Mehdi Baala : « Ce titre est un très grand plaisir »

Entre les trois champions d’Europe de Göteborg, Mehdi Baala, Yohan Diniz et Marc Raquil, la lutte a été serrée, mêlant éléments subjectifs et références statistiques. Mais c’est bel et bien le miler strasbourgeois qui fut invité à monter sur la plus haute marche du podium, lui qui avait déjà terminé 3 ème (en 2002) et 1er (en 2003) au classement du Prix Athlé Mag. Mais il est difficile de dire que l’hommage n’est pas mérité. Victorieux en Golden League à Bruxelles, Baala avait auparavant réalisé une véritable démonstration de force aux championnats d’Europe de Göteborg, où il aura survolé les séries comme la finale. Le miler est ainsi devenu le premier français de l’histoire à conserver son titre européen, après deux ans de galères diverses. Et ce malgré une saison où il s’est fait très rare (sept compétitions seulement), longtemps handicapé l’hiver et au printemps par une blessure à la cuisse. Pourhttps://www.athle.fr/ il revient sur son dernier titre de 2006, et se projette déjà sur la saison 2007.

Mehdi, comment avez-vous appris que vous aviez été élu athlète de l’année ?

On me l’a annoncé la veille de la soirée des étoiles (ndlr : samedi 21 octobre, à Aix les Bains). Ce fut, réellement, un très grand plaisir de recevoir cette distinction. Surtout que ce titre est décerné par les lecteurs, par le public, des gens qui aiment l’athlé. Dans une année comme celle qu’on a connue, où il y a quand même eu une belle moisson de médailles, recevoir cet honneur n’était pas gagné d’avance...

Vous imaginiez gagner ?

Honnêtement, je n’y pensais pas trop. Parce qu’on a toujours tendance à dévaloriser ce qu’on fait. Et puis, Yohan (Diniz) est arrivé, il était nouveau, Marc (Raquil) avait remporté deux titres... Je considérais surtout que ce Prix, et la soirée, était une occasion pour nous tous de se retrouver avant la fin de l’année. Après, gagner, ce n’était pas évident. Mais j’ai souvent été sur le podium du Prix Athlé Magazine. Cette année, c’est la victoire...

Vous étiez, avec Yohan Diniz et Marc Raquil, trois champions d’Europe sur la même ligne. Qu’est-ce qui a, à votre avis, fait pencher la balance en votre faveur ?

C’est difficile à dire... J’ai été performant après les championnats d’Europe, en gagnant à Bruxelles, et celà a sans doute joué. Sans doute aussi les gens ont-ils été touchés par mon émotion, par ma façon d’être. Ils ont senti que j’étais moi-même, que je faisais les choses avec plaisir et sincérité.

Vous auriez voté pour vous ?

Non, car c’est toujours difficile ! Je ne sais pas trop qui j’aurais désigné vainqueur. Peut-être Yohan. J’ai vraiment aimé ce qu’il a fait. J’étais dans le stade quand il a gagné, et j’ai réellement ressenti l’émotion de son titre ce jour-là. C’était énorme. Et puis, c’est vraiment un bon gars. Mais Marc a aussi fait quelque chose d’énorme, alors...

Parlons de la saison qui s’annonce. Où en êtes-vous, physiquement ?

J’ai essayé de me maintenir en forme, de courir un petit peu, tous les deux jours disons, depuis la fin de la saison. Le Ramadan se termine, et je vais m’y remettre sérieusement dès maintenant, en commençant par travailler la condition physique.

Vous avez déjà planifié votre saison ?

Vous savez, pour moi, s’il était possible de ne pas courir une seule fois avant les championnats du Monde (ndlr : fin août, au Japon), je le ferais. Mais on a bien évidemment besoin de courses pour s’affûter. Disons qu’il faut trouver le bon compromis. Cette année, j’ai réussi à banaliser certaines courses, à ne les prendre que comme une préparation, comme le meeting du Stade de France, par exemple.

Vous verra-t-on en salle cet hiver ?

Oui, c’est prévu, sans que rien ne soit vraiment arrêté.

A priori, comme les saison précédentes, on ne vous verra pas sur le grand championnat indoor de l’hiver - les Europe de Birmingham cette année ?

Si, éventuellement. Tout dépendra de mon envie, et de ma forme. Il faudra vraiment que je veuille y aller. Dans les compétitions comme celle-là, les gars auront tous envie de me battre, alors que je ne serai pas forcément au mieux de ma forme. Je devrais faire attention à celà.