Chpts du Monde : L’éclaircie Djhone

Les jours se suivent et malheureusement se ressemblent pour le clan tricolore à Osaka. Et les affaires se compliquent sérieusement en ce qui concerne les chances de médailles. Après les échecs de Christine Arron sur 100 m, de Medhi Baala sur 1500 m ou encore d’Eunice Barber à la longueur, Muriel Hurtis est venu s’ajouter ce mercredi à la longue liste des potentiels médaillables tricolores restés sur le carreau. Pourtant, la protégée de Jacques Piasenta avait dégagé une impression de facilité et de confiance quelques heures plus tôt lors des séries. Tout avait marché comme sur des roulettes. « C’est une entrée satisfaisante. J’ai essayé de faire ce que Pia m’avait demandé, et que nous avions travaillé ces dernières semaines : réussir un bon virage, puis contrôler dans la ligne droite, tout en regardant mes adversaires. J’avais de bonnes sensations à l’échauffement, je les ai retrouvées sur la piste. Il fallait garder du jus tout en gagnant sa série, car c’est toujours mieux pour se sentir bien dans sa tête. Ca fait vraiment du bien de rentrer enfin dans la compétition », soulignait-elle sur le site officiel de la Fédération française d’athlétisme.

Une dernière ligne droite de trop pour Hurtis

Mais patatras, les belles promesses et l’espoir de voir enfin un athlète français décrocher une breloque au Japon se sont envolés en fumée dès les quarts de finale ! Malgré une bonne sortie de virage, Hurtis est passé totalement au-travers de sa course. Incapable de contrôler ses adversaires dans la dernière ligne droite, la médaillée de bronze à Paris en 2003 a cédé centimètre par centimètre du terrain sans donner le sentiment de pouvoir donner un petit coup d’accélérateur. Résultat, elle a franchi la ligne en 5 ème position avec un modeste 22"86. Une place synonyme d’élimination et d’énorme désillusion. « Je suis très déçue. En même temps, j’éprouve aussi de la colère, car je n’ai pas fait ma course. Je ne m’attendais vraiment pas à m’arrêter aussi tôt. Mais j’ai mal couru. Dans la course, j’étais dépassée. Avec Pia, nous avions programmé un schéma de course, où je devais sortir en tête du virage. Le fait que les choses ne se passent pas ainsi m’a sans doute perturbée. Je ne me suis pas battue ». Quelques minutes plus tard, Térésa Nzola Meso Ba a connu la même mésaventure au triple saut. La Tricolore n’a pu faire mieux que 13,94 m. Pour se hisser en finale, un bond à 14,40 m était nécessaire. Ladji Doucouré n’ayant pas franchement rassuré lors des séries du 110 m haies, le spectre du zéro pointé commence peu à peu à s’immiscer dans l’esprit des plus pessimistes.

Heureusement il y a Djhone

A moins que Leslie Djhone ne devienne l’éclaircie française au pays du soleil levant. En tout cas, le licencié de Nogent-sur-Marne a redonné le sourire aux amoureux de l’athlétisme français en terminant quatrième meilleur temps des demi-finales du 400 m derrière trois américains. Le médaillé de bronze à Göteborg en 2006 s’est classé 2 ème de sa série au prix d’une belle accélération dans les 200 derniers mètres après un départ inquiétant. Au passage, il s’est payé le luxe de battre son propre record de France de la discipline en 44"46. La précédente marque était de 44"64. Tous les espoirs sont permis donc pour la finale même si les Français ont appris ces derniers jours à ne pas s’emballer trop rapidement. En ce qui concerne les finales du jour, l’Angleterre a réalisé le doublé sur 400 m féminin, le titre revenant à Ohuruogu devant Sanders, le Bahamien Donald Thomas, avec un saut à 2,35 m, est devenu champion du monde de la hauteur après seulement un an de pratique. L’Américaine Michelle Perry a conservé son bien sur 100 m haies tandis que l’Allemande Franka Dietzsch s’est adjugé le concours du disque avec un jet à 66,61 m.