Athlétisme : Macrozonaris se retire du relais canadien

Le 13 février, Macrozonaris a été choisi pour représenter le pays à Melbourne. Or, 10 jours plus tard, l’athlète de 25 ans a annoncé son retrait dans un communiqué publié dans son site Internet personnel.
« J’y ai pensé attentivement et ça me fait de la peine d’annoncer que je dois me retirer pour quelque temps du programme de relais 4 x 100 mètres, a indiqué Macrozonaris. J’ai pris cette décision difficile parce que le temps requis pour le programme de relais entre en conflit avec des compétitions qui me donnent l’occasion de gagner ma vie. Même si j’ai l’impression de laisser tomber des gens, je dois penser à mes propres intérêts alors que les plus belles années de ma carrière approchent rapidement ».

En entrevue téléphonique, hier, Macrozonaris a également évoqué une récente blessure à la jambe gauche pour expliquer sa décision de ne pas se rendre en Australie. Pourquoi ne pas l’avoir indiqué dans le communiqué ? « Parce que je parle de blessure depuis 2004, a répondu le sprinter. Tout le monde dit que je suis fini. Je ne voulais pas que cette blessure porte ombrage à la bonne saison en salle que je viens de connaître. Laissez-moi me concentrer sur mon travail, le 100 mètres, et quand j’aurai retrouvé le niveau de 2003, je serai très heureux d’accepter une invitation pour le relais ». Macrozonaris reconnaît aussi avoir bousillé les chances du Canada de participer à la finale des mondiaux de Helsinki à titre de dernier relayeur, en août 2005. « Qui a l’air niaiseux dans une situation comme celle-là ? » demande-t-il.

Dans le communiqué, Macrozonaris envoie quelques flèches à sa fédération, qui l’a privé d’un financement gouvernemental après une saison 2005 très difficile. Le sprinter avait contesté cette décision, évoquant une blessure, mais il a été débouté en appel. Un deuxième appel est en cours, affirme celui qui s’entraîne à Ottawa depuis l’an dernier sous les ordres de Glenroy Gilbert, justement responsable du relais canadien.
« Un sprinter évolue dans un environnement où la pression est énorme, écrit Macrozonaris. La dernière chose dont il a besoin est une fédération qui rend sa carrière difficile et qui rajoute de la pression. Dans mon cas, ça rend difficile l’atteinte de mon plein potentiel ». En entrevue, Macrozonaris se plaint aussi de la décision d’Athlétisme Canada de ne pas l’envoyer aux mondiaux en salle de Moscou, disputés il y a une dizaine de jours. Il a raté le standard de 6"60 pour un centième de seconde. Prochain défi pour lui : réaliser quelques chronos décents au cours des prochains mois et espérer une invitation pour des compétitions en Europe au cours de l’été.