Ladji Doucouré : « Je n’oublierai pas »
Publié le jeudi 28 juin 2007 à 06h36min
Ladji Doucouré participera le 6 juillet à la halte Golden League parisienne. En bisbille avec les organisateurs, le champion du monde du 110 haies, a décidé de faire abstraction de toute polémique et de courir.
Ladji Doucouré, pourquoi avoir finalement décidé de courir à Paris ?
Je cours à Saint-Denis parce que c’est une bonne confrontation pour moi. L’année dernière, j’ai vécu une année un peu galère. J’ai eu un gros soutien de Gaz de France et j’y vais pour eux, et ce, malgré tout ce que l’on a pu entendre sur ce sujet. J’ai vraiment envie de courir pour eux. Ils ne m’ont pas mis de pression. J’ai juste envie de représenter mon partenaire comme il faut et courir une bonne course en vue d’Osaka.
Comment avez-vous vécu cette polémique ?
Au départ, je ne me suis pas senti concerné. Après, je me suis dit que c’était comme ça. Au final, ça ne me regarde pas, je suis là pour courir. C’est dommage. Nous étions partis sur trois années de participation et, au final, ça ne s’est pas fait. J’aurais bien aimé être au courant.
Que s’est-il passé exactement ?
Je veux faire abstraction de toute cette polémique. Je vais courir en France, devant le public, les gens qui me soutiennent et les gens qui m’ont soutenu comme Nike ou Gaz de France qui est partenaire du meeting. Je me suis dit que j’allais faire ça pour eux même si je n’ai pas eu de pression de leur part.
Le problème n’est donc pas réglé avec les organisateurs ?
Non. Mais je leur laisse le problème maintenant. A la base, ça ne devait pas être un problème. Nous avions décidé de créer un partenariat sur trois ans pour ne pas, à chaque fois, devoir re-négocier. Ça n’a pas marché et c’est dommage.
On sent de la rancœur...
Je n’oublierai pas. Ce sont les choses de la vie. C’est pour cela que je fais des haies : franchir des obstacles.
Comprenez-vous que l’on puisse agir comme cela avec un athlète de votre envergure ?
Je dirais tout simplement que je ne suis pas le premier à me retrouver dans cette situation. Aujourd’hui, ça prend de l’ampleur parce que ma discipline est en vue et que c’est moins bien si je ne suis pas là. Nous avons tout fait pour qu’il n’y ait pas de problème. C’est dommage que tout ait éclaté au grand jour. Une négociation se passe entre deux parties. C’est juste dommage.
Paris reste, malgré tout, un rendez-vous important dans votre préparation pour les championnats du monde...
C’est bien pour cela que je ne dois pas m’arrêter là-dessus. J’ai envie de retrouver un bon niveau et de faire de bonnes courses pour arriver à Osaka et bien y figurer. Tout cela me projette également vers les jeux de 2008. Mais, ce n’est qu’un meeting. Si ce problème gonfle encore, pas de soucis. Si on ne me veut pas, j’irai ailleurs.
Comment pensez-vous pouvoir faire abstraction de tout cela le jour de la course ?
C’est un meeting. Je viens, je mets mon dossard, je chausse les pointes et je cavale. Lui, il fait son truc. Moi, je viens pour représenter les miens et c’est tout.
Vous avez participé au meeting de Eugene puis à la coupe d’Europe de Munich. Comment vous sentez-vous ?
Je sens que ça va beaucoup mieux. Il n’y a pas de grosses différences au niveau chronométrique mais il y en a au niveau de la maîtrise. Le reste, ce sont des points à travailler. Il faut que je continue dans ce sens, il ne faut pas que je lâche en me disant : « c’est bon, j’ai fait deux courses, ça revient ». Il faut que j’en fasse de plus en plus. Là, je vais aborder Paris, après, je vais me remettre des objectifs pour Rome et ainsi de suite jusqu’à Osaka.
Avez-vous un objectif précis pour Paris ?
On verra. Je travaille pour être prêt mais surtout, pour être prêt pour Osaka. Paris n’est qu’une barrière, il y en a sept à passer jusqu’au Japon : quatre meetings et les championnats de France.
Pouvez-vous nous parler du plateau et de ce que vous attendez de cette course ?
C’est le premier meeting après les Trials américains. Il y aura du monde. Ça va être une grosse course, comme tous les ans. Il faudra s’en servir pour améliorer les chronos et arriver au plus proche de la perfection à Osaka. Tout a été fait à Paris en ce qui me concerne : un bon chrono, la victoire… Je n’ai rien à prouver, juste à courir et utiliser cette course pour avancer. Ce n’est pas parce qu’il y a eu ces histoires que je vais me dire : « il faut que je fasse un bon chrono pour leur prouver quelque chose ». Paris est un point de passage important mais reste un meeting comme les autres : je prends un couloir et je cours.
Est-ce pour vous un moyen idéal pour vous étalonner face à une concurrence relevée ou surtout une occasion en or de faire descendre le chrono ?
Ce serait bien que le chrono descende. La course va aller beaucoup plus vite que celles auxquelles j’ai participé. Après, je me relancerai à Rome et ainsi de suite jusqu’à produire la course parfaite. C’est pour cela qu’il faut que j’en passe par ces courses là. Il me faut également rester bien physiquement. Et passer les tours.
Vous évoquiez les objectifs que vous vous fixez, chaque fois, avant les meetings. Quels seront vos axes de travail à Paris ?
Ça ne fait pas très longtemps que j’ai décidé de participer à Paris alors je ne me suis pas encore fixé d’objectifs. Ça viendra. J’ai encore presque deux semaines. Je vais commencer à me rentrer dedans et essayer de faire mieux que cette année, retrouver de bonnes sensations surtout en fin de course. Après, pourquoi pas faire mieux que l’an passé à Paris qui a été ma meilleure course de la saison avant que l’on ne m’arrête à Göteborg.
Voir en ligne : Sport 365
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