Marc Tanui vainqueur de la Route du Louvre

Sous un ciel gris et un vent tourbillonnant rendant le « dernier kilomètre de folie » encore plus ardu, Marc Tanui s’est montré le plus résistant, dimanche, sur le marathon international de la sixième Route du Louvre. Le Kenyan de 34 ans l’a emporté en 2h13’19", au pied des chevalements du site 11/19 de Loos-en-Gohelle. Quel que soit l’état, arriver en bas de ces grandes tours métalliques constituait, pour la majeure partie des plus de 13000 participants, le haut de la pyramide.
Marc Tanui a battu le record de l’épreuve dans le sens Lille-Lens, celui des quatre premières éditions, notamment grâce au premier lièvre : Djamel Bachiri. Le Tourquennois du Lille Métropole Athlétisme a coupé son effort au quinzième kilomètre. Il prépare, en effet, la coupe d’Europe du 10000 m : distance sur laquelle il défendra les couleurs françaises à Oslo le 5 juin.

Les trois premiers hommes se tiennent en une minute

Tanui a devancé un compatriote, Nderitu Muriuki, de sept petites secondes (2h13’26"), et un Éthiopien, Demesse Deriba, de près d’une minute (2h14’15"), pour qui la dernière montée s’est révélée un vrai combat. Ils étaient encore sept à se disputer la victoire au trentième kilomètre : Tanui, Muriuki, Deriba ; ainsi que deux autres Kenyans (Mutai et Kiprono) et encore un Éthiopien (Tadesse). Marc Tanui a accéléré entre le 36ème et 37ème kilomètre, pour ne plus lâcher la tête ; malgré la résistance de Muriuki, qui a doublé Diriba dans les derniers hectomètres.

Chez les femmes, la course a aussi été indécise jusqu’au bout ; les trois premières se tenant en deux minutes : la Kenyane Gladys Chebet, première en 2h39’29" ; Sofia Adilo Koba, l’Éthiopienne, deuxième en 2h40’03" ; Alice Serser, une autre Kenyane, troisième en 2h41’34", pour qui c’était le premier marathon. Toutes trois ont battu le record féminin, lequel datait de la première édition en 2006.

Du côté des hommes du 59-62, Stéphane Chopin, fidèle de la route du Louvre qu’il « adore » parce que « c’est aussi une grande fête », a tenu son rang de meilleur marathonien régional. Il termine neuvième en 2h26’54". « Ce n’était pas mon jeu de me caler dans la course des Kenyans, c’était déjà extraordinaire de suivre les relais car le plateau était très très relevé », analysait le coureur de Le Cateau, « bientôt vétéran », qui s’attaquera peut-être dès cette année aux 100 km.

Lemaître et Oukaid main dans la main sur le final du 10 km

Un autre licencié catésien s’est illustré sur le 10 km : Grégory Lemaître, qui a bouclé le tour du 11/19 de Loos-en-Gohelle en 32’10". Il a franchi la ligne main dans la main avec le coureur du Lille métropole athlétisme, Farid Oukaid, finalement classé deuxième à une seconde (32’11"). Aïssa Dahou, un Marocain licencié à Amiens, complète le podium en 32’28".
Ce scénario n’était pas prévu au départ car Oukaid « voulait absolument gagner », afin de « dédicacer cette victoire à Farida (ndlr : cette femme de trente-six ans décédée dans la soirée du samedi 7 mai, après avoir été renversée à Villeneuve d’Ascq) et sa famille ». « Au septième kilomètre, racontait-il, "Greg" (Lemaître) m’a proposé d’arriver en même temps que lui. J’ai dit "oui", parce que nous nous tirons la bourre tout le temps et il n’y avait pas de gros enjeux sur cette course ».

* Article publié par Julien Delaitre