Le Marathon de Paris 2026 dit adieu aux bouteilles et aux gobelets
Publié le vendredi 3 octobre 2025 à 17h14min
À partir d’avril 2026, le Marathon de Paris marquera l’histoire de la course sur route en supprimant totalement les bouteilles en plastique et les gobelets aux points de ravitaillement. Une première mondiale pour un événement de cette ampleur, avec pour objectif principal de réduire drastiquement l’impact environnemental de la compétition.
Une révolution annoncée pour 2026
Le Marathon de Paris, qui rassemblera près de 60 000 coureurs en avril prochain, ne ressemblera plus tout à fait à ce qu’il a toujours été. Depuis des décennies, les images des ravitaillements étaient associées à des gobelets jetés au sol, à des bouteilles à moitié vides abandonnées sur l’asphalte et à une armée de bénévoles tentant de canaliser le flux des participants. Mais en 2026, tout change. Les organisateurs, en partenariat avec la Ville de Paris et plusieurs acteurs privés, ont annoncé que l’épreuve deviendra la première sur la scène internationale à se passer totalement de bouteilles et de gobelets jetables. Au-delà d’une révolution logistique, il s’agit d’un signal fort envoyé au monde du sport face à l’urgence écologique.
Une première mondiale pour un marathon
Jamais un marathon de cette envergure n’avait osé franchir le pas. En supprimant bouteilles et gobelets, le Marathon de Paris prend de l’avance sur les autres grandes épreuves, y compris celles du circuit World Marathon Majors, où New York, Londres, Boston ou Tokyo continuent d’opter pour des solutions traditionnelles. L’annonce a été confirmée par Thomas Delpeuch, directeur des épreuves grand public chez Amaury Sport Organisation, dans un entretien accordé à Ouest-France le 3 octobre 2025. Selon lui, cette décision répond à une double volonté : réduire considérablement les déchets plastiques liés à la course et améliorer l’expérience des coureurs, souvent gênés par la présence d’objets au sol ou par le besoin de s’arrêter pour boire rapidement.
Des flasques personnelles remplaçant les anciens usages
La grande innovation repose sur le système de flasques réutilisables fournies aux participants. Chaque coureur recevra au départ une petite gourde souple et portable qu’il pourra remplir à volonté sur les différents points de distribution répartis le long du parcours. Ces bornes, alimentées en eau et en boisson énergétique, permettront un ravitaillement plus fluide et limiteront le gaspillage. L’idée s’inspire de certaines courses de trail qui ont déjà délaissé les gobelets depuis plusieurs années, mais son application sur un marathon urbain d’une telle envergure constitue un défi sans précédent.
« On veut être le bon exemple. Demain, le contenant pour s’hydrater devra faire partie de l’équipement du coureur. Une flasque de 350-400 millilitres sera remplie en 1,5 ou 2 secondes », expliquait-il à nos confrères de Ouest France.
Un impact écologique considérable
La décision intervient dans un contexte où la réduction de l’empreinte carbone et la suppression du plastique à usage unique s’imposent comme des enjeux majeurs. En 2025, le Marathon de Paris avait distribué près d’un million de bouteilles et gobelets au total, générant une quantité de déchets considérable malgré les dispositifs de tri. L’abandon de ces éléments représente donc un gain environnemental immédiat, mais aussi un symbole : celui de montrer que le sport, à son échelle, peut accélérer la transition écologique. Les organisateurs estiment qu’il s’agit d’une étape décisive pour aligner l’événement sur les ambitions climatiques de la capitale française, déjà mise en avant lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Une logistique entièrement repensée
Derrière cette décision se cache un travail de préparation colossal. Chaque site de ravitaillement devra être réorganisé pour accueillir les nouvelles bornes de distribution, alimentées en continu par des camions-citernes et des systèmes de raccordement innovants. Les bénévoles, eux, seront formés pour accompagner les coureurs dans l’usage des flasques, pour éviter les ralentissements et garantir la sécurité. Le Marathon de Paris a précisé que le nombre de points d’eau sur le parcours ne diminuera pas et qu’un effort particulier est fait pour fluidifier les passages. L’objectif : concilier la performance sportive et la transition écologique, sans sacrifier la qualité du service aux participants.
Réactions contrastées du côté des coureurs
Si une majorité de coureurs accueillent favorablement cette mesure, certains émettent des réserves. Les habitués de la course sur route s’inquiètent du risque de congestion aux points d’eau et du poids supplémentaire à transporter sur 42,195 km. Les défenseurs de la réforme rappellent cependant que les flasques sont très légères et conçues pour être portées facilement dans la main, à la ceinture ou dans une petite poche textile. Plusieurs tests menés lors des semi-marathons et courses préparatoires ont démontré que le dispositif fonctionnait bien et permettait même, pour beaucoup, de mieux s’hydrater sans être tributaires des gobelets distribués à la va-vite.
Paris, vitrine internationale du sport durable
Au-delà de son aspect logistique et pratique, cette mesure renforce l’image du Marathon de Paris comme pionnier du sport durable. Depuis plusieurs années, l’événement travaille à réduire son empreinte écologique en limitant l’usage des transports polluants, en valorisant le recyclage et en promouvant une alimentation plus responsable pour ses ravitaillements. Avec cette nouvelle initiative, il contribue à faire de Paris une vitrine mondiale de l’innovation sportive au service de l’environnement. Les organisateurs espèrent inspirer d’autres grandes compétitions à suivre le mouvement, voire à instaurer de nouvelles normes pour l’ensemble du calendrier international de course à pied.
« Autre nouveauté pour 2026, les coureurs pourront renoncer au tee-shirt de finisher et choisir plutôt de planter un arbre », annonce l’organisateur Thomas Delpeuch
Une étape décisive pour l’avenir des marathons
L’épreuve de 2026 constitue bien plus qu’une simple expérimentation. Il s’agit d’un test grandeur nature pour repenser la manière dont les grands événements d’endurance gèrent leurs participants et leur logistique. Si le succès est au rendez-vous, il pourrait rapidement devenir la référence et inciter d’autres marathons à adopter des solutions similaires. Les organisateurs soulignent qu’il ne s’agit pas seulement d’un choix écologique, mais également d’une meilleure cohérence avec les attentes contemporaines : celles d’une génération de coureurs soucieuse de l’impact de ses pratiques et désireuse de concilier plaisir sportif et respect de la planète.
Un tournant historique pour le running
Le Marathon de Paris 2026 restera dans l’histoire comme le premier grand marathon à bannir bouteilles et gobelets, ouvrant la voie à une mutation profonde du running mondial. Entre innovation logistique, réduction massive des déchets et exemplarité environnementale, la course parisienne s’affirme comme pionnière d’un modèle sportif repensé. Cette révolution, qui semblait encore inimaginable il y a quelques années, s’impose désormais comme une évidence : courir, c’est aussi agir pour préserver l’avenir.
Voir en ligne : Marathons
Sur le même sujet
- 👉 Marathon de Paris – 13/04/2025
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.