Brice Panel : « Notre force, c’est notre état d’esprit, notre cohésion »
Publié le vendredi 10 mars 2006 à 08h14min
Brice Panel est l’une des grandes satisfactions de l’hiver pour l’athlétisme tricolore. Champion de France du 400 m pour la deuxième fois, record personnel en prime (46"70), l’ancien chef de file du 400 m junior, champion d’Europe indoor l’an passé avec le 4x400 m sénior, va découvrir à Moscou le niveau mondial. Avec déjà quelques certitudes, et un sacré appétit. Entretien...
Avec le recul, êtes-vous surpris d’avoir battu, à Clermont-Ferrand, votre record personnel en plein air en devenant champion de France ?
En fait, mon entraîneur, Djamel Boudebibah, avait tout prévu. Lui n’a pas été surpris ! Il avait pronostiqué 47"10 en série, et 46"80 en finale. Il ne s’était trompé que d’un dixième... Il m’avait prévenu qu’il suffirait d’une course où je pourrais m’exprimer pour réaliser un bon chrono. C’est ce qui s’est passé à Clermont. Même si moi, j’ai été un peu surpris de gagner une demi-seconde sur mon record en salle.
Comment avez-vous géré votre entraînement et vos cours à l’INSA depuis cette date ?
J’ai pas mal bossé pendant une semaine après les championnats de France. J’avais des examens, quelques dossiers à rendre, sur lesquels je me suis avancé avant d’aller à Moscou.
Moscou, justement...
La programmation de mon entraînement avait prévu un seul pic de forme : être au top aux mondiaux en salle. C’était mon objectif individuel : un seul pic de forme en hiver. Car il est difficile d’être en forme pendant deux mois sur la saison en salle. Cela m’a sans doute nui dans le passé.
Vous devriez donc être à nouveau capable de battre votre record en Russie ?
J’y vais pour ça. Ou, au pire, être au niveau de ce que j’ai déjà fait. Nous avons en tout cas tout mis de côté pour que ça marche.
Vous serez engagé, en Russie, en individuel et en relais. Soit, dans le meilleur des cas, on vous le souhaite en tout cas, cinq courses en trois jours. Ce n’est pas excessif ?
Ma qualité principale a toujours été l’enchaînement des courses. Je suis de mieux en mieux au fil des tours. Plus on me pousse à bout, et meilleur je suis... Sur le relais, je n’ai pas de crainte : fatigué ou pas, je sais être là au moment où il faut quand on court en équipe. Le 4x400 m est la discipline la plus collective de l’athlétisme. Et je sais que mes partenaires pensent comme moi. Notre point fort sera l’esprit d’équipe et la cohésion. Fadil (ndlr : Bellaabouss, médaille d’argent à Clermont-Ferrand), je ne le connaissais pas. Mais deux jours après la finale des France, je reçois un coup de fil. Il s’était débrouillé pour obtenir mon numéro. Il m’explique qu’il est content que j’aie gagné, il me félicite, et me dit qu’il espère qu’on fera un truc à Moscou, qu’on est désormais partenaires... On ne m’avait jamais fait ça. Ça dénote un état d’esprit exceptionnel. Et deux jours après, c’est Séb (ndlr : Sébastien Maillard, lui aussi dans l’équipe du 4x400 m) qui m’appelle ! C’est sur la cohésion qu’on y arrivera. Sans grand nom dans l’équipe, on jouera sur l’effet de surprise, et sur notre grain de folie. Nous sommes une génération de crève-la-faim...
Quels seront vos objectifs individuels en Russie ?
Atteindre les demi-finales. Une fois de plus, je prendrai ma série comme une finale. Après, avec un bon couloir, on peut tout envisager. Je n’ai jamais couru moins vite en finale qu’en série...
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