Doucouré prend le relais
Publié le vendredi 7 octobre 2005 à 10h28min
Ladji Doucouré a retrouvé l’INSEP, histoire d’annoncer la création de « High Frequency Team » et de présenter son programme pour la saison prochaine. S’il est au repos actuellement, le double champion du monde a décidé de s’engager avec Stéphane Diagana et son entraîneur Renaud Longuèvre dans une nouvelle structure, dont le fondement est la solidarité entre l’élite et les espoirs.
Quand l’élite aide les espoirs
Dans l’athlétisme français, les succès en relais tournent à la tradition, à l’image du dernier titre du 4x100 mètres à Helsinki. Cet esprit de passage de témoin est aujourd’hui transcendé par le High Frequency team (HFT). A l’initiative de Linda Ferga-Khodalin et Ladji Doucouré et sous l’impulsion de leur entraîneur Renaud Longuèvre et de Stéphane Diagana, cette structure tisse un lien entre l’élite et les espoirs en sautant la haie de la case managérat extérieur. Les deux athlètes ont en effet choisi de se séparer de leur manager pour façonner un groupe d’un genre nouveau sous une forme associative.
Le concept a germé dans l’esprit de Linda Khodalin en septembre 2004 au meeting de Monaco. L’idée est simple : en reversant 10 % de leurs gains en meeting à HFT et non plus à un agent, Linda Khodalin et Ladji Doucouré aident les jeunes de leur groupe d’entraînement et leur permettent de suivre leur voie. « Les athlètes de l’élite aident les jeunes espoirs à progresser en leur donnant les moyens, par exemple, de pouvoir partir en stage ou de bénéficier d’un dispositif pour atteindre le haut niveau. Quand ces jeunes sont devenus des athlètes d’élite, ils reversent à leur tour 10 % de leurs gains en meeting pour aider les suivants », résume Renaud Longuèvre. Avec ce système, la fuite des capitaux n’est plus une fatailité dès que le papillon sort de sa chrysalide. Dans les autres organisations, les jeunes bénéficient des aides et des structures publiques pendant tout leur apprentissage. Puis arrivés au sommet, les athlètes font appel à un intermédiaire extérieur pour assurer leurs intérêts et gérer leur image.
Mais si la case agent saute au sein d’HFT, qui peut alors assurer le managérat ? La réponse est claire. La partie sportive, qui comprend notamment le calendrier des compétitions, le suivi technique ou le choix des meetings, revient à Renaud Longuèvre. Pour l’aspect financier, concernant principalement les primes d’engagement, l’homme de la situation s’appelle Stéphane Diagana, ancien athlète de très haut niveau, chargé de mission à la DTN et diplômé de Sup de Co Paris. Outre leurs compétences, ces deux compères possèdent également l’immense avantage de dépendre de la direction technique nationale. Si ce travail élargit leur mission, il entre dans le cadre de leurs attributions et ne nécessite donc pas de rémunération. Mais au-delà du choix de la solidarité, cette structure évite les conflits d’intérêt entre le sportif et le financier. Le mieux disant ne sera plus le mieux présent. Dans les choix des compétitions, l’entraîneur privilégiera au mieux le côté sportif, la récupération et la performance. D’autre part, les deux fers de lance du groupe, Linda Khodalin et Ladji Doucouré, sont attractifs et permettent de négocier éventuellement la présence d’athlètes en quête de place dans les meetings.
L’Asie au bout de la ligne
Cette nouvelle organisation n’altère pas l’objectif majeur du groupe : la performance. Actuellement au repos après une saison très riche, Ladji Doucouré propose un programme inédit. « Je vais reprendre l’entraînement en novembre car j’ai terminé la saison assez tard et je fais le ramadan. Cette année, je vais faire deux saisons estivales. Mon stage aux Etats-Unis ne sera plus en janvier, mais en avril », précise le double champion du monde, toujours aussi zen. Cette saison se prête à un double objectif basé sur la performance et le championnat d’Europe, avec l’oeil rivé sur les championnats du monde de 2007 et les JO de 2008.
Dans cette optique, entraîneur et athlète ont changé leur manière d’aborder la saison avec un décalage dans la préparation et une première compétition en coupe d’Europe, le 5 mars à Liévin. « A cette période, je ne peux pas faire de gros meetings sachant que le chrono ne va pas être bon. Cette coupe d’Europe est très bien dans la perspective des championnats d’Europe, car je pourrai me confronter à des européens », avoue Ladji Doucouré. Le hurdleur a donc opté pour une période de développement foncier beaucoup plus longue.
Le tandem Doucouré-Longuèvre a déjà le regard tourné vers l’Asie et son programme 2006 colle aux exigences d’un avenir mondial, et surtout olympique. L’entraîneur ne cache pas l’homme à surveiller : « Nous sommes déjà pointés vers 2007 et 2008 parce que nous serons au Japon, puis en Chine et Liu va être exceptionnellement fort en 2008, c’est sûr, et en 2007, probablement aussi. Pour être compétitif avec ce garçon, il faut donc retravailler sur le niveau de performances et monter encore plus haut du côté de Ladji ». Le match Liu contre Doucouré est déjà lancé.
Sur le même sujet
- Ladji Doucouré va mettre un terme à sa carrière – 07/02/2017
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.