JO 2008 : C’est l’heure des qualifications pour les hôtesses
Publié le lundi 14 janvier 2008 à 10h32min
À l’approche des jeux Olympiques, il n’y a pas que les athlètes qui doivent subir l’épreuve des qualifications pour arriver en août à Pékin : des centaines de jeunes Chinoises se préparent avec l’espoir de pouvoir remettre les médailles aux vainqueurs.
La participation de Ren Chen, 16 ans, est en bonne voie : elle fait partie des neuf filles d’une école professionnelle du nord de Pékin qui ont été pré-sélectionnées par le comité organisateur (Bocog). En cette année olympique, l’école, qui forme normalement des hôtesses de l’air, organise des sessions spéciales pour, au total, 26 d’entre elles, qui apprennent à rester droites pendant des heures, malgré les talons aiguilles, avoir la posture parfaite en serrant une feuille de papier entre les genoux et en portant sur la tête un magazine, serrer des baguettes entre les dents pour avoir le sourire idéal...
« Vous devez mordre la baguette et montrer au moins entre six et huit dents pour parfaire votre sourire. Sinon cela ne va pas », commente Ren, maquillée et vêtue d’un tailleur rouge pour une rencontre avec la presse.
« Ça peut être fatigant, mais il faut continuer à sourire », ajoute-t-elle. Les organisateurs ont défini des critères stricts pour ces hôtesses. Elles devront être minces, belles et grandes, 1,68 m minimum, soit dix centimètres de plus que la moyenne chinoise.
Discrimination
Des critères qui ont fait grincer des dents l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW). Dans une lettre ouverte publiée en décembre, l’association de défense des droits de l’Homme avait estimé que le choix de jeunes femmes grandes et belles pour les cérémonies de remise de médailles violait les lois chinoises contre la discrimination, de même que les conventions internationales.
« Le genre, l’âge et les exigences sur l’apparence excluent de façon arbitraire de ce travail des individus qui ont pourtant les qualifications professionnelles pour y prétendre et cela constitue une discrimination », avait écrit l’organisation basée à New York.
« Dans la préparation des JO, les officiels au plus haut niveau devraient condamner publiquement la discrimination plutôt que d’encourager des stéréotypes dommageables et des pratiques injustes », avait ajouté HRW. Mais, pour Liu Wenjun, un des responsables de l’école professionnelle, évoquer une discrimination est hors sujet.
« C’est vrai qu’elles sont toutes grandes et jolies. Mais ce n’est pas une discrimination envers les femmes, c’est juste ce que requiert le poste », dit-il. Pour lui, le plus important réside dans l’attitude et le sourire.
Dans le cadre des innombrables campagnes organisées à l’approche des JO, les autorités de la ville tentent de persuader les Pékinois, qui peuvent être parfois rudes et gouailleurs, de sourire aux visiteurs étrangers qui vont envahir la ville. Le choix de ces 360 hôtesses pour les remises de médailles fait partie de cette offensive de charme pour les JO.
« Un visage souriant, c’est la meilleure carte de visite pour les Jeux », lance Pan Jie, un autre responsable de l’école professionnelle.
Voir en ligne : Cyberpresse
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