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Fernand Urtebise prend sa retraite

Publié le jeudi 29 septembre 2005 à 14h58min

Fernand Urtebise, mentor et entraîneur de Stéphane Diagana, quitte, à son tour, les pistes à bientôt 65 ans. Fidèle entraîneur du champion du monde français en 400 mètres haies (1997), il a aussi couvé Laurence Bily, Florence Colle, Jean-Charles Trouabal, Naman Keita ou le sénégalais Amadou Dia Ba, vice-champion olympique du 400 m haies (1988).

« J’ai quelque travail à faire. Jusqu’à présent, quand les paysans me livraient des arbres, j’en faisais des poutres, à la hache, glisse-t-il. Maintenant, je vais avoir tout le temps de régler les détails ». Dans le milieu de l’athlétisme, il était Fernand, tout simplement, prenant des notes ou s’expliquant avec son chronomètre, avant de distiller impressions et conseils, avec des mots simples, empreints de chaleur et d’humanité. « Fernand a toujours privilégié deux facettes dans son métier, remarque Diagana. Outre le technicien, en totale implication, en proie à l’anxiété car se remettant sans cesse en question, il était aussi éducateur et confident : "il est normal d’avoir cette complicité avec des jeunes qui me voient plus que leurs parents", répétait-il ».

Après 27 ans au service des pointes, Fernand a repoussé l’heure de cette retraite, bien après le départ, l’an dernier, de « son » Stéphane, cet « homme de bien ». « Cela faisait quatre ou cinq ans que je rêvais de quitter Paris mais il n’eut pas été gracieux pour ces jeunes de les laisser dès la retraite de Diagana venue, tranche-t-il. Il fallait leur accorder un an de plus ». C’est un entraîneur chaleureux qui part. « Fernand est quelqu’un de sensible, observe Diagana. Il y a eu des larmes de joie et aussi de détresse ». Ses plus chaudes ? « A Munich, en 2002, où il est devenu champion d’Europe. Là, j’ai véritablement rencontré l’homme, entouré de sa petite famille, confie Fernand. J’ai vécu un grand bouleversement. Il a créé un point de rencontre entre les gens et un pont de connivences avec les hommes. Mon attachement est d’ailleurs davantage toujours allé aux hommes qu’aux événements ».

La sensibilité à fleur de peau, le mentor a aussi tutoyé la grâce lorqu’il a accueilli la (future) divine Marie-José Pérec, à l’âge de 16 ans. A ses côtés, la guadeloupéenne n’a chanté qu’un seul été. « Je ne suis pour rien dans sa carrière, bredouille-t-il. Elle avait déjà tout en elle. Avec de tels fémurs, permettant de dérouler cette magnifique foulée ! J’ai simplement essayé de définir un couloir dans sa vie ». Et, lyrique, Fernand de s’émouvoir encore à l’évocation de ce milieu sportif et de ses enfants. « L’athlétisme est un instrument dont on doit se servir pour l’accomplissement. Yehudi Menuhin jouait du violon ; il nous a fait des cadeaux, s’enflamme-t-il. Stéphane ou Marie-José aussi. C’était une quête du bonheur ».

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