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Cross du Sud Ouest : Julie, coqueluche de Gujan


Publié le lundi 27 novembre 2006 à 14h22min

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La Stéphanoise a remporté pour la deuxième année consécutive le « Sud Ouest » sous un soleil radieux et un public qui en a fait sa nouvelle héroïne.




Laetitia Valdonado n’en a pas pris ombrage. Tenue de ville et sourire en bandoullière, la championne locale ne manqua pas d’apprécier les encouragements qui accompagnaient chacune des foulées de Julie Coulaud. Les dernières surtout. Enfin, celle du dernier kilomètre. Gujan était avec elle. Gujan était pour elle. Mais la Stéphanoise, loin de se déconcentrer ou de céder à une euphorie qui aurait été toute légitime, mesura ses effets. « J’ignorais qui était la plus rapide des deux. Je ne connais pas du tout cette fille mais à voir son allure et ses relances, mieux valait jouer serré... » Depuis les premiers hectomètres, Marina Ivanova, maillot vert et blanc et chevelure blonde au vent ne cessait de relancer chacun des relais du petit peloton de tête. Mais elles n’étaient plus que deux et Gujan n’avait d’yeux que pour elles. Gujan et sa forêt, depuis le lever du jour sous le soleil, faisaient escorte à ces deux jolies femmes, côte-à-côte, quittant la butte sans que la rudesse de l’endroit n’ait pu les départager, les laissant cavaler sur la vieille cendrée qui entoure désormais l’anneau synthétique, puis s’engouffrer dans la forêt avant un retour en pleine lumière, face à une foule qui n’avait pas été aussi dense depuis une dizaine d’années.

Et Julie, foulée plus souple et plus puissante, bras bien synchronisés, avait mis deux longueurs à sa jeune rivale. Jamais comblés. Elle n’eut pas la force de lever les bras ou de laisser déborder son bonheur. « C’était trop. Je suis allée au bout de moi-même... » Le genre d’efforts et de dépassements qui ravissent forcément les gens d’ici, peut-être plus près de l’effort et de l’abnégation qu’en certains autres endroits. Julie Coulaud, championne de France et deux fois vainqueur de la RATP puis du « Sud Ouest » a réussi ce que peu d’athlètes ont réussi depuis 1974, gagner deux fois de suite. Il y a eu Martine Bouchonneau puis Joelle Debrouwer. Marciane Mukamurenzi et Marguerita Maroussova. Cela suffit à expliquer pourquoi de la forêt de Chante-Cigale, au faite de la butte jusqu’au dernier mètre, le refrain était le même : « Julie ! julie ! julie ! »

Lahlafi echoue de peu

Mais Gujan qui avait vu suer, peiner et rire sept mille coureurs hier alors que le badaud, mine confite jurait alentour qu’on ne l’y prendrait plus car il serait dans les rangs l’an prochain, n’était pas au bout de ses joies. La foulée superbe de l’ancien champion de la piste qu’est Brahim Lahlafi. A 38 ans, on peut douter qu’il les a réellement tant l’entrain, et le beau geste est toujours de mise. Comme la solidité du pied de Julie Coulaud quand il s’agissait de reprendre appui sur des portions moins faciles, la souplesse et le choix de la bonne trajectoire du néo-Parisien eurent raison de toute la ribambelle d’espoirs français où Denis fut le dernier à résister et quand il ne resta plus que l’ougandais Kipsiro, tête dans les épaules mais talons aux fesses et genoux hauts et loin devant, à tenir tête.

« J’ai fait la faute dans les derniers 500 m. J’étais venu ici en 2004, ajouta le médaillé olympique du 5000 m de Sydney et j’avais été emballé par le circuit. Cette année, je suis enfin épargné par les blessures et après plusieurs courses sur route, j’avais tout misé sur ce cross. Ce n’est pas rien. Dommage, il ne m’a pas manqué grand chose. Mais le championnat d’Europe, ce n’est pas pour moi. Je prépare le marathon de Dubaï en janvier et je n’ai plus de temps à perdre ». Large sourire, Lahlafi n’en finit plus de reprendre goût à la course. « C’est ma vie » avoue-t-il. Une tranche de vie pour tous les autres. Tous ceux qui ont souri aussi, l’effort consommé et les jambes un peu raides, convaincus d’avoir contribué à faire du cross ce qu’il est. Le leur. D’abord.

- Résultats hommes

  1. Moses Kipsiro (UGA) : les 9,905 kms en 29’19"
  2. Brahim Lahlafi (FRA) : 29’21"
  3. Philip Sanga (KEN) : 29’26"
  4. Joseph Maregu (KEN) : 29’32"
  5. Paul Melly (KEN) : 29’47"

- Résultats femmes

  1. Julie Coulaud (FRA) : les 5,365 kms en 17’40"
  2. Marina Ivanova (RUS) : 17’42"
  3. Martha Komu (KEN) : 18’
  4. Joska Obare (KEN) : 18’04"
  5. Christelle Daunay (FRA) : 18’14"

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