Marathon de la Liberté : Le grand huit pour le Kénya et Julius Maritim

Trois Kényans (Maritim, Chesire, Chebet)... et puis le désert. De Courseulles au Mémorial, le trio des hauts plateaux a parfaitement contrôlé la course. Dès le départ, il s’est fait la malle dans le sillage d’Eric Porée et Mohamed Serbouti, les deux lièvres de service. Parti sur des bases de 3’07 au kilomètre, le quintet a vite rendu le groupe de poursuivants à l’évidence. De simples rôles de figurants pour ukrainiens, russes et français. La chaleur, pourtant moins écrasante qu’on pouvait le craindre (26°C environ à 11h), a rebuté les intentions de tout ce petit monde. Sans s’affoler, Julius Maritim a lâché un peu de lest au début. Avant de recoller à l’entrée de Langrune (7,5 km). La petite colonie franco-orientale était déjà reléguée à 1’30. Peu avant le 15 ème km, la tête de course est passée d’une forme de trapèze à losange. C’est à ce moment que Porée a achevé sa mission. Au 20 ème km, le quatuor s’est mué en file indienne. Sous l’impulsion de Serbouti, il a rejoint le canal non loin des bases de Khelil (record à 2h13’35" en 93) : 1h05’05". Le Sarthois a fait son job. Mais n’a pu le mener tout à fait au bout. Borne 26,2 km avant le terme de son contrat, il dut lâcher prise. Douleur à la cuisse. « J’ai pris un trou, j’espère que ce n’est pas trop grave. C’est dommage, je les emmenais en 3’10, je me sentais très bien ». Qu’il se rassure, le record ne pouvait tomber hier.

À partir de là, les kényans se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Chesire mâchouillait toujours son cure-dents, mais jouait aussi au yo-yo. Compréhensible, il s’essayait pour la première fois à la distance. Entre Périers et Mathieu, la course bascula dans la plaine (33 ème km). Maritim profita du faux plat pour accélérer. Chebet (2h10’40" à Hong-Kong) ne sut répondre, Chesire encore moins. Vers Cambes-en-Plaine, le sort semblait jeté, Maritum ne put plus se battre que contre le chrono (2h04’14" au 38 ème km). C’était sans compter sur un come-back spectaculaire de Chesire, revenu comme une bombe. Sur le point de rattraper son compatriote, il céda cependant sur une dernière accélération aux portes de l’ultime ligne droite. Pas mal, quand même, pour une première. « Je n’avais pas trop de repères, je manque d’expérience, c’est difficile mais je suis satisfait », souriait le dauphin. Du métier, le vainqueur n’en manque pas. « Il a très bien préparé son coup, c’est quelqu’un de très sérieux. Hier, il a dû boire 4 ou 5 litres d’eau. Sans cette chaleur, il aurait fait 2h16’ », explique Yannick Perreauton, son manager. « J’ai attaqué avant le final car je ressentais une petite pointe derrière la cuisse, je ne voulais pas que ça se règle au sprint, éclaire Maritim. Chesire m’avait devancé à Brive il y a deux semaines, je savais qu’il allait vite. J’étais bien dans ma tête, motivé ».

Côté dames, la russe Kozhevnikova, 2 ème l’an passé, a fait sensation. « Je n’imaginais pas pouvoir battre Elisabeth, mais quand j’ai attaqué au 34 ème km elle n’a pas riposté et ensuite j’ai bien fini ». Avec plus d’1’30" d’avance : 2h 46’24" contre 2h48’. Un jour sans pour Montgudhi, lauréate des deux précédentes éditions. « C’est comme ça, j’ai lâché. Ça arrive... » Toujours le sourire. Et immanquablement zen la demoiselle.

 Résultats messieurs

1. Maritim Julius (Ken) : 2h18’15"
2. Chesire Jacob (Ken) : 2h18’31"
3. Chebet Elias (Ken) : 2h19’47"
4. Rudik Micolay (Ukr) : 2h24’46"
5. Rogovoy Victor (Ukr) : 2h24’55"
6. Mazerski Bartosz (Pol) : 2h28’53"
7. Mesbah Abdelghani (Mar) : 2h29’49"
8. Meltsaev Vitaly (Ukr) : 2h31’03"
9. Chatkine Dimitry (Ukr) : 2h32’22"
10. Baker Julian (Ang) : 2h32’36"

 Résultats dames

1. Kozhevnikova Elena (Rus) : 2h46’24"
2. Mongudhi Elisabeth (Nam) : 2h48’
3. Brionne Murielle (Fra) : 3h02’14"
4. Gauquelin Patricia (Fra) : 3h09’
5. Bendik Natalia (Bie) : 3h12’09"
6. Planchot Céline (Fra) : 3h18’
7. Marie Joëlle (Fra) : 3h20’54"
8. Dubois Laurence (Fra) : 3h31’27"
9. Marie Marie-Claire (Fra) : 3h32’25"
10. Lanusse Catherine (Fra) : 3h38’32"