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Diagonale des Fous : Kilian Jornet intouchable


Publié le samedi 20 octobre 2012 à 21h09min

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L’Espagnol Kilian Jornet, vainqueur pour la deuxième fois de la très éprouvante "Diagonale des fous" vendredi à la Réunion, n’en finit pas de courir sur les sentiers de la gloire, pulvérisant depuis cinq ans, tous les records de l’ultra-trail et d’autres sports extrêmes.




"Il est un cran au-dessus des autres", résume Julien Chorier, vainqueur de l’édition 2009 et 2011 du Grand raid de la Réunion. "Un phénomène comme ça, on en sort un tous les dix ou vingt ans", renchérit l’Américain Joe Grant, l’un de ses concurrents, qui le compare à Lionel Messi, la star du FC Barcelone dont il est fan. Pour d’autres, c’est un "ultra-terrestre", "le plus grand coureur en montagne de tous les temps", voire tout simplement "Dieu", comme le titre samedi le Journal de l’Ile de la Réunion. Jeudi et vendredi, le jeune Catalan de 25 ans, au physique filiforme (1,71 m, 55 kg) n’a fait qu’une bouchée des 2800 "fous" qui ont tenté de le suivre sur les 170 km de l’ultra-raid réunionnais et ses 10845 mètres de dénivelé positif, l’équivalent de l’Everest et du mont Ventoux, posés l’un sur l’autre. Il a bouclé la course en un peu plus de 26 heures, ne s’arrêtant quasiment pas aux points de ravitaillement.

Sur les pas des conquistadors espagnols des siècles passés, Jornet ne connaît pas de frontières et s’emparent des titres aux quatre coins de la planète. En cinq ans, il en totalise pas loin d’une centaine. A trois reprises (2008, 2009 et 2011), il a remporté l’UMTB (Ultra trail du Mont-Blanc), la course référence des raiders. Quatre jours avant son arrivée à la Réunion, il a décroché son 5ème titre mondial de skyrunning (course de montagne) à Bornéo (Malaisie).

L’Aneto à 5 ans

En août, il a battu le record de la traversée Courmayeur-Chamonix en passant par l’arête de l’Innominata (Mont-Blanc), seconde étape de son projet personnel "summits of my life", challenge qui doit le conduire à défier, d’ici 2015, les plus hauts sommets du monde dont l’Everest.

Partout où il passe, son côté gentil garçon, souriant, toujours disponible, ajoute à sa notoriété et en fait le chouchou du public. Pendant le Grand raid, il s’est arrêté des dizaines de fois en pleine course pour signer des autographes.

Né au refuge familial de Cap del Rec, à 2000 m d’altitude dans les Pyrénées espagnoles, il gravit son premier col (3000 m) à trois ans. A cinq ans, il atteint l’Aneto, plus haut sommet des Pyrénées (3400 m). Ces prédispositions associées à un entraînement hyper-intensif (il parcourt l’équivalent de 20 fois l’Everest chaque année) forge son endurance.

La montagne, c’est son eldorado avec qui il entretient un rapport quasi-mystique

"Tu te sens tout petit quand tu y es. Tu ressens la liberté. La montagne te permet de savoir ce que tu veux, ce que tu cherches dans la vie. La douleur n’existe pas, la montagne c’est que du bonheur", confie-t-il. Dans son livre "Courir ou mourir" paru en 2011, il se définit comme un "sky-runner", comme celui "qui court vers le ciel lorsqu’il court dans les montagnes".

En juin, le jeune Espagnol a été très affecté par la chute mortelle de son ami Stéphane Brosse, triple champion du monde de ski-alpinisme, qui l’accompagnait dans le massif du Mont-Blanc. Il veut quand même "poursuivre ses rêves", comme celui qu’il nourrissait avant le départ de la "Diagonale des fous", de finir la course "main dans la main" avec Iker Karrera, mais son compatriote a été contraint à l’abandon. "Les émotions partagées sont plus grandes", insiste "l’ultra-champion".

Un coureur se tue lors de la "Diagonale des fous" à la Réunion

Un concurrent s’est tué samedi en chutant de 30 mètres dans un ravin dans le cirque de Salazie, à la Réunion, lors de l’ultra-trail la "Diagonale des fous", dont c’était la 20ème édition, a-t-on appris auprès des pompiers. Ce concurrent était inscrit en individuel, non sponsorisé, dans la catégorie vétéran homme (V2H), selon le site de l’organisation de la course, remportée par l’Espagnol Kilian Jornet. Jusque là, en 19 éditions de la Diagonale des fous, deux autres coureurs seulement avaient trouvé la mort sur le Grand raid de la Réunion, la même année, en 2002. Le premier avait succombé à un arrêt cardiaque, le second s’était tué en faisant une chute de 50 m dans un ravin, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée. Cette troisième victime a fait une chute dans un ravin au lieu dit Col de Fourche sur le sentier Scout, entre les cirques de Salazie et Mafate, à 2h33 locales (0h33 à Paris) selon les pompiers.

Ce concurrent était alors classé au delà de la 100ème place sur les 2700 coureurs ayant pris le départ de la course. Trailer expérimenté, il avait déjà participé à deux reprises à la Diagonale des fous et avait couru par deux fois l’UMTB (Ultra-trail du Mont-Blanc). Son dernier pointage avait été effectué à Marla, à 1580 m d’altitude, dans le cirque de Mafate, à 23h15 locales. Il était en course depuis plus de 25 heures et avait déjà parcouru 85 km sur les 170 km de l’épreuve. L’accident s’est produit entre les villages de Roche Plate et d’Ilet à Bourses, sur l’un des sentiers les plus beaux mais les plus dangereux de l’île, notamment de nuit, car à flanc de montagne. Les circonstances exactes de l’accident n’ont pas été communiquées. C’est le PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) qui a été chargé de récupérer le corps de la victime. L’organisation de la course n’avait pas encore réagi samedi à la mort de ce concurrent.

* Article publié par Idriss Issa


Voir en ligne : AFP

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