Golden League - Berlin : Friedrich lance les Mondiaux

Dans moins de deux mois débuteront les Championnats du monde de Berlin sur la fameuse piste bleue et la première étape de la Golden League s’arrêtait justement ce dimanche dans l’enceinte de la capitale allemande, théâtre notamment de la finale de la Coupe du monde de football 2006 et ce triste et célèbre 9 juillet. Mais en ce 14 juin, le Stade olympique n’avait pas pu réunir les meilleurs de la planète, calendrier oblige.

Malgré son statut, l’épreuve aux lingots d’or s’était donc vu priver en ouverture de quelques stars planétaires comme Usain Bolt, Dayron Robles, Asafa Powell ou Tyson Gay, pour ne citer qu’eux. Mais la réunion berlinoise n’en était pas pour autant qualifiée au rabais. Le concours de la hauteur féminine promettait un beau combat et on n’a pas été déçu. Blanka Vlasic, bien qu’ayant franchi 2,03 m, a dû s’incliner devant Ariane Friedrich qui a décollé à 2,06 m, 10 jours après les 2 m passés à Baunatal.

Outre de battre la redoutable Croate, toujours aussi impressionnante de régularité à plus de 2 mètres, Friedrich, 25 ans, a signé un deuxième exploit en réalisant la troisième performance de tous les temps derrière celles des deux Bulgares, Kostadinova (2,09 m, record du monde) et Lyudmila Andonova (2,07 m), deux barres franchies dans les années 1980. Boostée par son public, qui avait quasiment garni les tribunes de l’Olympia Stadion (environ 70000 personnes), Ariane Friedrich disposera à coup sûr d’une arme redoutable dans deux mois.

Le relais français se rassure

D’autres meilleures performances mondiales de l’année ont été améliorées à Berlin à commencer par le 400 m féminin. Déjà détentrice du chrono de référence sur la distance (49"86, le 7 juin à Eugene), l’Américaine Sanya Richards a récidivé en 49"57. Même constat pour le 1500 m messieurs, avec Augustine Kiprono Choge : 3’29"47. Le Kényan, qui détenait également déjà le meilleur temps en 2009 (3’30"88), a devancé ses compatriotes Haron Keitany et William Biwott. Le Français Yoann Kowal a pris la 11 ème place (3’36"87). Ladji Doucouré, lui, était passablement irrité par ce qu’il a produit en Allemagne sur 110 m haies. "Je n’étais tout simplement pas dedans, a-t-il déclaré au micro de Canal + sport. J’ai fait n’importe quoi, j’ai couru comme je le faisais en cadets. C’est vrai que j’ai mal dormi ces derniers temps, mais ce n’est pas une raison. Je n’étais pas dans le rythme, je courrais à plat, ça m’énerve... J’accroche toutes les barres, je fais n’importe quoi. Ça me fait chier...", a conclu le hurdler francilien, champion du monde en 2005, après un 13"73, il est vrai très loin de son potentiel. Ce qui est doublement frustrant.

Salim Sdiri, qui avait battu deux jours plus tôt le record de France (8,42 m), s’est contenté de 8 m et une cinquième place d’un concours réglé par le Sud-africain Odfrey Khotso Mokoena (8,33 m). De leur côté, les sprinteurs tricolores ont connu des fortunes diverses. En individuel, Martial Mbandjock (10"22) et Ronald Pognon (10"29), ont pris respectivement les sixième et septième places à l’issue d’un 100 m sans étoile et remporté par le sprinter d’Antigua-et-Barbuda, Daniel Bailey, en 10"03.

En revanche, le relais 4x100 m messieurs, pour sa première sortie de la saison, a avant tout tenté de faire une course propre en assurant le passage des témoins. Mbandjock, Pognon, Ngom Priso et Lemaître dans le final, termineront sur une troisième place encourageante même si le chrono est loin de faire lever les foules (39"09) derrière l’Allemagne (38"79) et la Grande-Bretagne (38"52). Les Françaises (Branco-Distel-Jacques-Sébastien-Louami) se sont ensuite contentées de la quatrième place (44"32).