Driss Yousfi : « Une année décisive »
Publié le jeudi 9 août 2007 à 13h54min
Il a remporté à Niort, dimanche dernier, l’une des courses les plus ouvertes des championnats de France Elite, le 800 m. A 24 ans, Driss Yousfi frappe à la porte du haut niveau. Il se remet en piste samedi 11 août au meeting de Castres. Interview.
L’athlétisme et vous, ça dure depuis longtemps ?
Oui, j’ai commencé très jeune l’athlétisme, à l’AS Nogent le Rotrou (29). J’ai couru pour ce club jusqu’en Terminale, avant de rejoindre Orléans pour mes études, une licence STAPS, suivie d’un Master en management. Mais il s’agit d’une période de ma vie où j’ai dû mettre ma carrière sportive entre parenthèses. Les études, associées à un emploi de 35h par semaine dans un lycée, ont porté préjudice à mon entraînement. En termes d’organisation, combiner ma vie d’étudiant à celle d’athlète relevait de l’exploit. Et les nuits blanches n’ont jamais été bénéfiques à la performance.
Quelle a été votre motivation pour reprendre la course après cette période creuse ?
Malgré un manque d’entraînement, je me suis classé 3 ème du 800 m aux championnats de France espoirs en 2005. Encouragé par ce résultat, j’ai accepté l’année suivante une bourse d’études aux Etats-Unis. Elle m’a permis de bien mieux m’entraîner, tout en validant un « bachelor » (diplôme universitaire américain correspondant à Bac + 4) en publicité et marketing. J’ai également eu l’opportunité de participer à quelques compétitions de NCAA (l’Association du sport universitaire américain) et de me confronter à des athlètes de très haut niveau. En mai dernier, je suis rentré en France pour préparer ma saison sportive. Mon objectif était prévu de longue date : gagner le 800 m aux championnats de France Elite cette année. Mission accomplie.
Avec quelques jours de recul, comment appréciez-vous ce nouveau titre de champion de France ?
Cette année, sur 800 m, il y a eu pas mal de bouleversement, notamment à cause des affaires de dopage (le contrôle positif dont a été victime Florent Lacasse, ndlr). Du coup, je savais les championnats ouverts. Absent du territoire pendant deux ans, je ne pense pas que les pronostics étaient en ma faveur. J’ai sans doute surpris tout le monde en gagnant la finale, alors que j’étais le dernier sélectionné. Mais convaincu que le titre était à ma portée, je suis allé le chercher. Après tout, c’était mon seul objectif de la saison.
Vous participez pourtant au meeting de Castres. En fin de saison, qu’en attendez-vous ?
Je suis vraiment en forme, et cette année je n’ai pas encore eu l’occasion de battre mon record personnel (1’47"11, établi l’année dernière en Belgique). A Castres, la victoire m’importe peu, l’important sera de montrer ce dont je suis capable et de repousser mes limites. J’aimerais être sélectionné pour le SEAT DécaNation.
Quel sera votre programme pour la saison prochaine ?
M’adonner entièrement à ma passion. Grâce à mon titre, j’ai enfin les soutiens financiers pour consacrer la saison à venir à mon entraînement. Je m’installe d’ailleurs au pôle de Picardie dès la rentrée. Les jeux olympiques arrivent à grands pas. Cette année va être décisive pour ma carrière d’athlète. Alors ce que je veux, c’est courir. Courir toujours plus vite et surtout ne pas m’endormir sur mes lauriers.
Voir en ligne : FFA
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