Marathon des Oussaillès : Aymeric Villalard et Alexia Van Tol inscrivent leurs noms à Saint-Girons

Un marathon pyrénéen entre tradition et endurance
C’est à neuf heures précises que le départ a été donné sur la ligne située au cœur de Saint-Girons, sous les applaudissements nourris d’une foule dense qui s’était massée aux abords des rues principales. Depuis huit ans déjà, le Marathon des Oussaillès se distingue par son authenticité : un parcours exigeant qui serpente à travers les vallées du Couserans, alternant faux plats, descentes roulantes et portions piégeuses, tout en offrant un décor grandiose digne des cartes postales pyrénéennes. Avec ses 42,195 kilomètres, l’épreuve n’a rien perdu de sa réputation d’âpreté, et c’est bien cette difficulté conjuguée à la beauté du tracé qui attire chaque année athlètes confirmés, coureurs régionaux et passionnés venus se mesurer à eux-mêmes autant qu’au chronomètre.

Dès les premiers kilomètres, on sent tout de suite quel type de course se dessine : un départ rapide mené par un petit groupe d’hommes bien décidés à imprimer leur rythme. Sur le fronton des favoris, un visage se distingue, concentré, précis : celui d’Aymeric Villalard, déjà victorieux de plusieurs épreuves régionales et qui avait annoncé vouloir tester sa forme sur ce marathon exigeant. Derrière lui, Alexis Chavigny tente de s’accrocher, suivi de près par l’Espagnol Òscar Montserrat Aguiló, renforçant ainsi la dimension internationale de l’événement. L’air est vif, la température parfaite pour courir, et tout est déjà en place pour une matinée mémorable.

La victoire de Villalard, l’éclat de Van Tol : deux histoires parallèles
Au fil des kilomètres, l’écart se creuse. Chaque foulée d’Aymeric Villalard semble plus déterminée que la précédente. Là où d’autres commencent à subir les reliefs du Couserans, lui trouve une cadence régulière, une allure sûre qui laisse présager l’inévitable. Au trente-cinquième kilomètre, la situation est claire : Villalard mène seul, et tout indique qu’il filera vers la victoire. Lorsqu’il franchit la ligne en 2h30’52, ses bras s’élèvent vers le ciel, illustration d’un mélange de soulagement et de joie intense. Derrière lui, Alexis Chavigny termine en 2h42’55, courageux et solide, tandis qu’Òscar Montserrat Aguiló, l’Espagnol, complète le podium en 2h45’26, sourire aux lèvres, fier de cette troisième place acquise au prix d’un effort constant. Le top 5 est complété par Frédéric Lastisneres en 2h46’15, puis Rémi Ferrières en 2h46’53.

Chez les femmes, le suspense fut plus long à se dénouer, tant les concurrentes semblaient proches dans les premiers kilomètres. Mais à mi-course, une silhouette s’échappe, élégante et puissante. Alexia Van Tol, issue du club d’athlétisme d’Île-de-France mais attachée de cœur à l’Ariège, impose son rythme, prouvant une endurance remarquable. Elle s’impose en 3h12’24, quatorzième du classement général, une performance magistrale qui confirme son statut de révélation du jour. Elle devance Marlène Saint Martin, deuxième féminine en 3h20’48, puis Chimène Ricard, troisième avec 3h36’42, suivie par Jessica Gaubert en 3h38’59 et Marion Bellini en 3h41’19. Van Tol, radieuse à l’arrivée, savourera cette victoire longtemps, elle qui confiait à l’issue de la course : « C’était dur, mais la ferveur et les encouragements m’ont portée jusqu’au bout. »

Une fête sportive qui va au-delà du chrono
Il serait réducteur de résumer le Marathon des Oussaillès 2025 aux seules performances chronométriques. Car ce dimanche, la ville de Saint-Girons et les villages traversés ont célébré avant tout un esprit : celui du sport partagé. Les habitants s’étaient mobilisés pour encourager les coureurs, offrant ravitaillements improvisés et sourires. Des enfants couraient aux côtés de leurs parents sur quelques mètres, des spectateurs tapaient des mains en cadence, transformant chaque carrefour en tribune éphémère. Le relais, mais aussi les distances intermédiaires, semi-marathon et 10 km, ont attiré un vrai public multigénérationnel, confirmant que cette épreuve a su bâtir une identité populaire. L’Office Municipal des Sports et la mairie de Saint-Girons, piliers de l’organisation, avaient misé sur une logistique fluide et conviviale, et le pari fut gagné.

À voir les larmes, les accolades et les rires à l’arrivée, il est évident que ce marathon va bien au-delà d’une simple compétition d’endurance. Pour certains, c’était un défi personnel, pour d’autres un premier marathon, pour d’autres encore, une manière de retrouver une épreuve familière d’année en année. Tous ont franchi la ligne avec la certitude d’avoir été acteurs d’une aventure humaine unique.

Une édition gravée dans les mémoires
Au terme de cette journée, le Marathon des Oussaillès 2025 laisse une empreinte durable : celle d’une course qui grandit édition après édition, sans rien perdre de son authenticité pyrénéenne. La victoire d’Aymeric Villalard en 2h30’52 et celle d’Alexia Van Tol en 3h12’24 resteront comme des jalons forts de cette histoire. Mais plus encore, l’événement illustre combien le sport est un vecteur de lien et de fête, un moment suspendu où chacun trouve sa place, du premier au dernier.

À Saint-Girons, ce 24 août 2025, les montagnes ont vibré au rythme des foulées, et nul doute que l’édition 2026 bénéficiera déjà de cet élan magnifique.