Doucouré dans une impasse
Publié le jeudi 19 juillet 2007 à 05h24min
Le champion du monde du 110 mètres haies, Ladji Doucouré, n’arrive pas à retrouver le bon tempo cette saison, après une blessure au mollet droit qui l’a tenu écarté des pistes pendant 10 mois.
Mardi à Reims, Doucouré a produit sa moins bonne course de la saison, en 13 sec 59/100 (vent : - 1,0 m/s), heurtant quasiment tous les obstacles pour finir 2 ème et battu par l’Américain Joel Brown (42 ème performeur de l’histoire avec 13"22 comme meilleur chrono personnel). Dépité, presque désemparé, après sa course rémoise, comme déjà après celle de Rome vendredi (13"51), Doucouré lâchait : " Je cherche encore". "Je ne suis pas dedans dès le départ, je laisse mon bassin partir, c’est un défaut que j’avais à l’époque, constatait-il. Je me revois il y a quelques années en arrière quand j’essayais de me replacer pendant les courses. Je subis, je ne suis pas à l’aise dans mes placements". Un constat sans concession de la part du seul Français champion du monde individuel en titre, qui assure qu’à ce stade, le chrono est encore secondaire. "Je n’en n’ai rien à f... du chrono" , dit-il. "Je veux d’abord arriver à sentir que je maîtrise ma course, à poser les pieds où je veux".
Le jeune francilien de 24 ans aimerait retrouver une maîtrise qui s’est peut-être étiolée dans la longue convalescence imposée par sa déchirure au mollet droit lors des championnats d’Europe à Göteborg en août. Le but ? "Pouvoir me battre avec les autres", les Liu Xiang, Dayron Robles et Cie. Mais à l’évocation des prochains mondiaux, à Osaka (25 aout-2 septembre), où il défendra son titre, l’actuel 14 ème meilleur performeur mondial (13"27 à Paris/Saint-Denis le 6 juillet) assure : "Je ne suis pas inquiet, je suis juste frustré. Je sais que c’est là, quelque part. J’ai le jus, l’énergie, mais je ne suis pas dedans, je veux trop bien faire. Heureusement, mes entraînements sont plus proches de la réalité que mes courses".
Longuèvre ne s’inquiéte pas
Son entraîneur Renaud Longuèvre abonde dans ce sens. "Il n’y a pas de panique à bord, ni de pronostics à faire sur la fin de saison à cause de ce qu’il a fait à Reims", dit-il à l’AFP. "Ladji a déjà été dans des postures plus difficiles que ça et cela ne l’a pas empêché de faire des résultats en grands championnats". Il suffit ainsi de jeter un oeil à son début de saison 2004 : cinq chronos très moyens, entre 13"35 et 13"56 (vent régulier), et une disqualification avant d’arriver aux JO. Puis, à Athènes, la transformation : victoire en séries (13"18), victoire en quarts de finale (13"23), victoire et record de France en demi-finales (13"06) avant un échec tout relatif en finale (8 ème en 13"76).
L’entraîneur reconnaît cependant que le niveau de son poulain est "le produit de sa condition physique actuelle", "après un hiver de transition". "Les chronos que Ladji a fait en sprint en mai ne sont pas excellents, explique-t-il. Il manque donc un peu de pied ce qui rend ses appuis moins solides et provoque une dispersion d’énergie quand le pied touche le sol, d’où ensuite des petits accrocs techniques au passage de l’obstacle". "La saison n’est pas hypothéquée mais il y a du travail a faire", veut croire Longuèvre, qui sait que Doucouré peut vite retrouver ses repères : "Il a l’expérience, ses courses à moins de 13"20, son titre de champion du monde... Toutes ces choses qu’il est capable de faire".
Voir en ligne : Eurosport
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