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Marathon de Paris : L’essentiel n’est plus de participer


Publié le samedi 10 avril 2010 à 07h43min

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Pour la 34 ème édition, dimanche, l’ambition d’une majorité de participants ne se bornera plus à boucler les 42,195 km mais à tenter de battre un record personnel.




À chacun son objectif pour ce Marathon de Paris (départ dimanche à 8h45). Pour beaucoup, il s’agit de passer sous la barre des quatre heures. Pierre, informaticien, dossard n°18135, reconnaît que le seul fait de franchir la ligne d’arrivée ne lui suffit plus. « Courir un marathon comme un long footing sans effort n’est pas très gratifiant, explique-t-il. Il faut se fixer un objectif et se donner les moyens de l’atteindre en travaillant dur à l’entraînement ». Le temps n’est pas si lointain où le seul fait d’achever un marathon arrachait des superlatifs d’admiration. Aujourd’hui, les proches se renseignent sur le chrono final et le comparent. « Une certaine pression sociale entoure l’événement, poursuit Pierre. J’ai des amis qui ont couru en 3h45. Cela crée forcément de l’émulation ».

Débutants ou athlètes chevronnés, les coureurs à pied cherchent de plus en plus massivement à tester leurs limites. Ils suivent des plans d’entraînement autrefois réservés aux pros et respectent des régimes alimentaires stricts destinés à les faire « sécher », c’est-à-dire perdre un maximum de poids. La distance courue chaque semaine frôle et dépasse parfois les 100 km avec des séances d’efforts fractionnés éprouvantes pour le muscle cardiaque. Dans l’assiette, il n’est plus question de plats en sauce ou de crèmes glacées. Quant à l’alcool, sa consommation est souvent totalement bannie des mois avant le grand jour.

Le business des équipementiers

Un véritable business s’est évidemment organisé autour de cette communauté de sportifs à la recherche des petits trucs pouvant améliorer la performance. Les équipementiers proposent des chaussures conçues, selon eux, pour des foulées et des corpulences toujours mieux ciblées. Une multitude d’accessoires est également disponible dans les boutiques spécialisées. Le must restant les montres équipées de GPS qui enregistrent toutes les données d’une séance d’entraînement.

Médecins du sport et kinés sont également très sollicités par les marathoniens amateurs. Tendinites d’Achille et du genou, lombalgies et même fractures de fatigue : la course à pied est globalement bénéfique pour le système cardio-vasculaire, mais elle peut déclencher de nombreuses blessures. Nicolas, ostéopathe, relativise cependant : « Les coureurs sont de plus en plus à l’écoute de leur corps. Ils viennent consulter au moindre bobo ». Et, comme ses patients, ce marathonien d’un bon niveau ajoute : « Je vais courir Paris en essayant de passer sous les trois heures. Le jour où je prendrai le départ sans ambition chronométrique, j’aurai vraiment les boules ».

Trois heures, chrono mythique

À l’inverse de leurs homologues français qui s’alignent sur la distance des 42,195 km avec des ambitions toujours plus élevées, les coureurs d’outre-Atlantique vivent généralement leur pratique sportive de manière ludique et peu compétitive. En l’espace de près de 30 ans, le nombre de participants à des marathons américains a triplé, mais le niveau des performances a nettement baissé. Passant en moyenne de 3h32 à 4h16.

Conséquence, les parcours sont désormais sécurisés plus de sept heures et les coureurs cessent parfois leur effort pour faire une pause déjeuner. Une nouvelle communauté de coureurs-marcheurs revendique le droit à la lenteur. Au risque d’exaspérer tous ceux pour qui le marathon doit toujours être l’aboutissement d’une période d’entraînement minutieusement gérée. À Paris, plus d’un millier de concurrents bouclera dimanche l’épreuve de la capitale sous les trois heures, chrono mythique qui valide l’appartenance à l’aristocratie des marathoniens ayant couru la distance à 14 km/h de moyenne. Thierry, dossard n°5576, espère faire partie de ceux-là. « Ce serait l’aboutissement de ma carrière d’athlète amateur, admet ce commercial, avec émotion. J’ai fait beaucoup de concessions au niveau de ma vie de famille ou même de mon travail pour être prêt. Dimanche, si je passe sous les 3 heures, je serai le plus heureux des hommes ».

* Article publié par Pascal Silvestre


Voir en ligne : Le Figaro

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