Championnats de France d’Ekiden : La course du partage
Publié le mardi 7 octobre 2008 à 11h48min
Au fil des années, l’Ekiden devient une discipline de plus en plus attractive pour les clubs français. Les Championnats de France de la spécialité, à Firminy (Rhône-Alpes) ont rencontré dimanche 5 octobre un joli succès. Et ont sacré deux vainqueurs de choix : le Lille Métropole Athlétisme (2h32’16", nouveau record de France) chez les femmes et l’AS Saint-Junien (2h10’49") chez les hommes. Gros plan sur une discipline d’avenir…
Avec près de 1000 participants et 158 clubs à l’arrivée lors des championnats de France à Firminy (Rhône-Alpes), dimanche 5 octobre, l’Ekiden se porte bien dans l’Hexagone. Merci pour lui. Cette épreuve d’origine japonaise prend au fil des années de l’ampleur. Principale raison de cet engouement : elle véhicule des valeurs pas forcément toujours prégnantes dans le petit monde de l’athlétisme : solidarité et esprit d’équipe. Mais qui séduisent, quoi qu’on en dise, bien des clubs et des athlètes. L’Ekiden, c’est un relais sur route de 42,195 km, soit la distance du marathon. Mais effectué par six coureurs sur des distances différentes. Leur ordre : 5 km, 10 km, 5 km, 10 km, 5 km et 7,195 km.
A l’AS Saint-Junien, l’Ekiden est une tradition. Le club du Limousin, qui détient toujours le record de la France de la discipline (2h07’08" en 2003), a été sacré champion de France cette année en 2h10’49".
Au premier coup d’œil, le chrono, digne d’un marathonien de niveau international sans être dans le top mondial, n’est pas forcément impressionnant. Mais, pour réaliser une telle performance, un club doit posséder six coureurs capables de boucler un 5 km autour des 15’ et un 10 km en environ 30’. Denis Mayaud, jeune coureur de grand talent licencié à l’AS Saint-Junien, a été l’athlète le plus rapide sur 10 km, bouclant la distance en 30’23". Au-delà de sa performance individuelle, il retient avant tout l’état d’esprit de son équipe. « Les Championnats de France sont l’occasion pour les athlètes du club d’effectuer une petite sortie tous ensemble, explique-t-il. Dimanche, nous n’étions peut-être pas les plus forts sur le papier. Mais nous étions solidaires ».
Divers horizons pour un même objectif
Même son de cloche chez Gérard Brouard, directeur sportif de l’AS Saint-Julien 74 (Haute-Savoie). Le club savoyard était massivement représenté à Firminy puisque pas moins de 33 athlètes et accompagnateurs avaient fait le déplacement. Avec en figure de proue une équipe féminine d’une longévité exemplaire, 5 ème à un souffle du podium en 2h46’34". Et qui reste sur 11 places consécutives dans le top 5 lors des Championnats de France, agrémentées de quatre titres. « Les Championnats de France d’Ekiden, c’est l’occasion d’organiser un grand rassemblement, se félicite Gérard Brouard. Les championnats par équipes, auxquels nous participons toujours, permettent de consolider le groupe et d’apporter de la convivialité. L’athlé est malheureusement un sport individuel par excellence. L’Ekiden sert à développer un collectif au sein du club ». Pour l’AS Saint-Junien, c’est même l’occasion de se retrouver entre athlètes. « Nos coureurs ne s’entraînent pas tous dans la même région, explique Denis Mayaud. Deux athlètes sont par exemple basés à Toulouse. Je n’en avais pas revu certains depuis les Interclubs en mai ».
L’Ekiden, une rencontre entre athlètes venus de divers horizons. Géographiques mais aussi sportifs et générationnels. Denis Mayaud, 22 ans, a, par exemple, dix-huit années de moins que son coéquipier Moustapha El Ahmadi. Toujours à l’AS Saint-Junien, Jean-Christophe Treillie se régale sur 800 m et 1500 m alors que Benjamin Grenetier trouve son bonheur dans le duathlon (cyclisme et course à pied) et le triathlon (natation, cyclisme et course à pied). Même constat chez les femmes du côté du Lille Métropole Athlétisme, vainqueur, avec un nouveau record de France à la clé, en 2h32’16". Latifa Amghough et Louise Ghesquière, 23 ans et 20 ans, sont des espoirs prometteurs du demi-fond tricolore pendant que Constance Devillers, 31 ans, vit une seconde jeunesse sur les pentes des courses en montagne avec une place de vice-championne d’Europe. Qu’importent les différences, l’Ekiden permet de partager des médailles. Et surtout un même bonheur de défendre les couleurs de son club. A plusieurs.
Voir en ligne : FFA
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