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Romain Mesnil : « Le Mesnil de 2006 est différent »

Publié le dimanche 6 août 2006 à 02h16min

Dans les « start lists » de ces championnats d’Europe, Romain Mesnil figure en très bonne place. Avec une performance de pointe à 5, 81 m, il détient à l’heure actuelle la 2 ème performance européenne, derrière l’allemand Tim Lobinger. Suffisant pour le placer parmi les favoris ? Au premier abord, pas sûr, tant le perchiste de l’ECLA Albi a échoué lorsque l’enjeu se faisait trop important. Pourtant, le français semble aborder le rendez-vous suédois en toute sérénité. C’est peut-être l’année ou jamais...

Romain, est-ce enfin votre année après de nombreuses désillusions en grands championnats ?

Je reste encore un peu tendu par rapport à tous mes déboires. J’ai encore des détails à régler. Mais sauter de nouveau à 5,80 m m’a fait beaucoup de bien. Je n’avais pas passé cette barre depuis juin 2004. J’ai pu reprendre mes perches habituelles, plus dures, depuis Noisy-le-Grand cette année. Mais le Mesnil de 2006 est différent de celui de 2003 et 2004. De toute façon, comparer les années les unes aux autres est une erreur. J’essaye de ne pas penser à mes précédents échecs. Le passé, c’est le passé.

Votre approche mentale a-t-elle changé ?

Quand on a un « petit bout », on pense beaucoup moins à la compétition. Avoir un enfant m’a apporté de la confiance. Mais je suis très pragmatique. J’ai décidé d’y aller étape par étape et de ne pas penser à la finale avant d’avoir franchi les qualifications. Je ne me fais pas trop d’illusions. Cette année, j’ai claqué des performances régulièrement puisque j’ai sauté cinq fois à 5,70 m ou plus. J’arrive aux « Europe » avec de bons résultats. Mais ça risque d’être très serré. Il y a beaucoup d’athlètes autour des 5,80 m.

Le saut à la perche est situé en fin de programme, le jeudi 10 août. Est-ce un désavantage ?

Gérer les journées qui précèdent la compétition est toujours délicat. Mais il faut faire avec. Je vais essayer de vivre normalement et même d’aller au stade. Je ne vais pas non plus y rester trois heures car ne pas bouger les jambes pendant longtemps est très usant. Il ne faut pas non plus se disperser. Dans ces moments-là, l’expérience joue un peu. J’ai par exemple retenu la leçon des championnats du monde juniors en 1996, à Sydney. On était restés enfermés dans les chambres entre perchistes, pour faire du jus. Et on s’était ennuyés. Résultat : on était tous passés à côté de notre concours.

Autre souvenir de jeunesse, mais beaucoup plus positif. Votre titre chez les Espoirs, en 1999, à... Göteborg ? Est-ce un avantage ?

Je préfère rester très prudent. Mais c’est quand même un petit signe. Je me rappelle que j’avais mal commencé la finale, en passant des barres assez basses au 2 ème ou au 3 ème essai. A un moment, tout s’est soudain déclenché. C’étaient des minutes magiques. Je remporte le titre en sautant à 5,93 m. Ce record personnel m’a apporté beaucoup de choses mais m’a aussi fait un peu mal. C’est arrivé tellement tôt.

Qu’est-ce qui vous a bloqué jusqu’à maintenant dans les grandes compétitions ? La confrontation ?

Au contraire, j’adore être à la bagarre. C’est quand on lutte pour la victoire qu’on bat son record. En fait, j’ai rarement connu la vraie confrontation. Ce moment où les trois, quatre meilleurs se retrouvent seuls pour se disputer un titre. Et les premières barres, ce n’est pas marrant. J’en ai discuté avec Marc Raquil. Son approche des séries me fait rêver. Il sait qu’il ne peut pas se faire éliminer sauf catastrophe. La perche est beaucoup plus aléatoire.

Les championnats d’Europe sont-ils des championnats du monde pour les perchistes ?

Avant, le niveau européen était synonyme de niveau mondial. Mais, on a assisté dernièrement à l’essor des sauteurs américains. Aujourd’hui, ce sont les meilleurs. Deux australiens ont également percé. Ce qui n’empêche pas le « Vieux Continent » d’afficher une belle densité. Le podium devrait au moins se jouer à 5,80 m. Je veux franchir ce cap à Göteborg.


FFA

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