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Yohann Diniz, le « fou marchant »


Publié le mardi 5 août 2008 à 10h43min

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Personnage à l’histoire atypique, véritable touche-à-tout, Yohann Diniz a permis à la marche athlétique de sortir de l’ombre et d’investir les écrans. Aux Jeux de Pékin, le vice-champion du monde à Osaka en 2007 veut faire encore plus pour sa discipline en montant sur le podium du 50 km. Portrait.




Battre le fer tant qu’il est encore chaud. Ce proverbe, Yohann Diniz l’a parfaitement mis en application pour la marche. En 2006, lorsqu’il met sa discipline en pleine lumière avec un titre européen, le Champenois s’implique au premier chef pour que le phénomène suscité ne s’évapore pas aussi vite que les bulles. "En intégrant la Ligue pro, j’ai insisté pour que la marche ait toute sa place dans le circuit", explique-t-il. En fait, Diniz est arrivé à la bonne heure, profitant de la vacance ponctuelle de leaders charismatiques au sein d’un athlétisme français qui a longtemps regardé avec complaisance ces barjots du bitume et leur drôle de déhanchement.

Sorte de Saint-Jean-Baptiste qui aurait été revisité par Jacques Tati, le "fou marchant" sait capter l’air du temps. Il fut ainsi précurseur de la demande de mariage en public, un an avant Raymond Domenech, sélectionneur de l’équipe de France. Yohann avait commis la sienne au micro du speaker de la réunion de Villeneuve-d’Ascq, le 8 juin 2007. Convaincant dans sa démarche : "C’est l’athlé qui nous a permis de nous connaître. La piste a été le lieu de notre premier contact. Céline (ex-sprinteuse, ndlr) venait d’être reçue au CAPES de français. J’ai trouvé que c’était le bon endroit".

Le déclic aux Mondiaux de Paris

Avec Diniz, les médias et le public accrochent forcément. Il a une histoire à raconter, construite dans les difficultés et déjà dans l’opposition à ses parents. Avec, depuis son adolescence difficile, le sport comme rédemption. "J’adorais tous les sports car j’étais dehors. Au collège, j’ai pratiqué le handball, le football. Mais déjà la mentalité du foot ne me plaisait pas" , dit-il. Ses grands-parents paternels ont joué le rôle des parents. "Le père de mon père, qui venait du Portugal possédait un bout de vignoble. Il avait joué au foot à Epernay, en 3 ème division. L’autre grand-père était délégué syndical CGT. Il m’emmenait aux défilés du 1er mai. J’aidais à vendre du muguet".

C’est après avoir décroché un emploi-jeune que Yohann Diniz prit conscience qu’il était en train "de gâcher (sa) vie" , avec ses possibilités physiques inexploitées. "Au lycée, sans entraînement, j’avais couru un 1500 m en 4 minutes 10 secondes, en hors piste et ce n’était pas que plat. En 2001, j’avais aussi participé à un Raid Aventure dans l’Etat de Rio au Brésil, 1000 km en 6 jours". "Je suis allé voir les Championnats du monde d’athlétisme à Paris et j’ai eu le déclic en me disant : je pourrais être à la place des champions".

Pourtant, sur la route de la résurrection, les embûches ne vont pas manquer. "J’aurais pu être largement aux Jeux d’Athènes. J’ai été victime d’une grosse injustice. Aux Mondiaux d’Helsinki, en 2005, je pouvais déjà faire un podium. Mais je ne savais pas encore bien me situer dans la hiérarchie et je voulais aussi attendre Denis (Langlois, également son entraîneur)", poursuit Diniz. Depuis, il est devenu plus égoïste et fait la course en tête. Les Italiens, des connaisseurs, louent son sens tactique. La tactique du marcheur.


Voir en ligne : AFP

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