon en moins de trois mois. Il lui en reste vingt-quatre autres à courir cette année. Le pari incroyable de Stéphane Cand est en effet de disputer trente marathons en un an.
Il court, il court, Stéphane Cand. Genk, Valence, Gênes, Piacenza, Barcelone, Zurich... Autant de villes dans lesquelles il promène sa silhouette de marathonien (172 cm pour 63 kg) insatiable et infatigable, dopé par son pari fou : courir 30 marathons en un an. Mais il est encore loin du compte. Encore 24 épreuves à effectuer. Chaque course le rapproche de son objectif, le motive davantage, lui insuffle de l’énergie. « Il est comme ça, lui. On a l’impression que plus il court, plus il a des réserves. Je ne dirai pas que c’est un fou, mais il est spécial », témoigne fièrement Brigitte, une brune de 28 ans que ce magasinier dans une firme pharmaceutique a rencontrée en 1998, alors qu’il discutait avec une collègue qui allait devenir sa... belle-mère. Chez les Cand, on a le sport dans les veines. La mère s’est illustrée aux Vingt-Quatre Heures de natation de Lausanne. Ancien champion romand du 1500 m, le père, solidaire, donne sa bénédiction : « C’est un fonceur. Quand il tient à faire quelque chose, il le fait. Stéphane ne connaît pas le mot impossible. »
L’équivalent de 110 marathons
Le Glandois de 32 ans se souvient que quand il leur fit part de son pari de disputer 30 marathons cette année - pari à rendre dubitatif le plus candide des hommes -, c’est à peine si certains ne lui ont pas envoyé « un coup de pied au c... ». D’après les spécialistes, cinq marathons par an, c’est le seuil au-delà duquel tout coureur s’expose à de graves dysfonctionnements. Mais le « barjo de Gland » n’a cure de ces dires-là. Ce coureur taillé dans du quartzite n’aime pas trop les statistiques et, même si son palmarès est des plus balèzes, son « je ne cours pas pour le résultat » contribue à le rendre encore un peu plus insaisissable.
Tout barjo qu’il est, Stéphane Cand sait se montrer lucide et mettre quelques atouts de son côté. Il a réussi à s’entourer d’un médecin, d’un nutritionniste, d’un entraîneur et d’un fournisseur de semelles orthopédiques. Et la firme pharmaceutique où il bosse - à mi-temps - le sponsorise. Si autrefois, il se faisait accompagner par Brigitte et Hola, leur berger allemand, la venue de leur petite Justine, il y a huit mois, a changé beaucoup de choses dans leur vie. Son épouse a ainsi raté le
premier défi de son mari à Genk, le 18 janvier dernier (« Hola venait d’être opéré »). Ainsi que les suivants, notamment celui de Barcelone (« la petite faisait ses dents »).
Aujourd’hui, fort de sa somme d’expériences en endurance (que ce soit en trail en Norvège ou sous 40 degrés dans le Sinaï), en diététique (des pâtes, beaucoup de pâtes au menu) et en préparation des marathons (« je fais du vélo et de la natation pour récupérer avant la compétition suivante »), celui qui se considère comme un « extraterrestre » entrevoit déjà l’horizon 2005 avec en ligne de mire la traversée Kreuzlingen - Genève en six jours. Egalement dans sa visière, mais dans le plus long terme, une traversée Los Angeles - New York en 2007. Objectif : parcourir 4597 km (l’équivalent de 110 marathons !) en moins de cinquante-deux jours. Stupéfiant, Cand !
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