Qui est Julia Paternain, la révélation du marathon mondial aux Mondiaux 2025 ?
Publié le dimanche 14 septembre 2025 à 21h45min
Julia Paternain, jeune marathonienne uruguayenne, a inscrit son nom dans l’histoire du sport en offrant à l’Uruguay sa première médaille mondiale d’athlétisme, au terme d’une course exceptionnelle lors du marathon féminin des Championnats du monde à Tokyo 2025. Il s’agissait là seulement du deuxième marathon de sa vie, une performance qui suscite admiration et surprise.
Une étoile inattendue brille sur le marathon mondial
Le marathon féminin des Championnats du monde d’athlétisme 2025 à Tokyo s’est révélé être le théâtre d’une des plus grandes surprises du week-end sportif. Si l’on attendait un duel acharné entre la Kényane Peres Jepchirchir et l’Éthiopienne Tigst Assefa, la troisième marche du podium est revenue à Julia Paternain, parfaite inconnue pour nombre d’observateurs internationaux. Son exploit dépasse largement le cadre de la course : il marque une révolution pour le sport uruguayen, habituellement cerné par la réputation de ses footballeurs.
Une surprise venue du bout du monde
C’est dans la chaleur et l’humidité nippones que Julia Paternain a franchi la ligne d’arrivée du marathon en troisième position, à près de trois minutes des deux favorites. Loin de se douter de sa performance, l’Uruguayenne de 25 ans, épuisée, ne pensait pas figurer au classement tant convoité : « Quand vous êtes en fin de course, vous êtes fatigué, votre cerveau ne fonctionne pas normalement. Alors je voulais d’abord être sûre que c’était bien la ligne d’arrivée... Quand on m’a dit que j’étais troisième, je n’en avais aucune idée, je pensais être autour de la 8e place. C’est incroyable. ».
Un parcours cosmopolite et atypique
Née au Mexique de parents uruguayens, Julia Paternain a grandi dès l’âge de deux ans en Grande-Bretagne, où son père a enseigné à Cambridge. Elle fait ses classes sur les pistes locales sous drapeau britannique avant de s’envoler vers les États-Unis, où elle poursuit ses études à Penn State et l’Arkansas. Livrée à une identité plurielle, elle déclare avec sourire : « Je viens d’un peu partout ». En janvier 2025, World Athletics autorise Julia à courir pour l’Uruguay, pays qu’elle n’a jamais cessé d’aimer malgré la distance.
Une néophyte du marathon
L’histoire de Julia Paternain prend une dimension encore plus singulière lorsqu’on considère son manque d’expérience dans la discipline reine de la course à pied. À Tokyo, elle disputait seulement son deuxième marathon, après avoir bouclé le premier à New York quelques mois plus tôt en 2h27’09’’. Avant les Mondiaux, elle ne pointait qu’au 288e rang mondial, loin des radars des experts et des pronostics. Son talent brut et sa détermination lui ont permis de transformer ce rêve de podium, qu’elle croyait impossible, en réalité. « En mars, le parcours était sur une boucle très courte, j’avais mon propre meneur d’allure et il n’y avait que six femmes inscrites. Alors imaginer quelques mois plus tard faire un podium aux Mondiaux… impossible ! ».
L’impact national d’une médaille
En une matinée, Julia Paternain a bouleversé le paysage sportif uruguayen. Sa médaille de bronze a rapidement fait la une des principaux médias du pays, du quotidien El Pais aux réseaux sociaux fervents d’athlétisme. Pour ce petit État sud-américain, ce premier podium mondial est une source de fierté renouvelée. Julia elle-même souligne cet attachement viscéral à son pays d’origine : « Nous ne sommes que trois millions d’habitants mais on a beaucoup de fierté et représenter mon pays dans un tel événement signifie énormément pour moi. ». La jeune femme mentionne également la volonté d’inspirer d’autres Uruguayens, filles ou garçons, à s’intéresser à l’athlétisme et à rêver plus grand.
Une course menée à l’instinct
Sur un plan sportif, Julia Paternain n’a pas cédé à la pression du peloton ou de la chaleur écrasante. Son plan était de rester en retrait, courir à son rythme et, au fil des kilomètres, rattraper les concurrentes. Elle avoue ne pas avoir compris sa position réelle lors de la course : tout lui étant communiqué en japonais, elle se fiait à son ressenti et à la stratégie conçue avec son coach. La consigne était claire : « Il fallait faire confiance à ma forme et au plan de préparation, rester concentrée sur le processus plus que sur le résultat. ».
Un exploit historique qui redéfinit les limites du possible
Julia Paternain n’est plus une inconnue : avec son exploit inédit à Tokyo, elle incarne l’espoir et le dépassement qui font vibrer le sport. Sa réussite, forgée sur le travail, l’ouverture et la ténacité, dépasse la performance chronométrique. Elle rappelle à tous qu’il est possible d’écrire l’histoire là où on l’attend le moins, et que même dans un monde dominé par les grands noms, des parcours modestes et cosmopolites peuvent illuminer la scène mondiale. Pour l’Uruguay et pour l’athlétisme féminin, Julia Paternain sera désormais la référence d’un possible inattendu et la source d’une fierté nationale retrouvée.
Voir en ligne : Marathons
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