Marathon de New-York : Il y a 50 ans ... la 1ère édition

La course était dirigée par le président des New York Road Runners, Vince Chiappetta et Fred Lebow, un membre du NYRR qui s’était joint à la course pour améliorer son jeu de tennis. Lebow est devenu accro au sport et a couru à peu près toutes les courses du NYRR, y compris le marathon des cerisiers de 1970, organisé en février dans le Bronx. « Il n’y avait pas de spectateurs. Le trafic automobile était difficile. Certains enfants ont jeté des pierres », se souvient Lebow dans son livre de 1984, Inside the World of Big-Time Marathoning.

Lebow savait qu’il devait y avoir un meilleur endroit pour courir un marathon, et son idée était Central Park, que le maire John Lindsay avait récemment fermé aux voitures le week-end. En juillet, lui et Chiappetta ont réussi à obtenir un permis. Ils ont choisi une date de course en septembre, avant le coup de cœur des événements sportifs et culturels d’automne.

Le dimanche 13 septembre 1970 était chaud et ensoleillé, pas idéal pour courir 26,2 milles vallonnés de Central Park. L’heure de départ était fixée à 11h. Les partants étaient peu nombreux, mais certains avaient des références impressionnantes : le président fondateur du NYRR et l’olympien de 1952 Ted Corbitt ; Le champion du marathon de Philadelphie, Moses Mayfield, devenu plus tard le marathonien afro-américain le plus rapide de l’histoire ; La star de l’université du New Jersey, Tom Fleming ; et Gary Muhrcke de Millrose AA, une vedette locale qui est arrivée sur la ligne de départ après avoir été debout toute la nuit en tant que pompier.

Muhrcke ne s’est presque pas présenté. « J’avais travaillé toute la nuit, nous étions assez occupés et j’étais fatigué », se souvient-il. « J’ai appelé ma femme et je pouvais dire qu’elle voulait juste sortir de la maison avec nos trois enfants. Alors j’ai dit, d’accord, nous allons y aller.

Nina Kuscsik , la seule participante féminine, a également été tentée de sauter la course. Légende locale qui a remporté la première division officielle féminine du marathon de Boston, en 1972, Kuscsik avait un virus de l’estomac, mais elle est venue à la course en faveur de Lebow et Chiappetta.

Il y avait peu de spectateurs. L’un d’eux était George Hirsch. « J’ai décidé de faire la boucle de Central Park dans la direction opposée aux coureurs », se souvient Hirsch, aujourd’hui âgé de 86 ans. « C’était une façon amusante d’enregistrer une longue course d’entraînement tout en encourageant mes nombreux amis dans la course.

« J’étais parmi les rares spectateurs de bonne foi ce jour-là », a-t-il poursuivi. « La plupart des cyclistes et des piétons qui entraient et sortaient parmi les coureurs n’étaient que des gens profitant d’un dimanche sans voiture à Central Park. Ils ne semblaient pas se rendre compte qu’une course avait lieu.

Muhrcke avait une stratégie de course simple : il s’est accroché à son coéquipier de Millrose, Pat Bastick, qu’il savait en forme. "Je savais qu’il finirait", se souvient Muhrcke. Il a suivi Bastick pendant la première moitié, ne prêtant pas beaucoup d’attention à leur temps. Lorsque le couple passa Tavern sur le green, Bastick quitta le parcours.

« Il fait tout le travail, et soudain je suis là-bas tout seul », a déclaré Muhrcke, maintenant âgé de 80 ans, riant en se le remémorant. "Alors, je suis devenu un peu plus sérieux".

Il a accéléré le rythme et a progressivement commencé à dépasser les coureurs devant lui (Corbitt, Fleming), et finalement, environ le mile 24 sur une montée à Harlem, Mayfield. « Il était stupéfiant », a déclaré Muhrcke. « Je courais à un rythme tellement différent de lui, les cyclistes qui le suivaient ne pensaient même pas que j’étais dans la course.

Muhrcke a continué pour terminer sans contestation en 2h31’39", suivi de Fleming (2h35’44"), Ed Ayres (2h39’19"), Bastick (2h44’09") et Corbitt (2h44’15").

Kuscsik, souffrant de diarrhée, a abandonné à 14 miles. « Je pensais que je ferais mieux d’arrêter parce que cela ne jouerait pas bien pour les femmes, vous savez, regardez ce qui se passe lorsqu’une femme court », se souvient-elle. Kuscsik a remporté le marathon de New York en 1972 et 1973 et le marathon de Boston en 1972 et 1974.

Après la cérémonie de remise des prix, les marathoniens et les sympathisants ont dégusté des sandwichs et des canettes de soda, après avoir attendu patiemment pendant que quelqu’un trouve un ouvre-boîte. « C’était avant les tongs », a expliqué Muhrcke. Le lendemain de New York Times réalisait un court article, sans les photos, à la page 54.

Le marathon de New York a changé de manière extraordinaire depuis 1970. « À l’époque, nous étions considérés comme des monstres », a déclaré Muhrcke. « C’était très étrange d’être un coureur. Dans une course, vous regardiez parfois devant vous et ne pouviez pas voir la personne devant vous, et vous regardiez en arrière et vous n’aviez personne derrière vous : c’est ainsi que peu de gens le faisaient. Aujourd’hui, tout le monde court. Nous courons pour notre santé ». Le marathon TCS de New York 2019 comptait 53640 coureurs venus de 141 pays.

Muhrcke espère faire un tour de Central Park le 13 septembre. « Peut-être que j’irai tôt le matin, et regarderai le parcours », dit-il. « À l’époque, nous n’en avions pas remarqué la beauté ». Bien que beaucoup de choses aient changé dans la course à pied au cours des 50 dernières années, à certains égards, les coureurs d’aujourd’hui ont beaucoup en commun avec ceux de 1970 : avec des événements à participation de masse en pause en raison de la pandémie COVID-19, beaucoup d’entre nous ont couru seuls en 2020.

Cette année, le Virtual TCS New York City Marathon sera un point positif dans une année difficile. Les coureurs du monde entier peuvent s’inscrire pour courir à tout moment, du 17 octobre au 1er novembre. En 2021, nous espérons nous retrouver pour célébrer la 50ème course du marathon de New York.