Toute l’actualité des Marathons et de l’Athlétisme
vous etes ici : Accueil » Athlétisme » L’immense page blanche de Wilson Kipketer, entachée par un petit point noir (...)

L’immense page blanche de Wilson Kipketer, entachée par un petit point noir olympique


Publié le vendredi 11 janvier 2008 à 09h07min

agrandir

En athlétisme, vous pouvez dominer une discipline plusieurs années, et pourtant l’or olympique peut vous échapper et vous "filer entre les doigts !" En août prochain auront lieu les JO de Pékin. Le rêve de chaque athlète est de monter sur le podium olympique. Aujourd’hui, je vous raconte, mes cher(e)s ami(e)s, l’histoire d’un athlète, retraité maintenant... Mais qui est-il celui là ? Et pourquoi son histoire ne ressemble-t-elle pas aux autres ? Qui est ce "gentelman" qui sourit même de sa défaite ? Qui est ce "génie" de sa discipline, et qui n’a jamais été champion olympique ? Mes cher(e)s ami(e)s, voici un grand hommage à "l’ami Wilson Kipketer", l’ancien maitre du 800 mètres.




Dans le sport en général, et dans l’athlétisme en particulier, il y a des histoires d’athlètes qui vous fascinent, comme ça, sans savoir vraiment pourquoi ! Vous avez l’impression de l’existence d’un « charme » en elles, qui vous pousse à les écrire et à les raconter. C’est exactement ce que je ressens en écrivant ces lignes. Je pense particulièrement à Wilson Kipketer. Jeune, « Kip » a été repéré sur la Rift Valley du Kénya ; le pays des coureurs à pied, par un pasteur Anglais. Ce dernier se disant à l’époque, que le jeune homme avait du talent et que nul doute que l’adolescent Wilson aurait un avenir radieux sur les pistes d’athlétisme. Le pasteur a vu juste, et ne cachait pas son étonnement, lorsque il voyait son poulain courir. Il disait à ses autres jeunes élèves : « ...Regardez-le, il court comme un cycliste ! ». En effet, Wilson possède une foulée atypique ; en élevant ses jambes au maximum, et en les posant pas « très en avant » sur la piste, on a l’impression qu’il pédale. L’harmonie de son geste, et la facilité avec laquelle il déroule sa foulée, donne la « vision trompeuse » que le 800 m est facile !

Or, de l’avis de la plupart des spécialistes du demi-fond, le double-tour est une distance énormément complexe et tactiquement très sensible. Il faut aller vite et résister, la moindre erreur de relâchement ou de placement peut-être fatale au coureur. Le danois domina sa discipline, pratiquement de 1995 à 1999, amassant les titres mondiaux et battant des records, à tel point qu’en 1997, il égale le record de Coe, puis le bat deux fois ! Mais ce qui est bien chez Kipketer, c’est qu’il a toujours le sourire, qu’il gagne ou qu’il perde. Il prend l’évènement comme il vient, il n’en fait jamais une histoire. On a l’impression parfois, qu’il se désinvolte ou qu’il se désintéresse. Répondant à une question d’un journaliste qui lui demandait s’il ne regrettait pas le fait de ne pas être champion olympique, il dit : « Vous savez, dans l’athlétisme moderne, les Jeux, c’est un titre comme les autres, je fais ce que je peux, ça vient ou ça vient pas.... ».

D’ailleurs, il a toujours eu la même vision des records, il n’a jamais déclaré ses tentatives à l’avance. Critiqué par ses compatriotes pour sa naturalisation, redouté par ses adversaires, le danois resta de marbre. Toujours discret, diplomate et respectueux. Souriant à ses adversaires et les félicitant quand il le faut. Il fait partie des rares athlètes multiple champion et recordman du monde à qui les Jeux n’ont jamais souri. En 1996 à Atlanta, pour une histoire de passeport, on lui refusa le visa. En 2000 à Sydney, alors que lui et l’algérien Said-Djabit-Guerni possédaient les 2 meilleures performances mondiales de l’année, ils se laissèrent tous les 2 piéger par un rythme « assez lent » et un final « très tactique » remportée par l’allemand Schumman. Wilson, en grand champion, fit un signe de tête à l’algérien, lui signifiant son erreur tactique, mais se précipita pour mettre sa main sur l’épaule de l’allemand, lui sourire et le féliciter.

Le brave danois a connu par la suite des années très difficiles. Parti au Kénya rendre visite à sa famille, il attrapa la malaria. Transporté en urgence dans un hôpital portugais, le danois échappa à un sort dramatique. Absent des pistes pendant un long moment, il est revenu, mais il n’a jamais pu retrouver son véritable niveau. Aux JO d’Athènes en 2004, alors que tout le monde pensait qu’il allait enfin detenir le titre qui lui manquait, le russe Youri Borzakovski sort du peloton, au milieu de la dernière ligne droite, l’attaque d’un sprint "violent", et le surprend ! Peu importe, Kipketer sait où il va, mais n’oublie jamais d’où il vient. Il continue à sourire, à ne jamais manquer d’humour dans ses déclarations et à s’intéresser à son sport. Un grand hommage à cet athlète dont la beauté de l’esprit est à la hauteur de sa grandeur athlétique.

Sur le même sujet

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?