JO 2000 - 4x400 m : Le TAS prend l’IAAF à contrepied
Publié le jeudi 21 juillet 2005 à 12h45min
Le tribunal arbitral du sport a sans doute jeté jeudi un pavé dans la mare de la lutte antidopage. Le TAS a en effet décidé de confirmer la médaille d’or du relais 4X400 m messieurs américain aux JO de Sydney en 2000 cassant ainsi une décision précédente de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui avait remis en cause cette médaille après la suspension qui avait frappé l’un des relayeurs, Jerome Young.
Jerome Young, convaincu de dopage, avait fait l’objet l’an dernier d’une suspension rétroactive de deux ans, du 26 juin 1999 au 25 juin 2001. Il aurait donc dû être suspendu au moment des jeux olympiques de Sydney. Mais le TAS a relevé que les règles de l’IAAF en vigueur à l’époque des jeux de Sydney ne prévoyaient pas l’annulation des résultats obtenus par une équipe lorsque l’un de ses membres était ultérieurement déclaré inéligible pour participer à la course en question. Le tribunal a donc décidé que, sur la base des règles de l’IAAF applicables au moment des jeux de Sydney, "les résultats du relais 4x400m masculin des jeux de Sydney ne devaient pas être modifiés et que seul Jerome Young dans l’équipe américaine devait être privé de sa médaille d’or".
L’IAAF a bien entendu réagi à cette décision du TAS en se disant "extrêmement déçue", par la voix de son porte-parole Nick Davis.
"En juillet dernier, notre conseil, dans l’intérêt de notre sport, avait décidé que le résultat de la finale du 4x400 m à Sydney devait être changé car les Etats-Unis avaient aligné un athlète non éligible au tour précédent. Cet athlète, Jerome Young, avait été ensuite suspendu à vie pour un deuxième contrôle positif. Le TAS a cependant décidé que notre conseil était dans le faux. On le regrette mais on accepte cette décision qui est définitive".
De son côté, la fédération américaine d’athlétisme a remercié "pour son bon sens" le tribunal arbitral du sport "qui a toujours été soucieux du réglement et de la procédure depuis le début de cette affaire". Ajoutant non sans sérieux : "Maintenant que la décision a été rendue, le sport peut continuer à avancer de façon positive".
En tout état de cause, la lutte antidopage ne pourra s’intensifier ni devenir plus efficace si les textes et les réglementations ne sont pas uniformisés, pour constituer un arsenal juridique incontournable.
– Réactions
Bernard Amsalem (président de la fédération française
d’athlétisme)
"C’est original, c’est une première. Soit on déclasse le relais, soit on ne déclasse personne. C’est tout ou rien. En général, vous déclassez le relais. On l’a vu en 2003, lorsque l’équipe de France avait bénéficié de la médaille d’or, après le déclassement des Etats-Unis. La lutte contre le dopage doit être intensifiée et les décisions qui ont été prises depuis quelques mois, voire quelques années, vont dans la bonne direction mais il ne faut pas délibérer avec un rétroviseur. A force de remonter dans le temps, on va être un peu en décalage avec les règles de l’époque. Dans les années 80 et 90, tout le monde sait que le dopage a été un fil conducteur. On l’a vu avec la RDA, l’union soviétique, voire les Etats-Unis. On risque de dénaturer l’essence même du sport. On le voit avec cette décision ridicule du TAS (tribunal arbitral du sport). L’athlétisme est un sport individuel, mais quand il s’agit de relais, c’est un sport d’équipe".
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