Marathon Lévis-Québec : Casse-tête avec la venue d’AC/DC sur les Plaines

« Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Pour nous, c’est une ombre catastrophique. On a pelleté un paquet de problèmes dans notre cour », s’insurge le président de Courir à Québec, qui est tombé des nues en apprenant la nouvelle à la radio, mercredi, au volant de son véhicule.

Avec 70000 personnes attendues au spectacle du mythique groupe rock, Denis Therrien se voit dans l’obligation de trouver une solution de rechange à trois courses qui se tiennent dans le secteur en l’espace d’une quinzaine d’heures. D’abord, la Course des étoiles, à l’affiche le vendredi soir, dont le départ se donne à la fontaine de Tourny, face à l’Assemblée nationale ; ensuite, le 5 km de la santé et la Course des jeunes Tanguay, sur les Plaines, le samedi matin, alors que des travailleurs seront à nettoyer les lieux et à démonter la scène.

Devant ces contraintes logistiques, l’organisation du marathon doit dénicher d’autres sites, de préférence enchanteurs, pour 2200 coureurs de tous les âges. « Au moment où je vous parle, je n’ai pas de solution. C’est vraiment un problème. Les gens qui s’inscrivent à la Course des étoiles le font pour la beauté du parcours. Je ne peux quand même pas les envoyer courir dans le parc industriel de Saint-Augustin... », lance Mr Therrien, convaincu que plusieurs participants déjà inscrits réclameront un remboursement.

Dimanche infernal

Mais le casse-tête ne s’arrête pas là. Le dimanche 30 août risque de se révéler cauchemardesque pour la fin du marathon, dans le Vieux-Port. L’arrivée des coureurs coïncidera avec la dernière journée de l’événement très... couru Bordeaux fête le vin, à l’Espace 400ème, qui se tient habituellement en septembre. Denis Therrien s’imagine déjà les problèmes de congestion et d’embouteillages. « On attend de 25000 à 30000 spectateurs le long des clôtures. À midi, à 200 mètres de la ligne d’arrivée, des milliers de personnes vont vouloir se rendre à Bordeaux fête le vin. Tout le monde va être coincé dans le trafic, ça va être une journée d’enfer. Les deux événements vont en souffrir ».

Avec cette triple collision frontale de haut niveau, la même fin de semaine, Denis Therrien se demande comment les touristes trouveront où loger. Des quelques 13000 coureurs attendus dans la capitale, un millier est de l’extérieur du Québec, sans oublier les milliers d’autres venus d’ailleurs en province qui voudront passer la nuit dans la capitale. « L’an dernier, une femme venue au marathon a voulu prolonger d’une nuitée dans son hôtel, mais il lui a fallu quitter, faute de place. Elle s’est retrouvée dans une auberge de jeunesse. Imaginez cette fin de semaine là avec le spectacle d’AC/DC... »

À mots couverts, Denis Therrien s’explique mal le manque de planification au Bureau des grands événements de la Ville de Québec. « On ne peut pas plaider l’ignorance, ça fait 18 ans que le marathon se tient la fin de semaine précédant la fête du Travail. On n’a jamais changé nos dates. Je ne comprends pas qu’on essaye de mettre toutes les chevilles dans le même trou. Nous allons finir par trouver une solution, mais au prix de quels efforts et de quels résultats ? »

* Article publié par Normand Provencher