JO - Saut en hauteur : Vanessa Boslak a retrouvé la clé

Vanessa Boslak a le sourire. Ce samedi matin, dans les travées du Nid d’Oiseau de Pékin, la Nordiste est heureuse. Elle vient de sortir un concours de qualification parfait (quatre barres franchies au premier essai avec un sommet à 4,50 m) pour décrocher son billet pour la finale olympique de lundi soir. Pour une perchiste qui a terminé 5 ème des derniers Mondiaux d’Osaka, rien d’exceptionnel. Sauf que la Lilloise, désormais licenciée du Team Lagardère, a traversé des mois difficiles cette année. Une blessure au genou contractée en avril et mal diagnostiquée par le staff médical de la Fédération française (ce qui a entraîné la mise à l’écart puis la démission du médecin fédéral, Philippe Deymié, avant les Jeux), l’a en effet tenue éloignée des sautoirs de longues semaines. A son retour, les performances sont loin d’être renversantes : 0 à Hérouville, 4,20 m à Reims... A Albi, lors des Championnats de France, fin juillet, elle semble enfin retrouver des couleurs (4,50 m).

La confiance retrouvée

Mais trois jours plus tard, rebelote : elle ne passe que 4,26 m au meeting de Monaco. Enervée, elle hésite alors à s’envoler pour Pékin et ne décidera de faire le voyage que deux jours avant la cérémonie d’ouverture après des séances d’entraînement convaincantes avec son entraîneur, Sébastien Levicq. « J’ai un disjoncteur qui a sauté à un moment. A Monaco, j’ai raté mon premier essai et je suis partie dans une spirale négative. Je me suis dit : "ça y est, je vais encore faire un concours merdique". Je n’ai pas su me remettre dedans dans ce concours », reconnaissait-elle samedi dernier avant de poursuivre : « Lors de mes dernières séances d’entraînement avant le départ pour Pékin, en revanche, je m’étais bien fait plaisir. Je sentais que les sensations revenaient, je pouvais prendre des perches assez dures. Je me suis libérée lors de ces dernières séances et j’ai retrouvé la confiance ».

Le résultat ne s’est pas fait attendre avec ce concours de qualification réussie samedi dernier. « Je voulais faire le moins de sauts possibles pour garder de l’énergie pour la finale. Ce n’est jamais évident en qualification car on est 18 d’un côté, 18 de l’autre et si tu loupes un essai, tu peux attendre une demi-heure avant de sauter. Je suis donc contente que tout se soit bien passée », confiait-elle. En confiance, en pleine possession de ses moyens, la recordwoman de France (4,70 m en 2007) peut-elle espérer quelque chose lundi en finale ? Elle se garde bien de clamer trop fort ses ambitions. Tout juste consent-elle à dire qu’elle veut « être dans les 5 comme l’an dernier ». « Je veux surtout me libérer encore plus, me faire plaisir et faire des beaux sauts. Après la performance viendra. Je ne veux pas trop penser au podium. Je veux surtout faire des beaux sauts et si j’y arrive, ça peut aller haut », conclut-elle.