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JO de Tokyo : Le marcheur Yohann Diniz tire sa révérence


Publié le mercredi 11 août 2021 à 08h14min

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A Sapporo, le Français a été contraint à l’abandon au 29ème kilomètre. Cette dernière version du 50 km marche avant transformation à Paris, en 2024, a été remportée par le Polonais Dawid Tomala.




« Je n’ai pas su dire stop à temps, je me suis acharné. C’est dommage, mais ça fait partie de mon personnage ». Cinq ans après son calvaire de Rio, Yohann Diniz a dit adieu, à 43 ans, au 50 km marche sur une course inaboutie aux Jeux olympiques de Tokyo.

Le Rémois a abandonné peu après la mi-parcours ce vendredi, au cours du 29ème kilomètre et après environ deux heures et quart d’efforts. La course était organisée à Sapporo, sur l’île d’Hokkaïdo, à un millier de kilomètres au nord de Tokyo, comme quatre autres épreuves d’athlétisme, afin de limiter la chaleur et protéger les participants.

« C’est la compétition de trop, l’olympiade de trop », a-t-il lâché, quelques minutes après son abandon. C’était en tout cas la dernière de sa riche carrière, marquée par un titre de champion du monde, en 2017, trois de champion d’Europe (2006, 2010, 2014) et un record du monde (2014). Mais aucune médaille olympique, malgré quatre tentatives. La dernière, aussi, de l’histoire olympique, puisque l’épreuve sera remplacée dès les JO de Paris, en 2024, par une course par équipe mixte.

On retiendra que c’est le Polonais Dawid Tomala qui s’est offert la dernière médaille d’or, en 3h50’08" devant l’Allemand Jonathan Hilbert et le Canadien Evan Dunfee.

Diniz, lui, aura néanmoins animé la moitié de course à laquelle il a participé. Dernier à se rendre sur la ligne de départ, donné dès 5h30 du matin sous 26 degrés et près de 85 % d’humidité (des conditions météo finalement comparables à celles de Tokyo), mais un des premiers à passer à l’offensive. Si bien qu’après quatre kilomètres, le Chinois Luo Yadong et lui comptaient une trentaine de secondes d’avance sur le peloton.

Mais les ennuis sont vite arrivés pour le Rémois, dès le cinquième kilomètre passé, avec une première pause toilettes pour des problèmes gastriques et plusieurs autres arrêts, au point d’accuser près de deux minutes de retard au passage du dixième kilomètre. Un impressionnant retour dans le peloton de tête à l’approche de la mi-course, franchie en un peu moins de deux heures, a brièvement redonné espoir. Mais Diniz a de nouveau été décroché, irrémédiablement cette fois, et a rendu les armes au 29ème kilomètre.

« J’ai eu mal au ventre, je me suis arrêté, après il a fallu que je refasse mon retard, mais j’ai vite senti que je n’avais pas de bonnes sensations, pas de jambes du tout, j’avais mal à l’adducteur, au dos. Physiquement, mon corps ne répondait pas », raconte Diniz, qui dit ne pas avoir particulièrement souffert de la chaleur et de l’humidité.

« Je n’ai pas fini sur une bonne note malheureusement, je suis dépité de cette fin, mais c’est à l’image de ma carrière : des hauts et des bas, et jamais de bons résultats aux JO, résume-t-il. Ça se termine ce vendredi, ça a commencé en 2005 avec une disqualification aux Mondiaux : entre les deux, il y aura eu deux, trois trucs sympas. Mais ce n’est pas à la hauteur de ce que j’espérais ».

Parmi les hauts, on ajoutera à son sacre mondial et ses titres européens son record du monde établi en 2014 (3h32’33", qui tient toujours). Parmi les bas, son manque de réussite aux JO, de Pékin à Sapporo (abandon en 2008 et 2021, disqualification en 2012, huitième en 2016). En particulier, forcément, son chemin de croix vécu à Rio, qui a beaucoup fait pour sa légende. Saisi par d’atroces douleurs intestinales alors qu’il était largement en tête, Diniz s’était écroulé et relevé plusieurs fois avant de terminer huitième, à bout de forces et évacué en chaise roulante.

« Ce n’est pas l’envie qui n’était plus là, mais le maximum du mal, je l’ai franchi à Rio. Je crois que je n’étais plus capable d’aller au-delà d’une certaine souffrance. Aussi loin », avoue-t-il. « J’aurais peut-être dû m’en rendre compte avant. Je n’ai pas su dire stop à temps, je me suis acharné, c’est dommage mais ça fait partie de mon personnage », reconnaît Diniz, qui avait aussi abandonné aux Mondiaux 2019, après 16 km, asphyxié par la touffeur de Doha.


Voir en ligne : AFP

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