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Geneviève Thibault : Vite et proprement !


Publié le jeudi 9 novembre 2006 à 16h27min

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On dénombre 16 468 000 femmes au pays, selon Statistique Canada. Celle qui court le plus vite parmi elles s’appelle Geneviève Thibault, de Val-Bélair.




« Vu de cet angle, c’est vrai que ça fait drôle », badine la fusée blonde de 20 ans.

La Fédération d’athlétisme du Québec l’a élue meilleur espoir à son gala annuel, samedi, à Montréal. Ce choix est fondé quand on se rappelle que, le 7 août, à sa première année chez les seniors, Thibault a été sacrée championne canadienne aux 100m. Rien de moins.

Cette journée-là, devant toutes les gazelles engagées dans le concours, elle a sifflé son meilleur chrono en carrière : 11,47 s. La favorite, Erika Broomfield, avec son « pauvre » 11,58 s, s’est résignée à la regarder filer.

« L’une des priorités dans ma vie, c’est de courir. Courir vite, ça me rend heureuse. J’aime la vitesse pure », affirme la jeune Québécoise pour expliquer cette passion qu’elle nourrit depuis qu’elle a 11 ans.

Prudente

De toute évidence, elle n’a pas gagné ce prix en le tirant d’une boîte de céréales. Un an plus tôt, elle avait quitté la catégorie junior avec trois titres canadiens aux 100 m, aux 200 m et aux 100 m haies, ce qui peut présager d’une carrière comme celle qu’a connue Bruny Surin.

La jeune dame est toutefois prudente. Oui, elle avoue son rêve de faire la finale olympique, un jour, mais pas avant d’avoir vécu notamment les Mondiaux universitaires et les Jeux panaméricains, en 2007. « Je veux progresser, toujours par rapport à moi », précise-t-elle.

À « son » rythme

Derrière ce « par rapport à moi » se profilent les appréhensions associées au dopage. « Je viens du Québec et j’ai des valeurs qui ne sont pas les mêmes qu’aux États-Unis, où c’est la performance qui prime. Là-bas, tu t’adaptes aux rigueurs de l’entraînement ou on va te remplacer par d’autres. Alors, pour être capable de suivre, on devine qu’il y en a qui prennent certains moyens », se désole l’étudiante en génie civil de l’Université Laval.

Jusqu’où la conduira une vie menée à l’eau claire ? Dans une discipline où le sort se joue par des millièmes de seconde, Thibault s’acharne à tailler les détails de sa course, à bonifier sa carte cachée qui se trouve au plus fort de l’accélération, dans la zone entre le 20e et le 40e mètre. Pour toujours, elle refusera la tricherie.

« C’est pour ça que je préfère m’évaluer par rapport à moi-même. Si j’atteins un jour 11,20 s, alors je ne serai pas loin de ma finale olympique... »

La commandite

Pour espérer monnayer le prestige qui vient avec cette épreuve reine du 100 mètres, quelques croûtes doivent se manger, surtout pour une Québécoise. Pour s’offrir ses quatre paires d’espadrilles à 200 $ chacune par année, pour participer à un camp d’entraînement en Floride, durant la période des Fêtes, et pour aller se mesurer au calibre du circuit européen, l’été prochain, il faudra plus que des chansons.

Entre les livres d’école et l’entraînement, Geneviève devra donc trouver de l’énergie, durant les prochaines semaines, pour monter son dossier et aller cogner aux portes de la commandite. Au Québec, aller vite à l’épreuve de 100m se traduit difficilement sans patins aux pieds.

« En avril, avec notre équipe du relais 4 x 100m, on a couru devant 40 000 spectateurs, à Philadelphie. C’est assez impressionnant pour quelqu’un comme moi habituée de courir devant 40 personnes à Québec... »

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