Auray-Vannes : La belle journée de Khellil Benhalima

La côte de Baden a fait le ménage. Et après huit kilomètres de course seulement, Khellil Benhalima savait que la victoire ne pouvait plus échapper à l’un de ses protégés. Son quatuor kényan traçait la route vers Vannes, la seule incertitude résidait en fait dans l’ordre d’arrivée au stade de Kercado. Qui de Mwanzia, Kibor, Soget ou Kanyagia allait s’imposer ? Dans ces cas-là, c’est du chacun pour soi. « Il peut arriver qu’il y ait des stratégies de course mais ce n’était pas le cas aujourd’hui. Chacun courait pour sa propre famille, pour ses propres poches », soulignait le manager d’athlètes. On sentait que Mwanzia était très fort mais il était moins frais que les autres (il est arrivé la veille au soir seulement) et le rythme assez lent de la course a faussé son métabolisme ».

Résultat, un point de côté au 15 ème kilomètre et la victoire qui se profile pour Christopher Soget, bien calé derrière Kibor et Kanyagia. « Je cherchais avant tout à me positionner », déclarait le vainqueur une fois la ligne d’arrivée franchie. « Quand ça accélérait, je suivais, quand ça ralentissait, je ralentissais ». Une course d’attente payante au final. « J’aime bien les côtes et je sentais au bout d’un moment que j’allais l’emporter en voyant les autres plus en difficulté quand ils montaient. J’aurais préféré faire un meilleur chrono mais c’est difficile avec la chaleur sur un parcours comme celui-ci ». La chaleur et les changements de rythme incessants dont les coureurs des hauts plateaux raffolent. Histoire d’éloigner la concurrence.

Pour Christopher Soget en tout cas, ce coup d’essai sur Auray - Vannes a toutes les allures d’un coup de maître. « Il avait une seule référence en France, c’était sur les 20 km de Paris en 2004, avec une 2 ème place en 57’45. Il est reparti ensuite au pays et l’an passé il n’avait pas de manager. Moses Kibor me l’a proposé, il devait être sur le semi-marathon de Lille mais il n’a pu arriver que samedi matin à Paris », expliquait son manager. Une erreur de timing qui ne l’a pas empêché d’être exact au rendez-vous morbihannais.

Eunice Orwaru n’a pas été en reste chez les féminines. Pour sa première participation, la protégée de Khellil Benhalima n’a laissé à personne le soin de s’imposer, même si son chrono en 1h18’24’’ ne lui inspirait pas autre chose qu’une moue boudeuse. Un temps assez loin il est vrai de son record en 1h12’. Depuis trois ans en France et avec quelques podiums à la clé, elle signe cependant là sa plus belle victoire, à 23 ans. « Il y avait beaucoup de côtes, souriait la lauréate, mais ça ne m’a pas paru trop difficile. Par contre, pour faire des temps, c’est mieux d’avoir plus de concurrentes en face ». Les records ne sont pas tombés hier mais il en aurait fallu plus pour gâcher la belle journée de Khellil Benhalima.