Le semi-marathon Marvejols - Mende décrypté
Publié le samedi 18 juillet 2009 à 10h43min
Repérages avec le Lunellois Gilles Mahé, l’un des concurrents de cette 36 ème édition. Paris, New-York, Londres... Les marathons les plus réputés n’ont aucun secret pour Gilles Mahé. Avec de nombreuses années de pratique à son actif, ce dernier croyait connaître toutes les ficelles du métier. Gestion du temps, alimentation, entraînement…
Néanmoins, l’an dernier, il s’est laissé surprendre par le semi-marathon de Marvejols-Mende. « C’est une course au relief particulier, avec deux côtes à 17 % et 18 % plus un final en montée ». On l’a bien compris, les 22,4 kilomètres du semi-marathon de Marvejols-Mende ne sont pas une sinécure. D’ailleurs, l’an dernier, notre spécialiste des marathons avait éprouvé les pires difficultés à terminer. « Mon club (Lunel, NDLR) m’avait inscrit d’office et j’ai dû courir avec une blessure à la jambe ». Autant se tirer une balle dans le pied ! En effet, si la course est réputée pour son folklore, elle l’est aussi pour sa difficulté. La montée du Goudard et ses 1023 mètres conjuguée à la côte de Chabrits (960 m) constituent un véritable challenge pour tous les participants. « Les montées sont éprouvantes, mais les descentes le sont autant ! », prévient Gilles. Aussi le coureur se doit-il d’adopter une gestion de course efficace pour arriver à ses fins. « Le départ est primordial, si tu te retrouves enfermé derrière le gros du peloton, tu ne pourras pas imposer ton rythme et tu risques fortement de subir celui des autres. Le but est de partir sur un rythme relativement soutenu pour pouvoir courir en ayant de l’espace. Comme certains passages sont étroits, il faut éviter les bouchons à tout prix ».
L’an dernier, Gilles a eu le malheur de se retrouver dans un de ces bouchons. Donc cette année, il compte bien prendre ses précautions. « Au lieu de partir à 13 km/h, on part à 15 km/h ». Là aussi, il faut savoir se gérer sous peine d’exploser dès que les premières montées se profilent. La préparation constitue également un point majeur. Si un entraînement régulier est indispensable pour pouvoir finir la course, il en faut bien plus pour espérer faire un "résultat". A raison de quatre footings par semaine, il faut ajouter à cela des séances de fractionné et des footings en côte. Un mal nécessaire pour ne pas subir l’exigeant tracé lozérien.
Gilles Mahé a même pu repérer le parcours et les difficultés. Lors d’un cross pompier passant à proximité des deux villages, il a pu visualiser le parcours, les cols, les allées ainsi que l’arrivée. « Alors qu’on croit être arrivé, la course se finit sur une nouvelle montée ! » Malgré la difficulté de la course, celle-ci attire chaque année de nombreux participants, hommes et femmes. D’ailleurs, l’an dernier, Gilles avait fait la course en compagnie de sa femme… qui a préféré ne pas renouveler l’expérience cette année. « Outre la difficulté de la course, les participants sont surtout attirés par la beauté des paysages et l’ambiance qui règne. Au bord de la route, il y a des fanfares et de nombreux supporters, ça aide moralement ». Suffisamment pour venir à bout du Marvejols-Mende ?
– Le Mendois qui va courir pour la 31 ème fois
En trente-sept ans, le Marvejols-Mende a eu le temps de voir naître records et anecdotes savoureuses en tout genre. Benoît Valarier est un Mendois tout ce qu’il y a de plus ordinaire à priori, excepté un contrat à durée indéterminée qu’il a signé il y a de cela trente et un ans avec la mythique course. Depuis ses 14 ans, en 1979, il a rendez-vous chaque été avec les célèbres côtes de Goudard et de Chabrits. « Je les ai toutes faites. Il y a deux ans, j’ai craint de ne pouvoir participer car une entorse à la cheville m’avait provoqué une phlébite peu avant la course. C’était la 29 ème édition, je n’ai pu courir que sur la moitié du parcours, mais j’étais là », sourit-il modestement. 2009 sera donc la 31 ème participation consécutive de Benoît au semi-marathon lozérien. Sportif certes, mais pas fanatique. Il a toujours joué au foot (il a même gagné la finale de corpo cette année avec le bar Le Paris) et il fait du badminton mais, selon ses dires, son entraînement à la course est resté sommaire. Finissant habituellement la course en 2h15’ environ, il ne se fait pas d’illusions sur ses chances au classement. « Mon objectif prioritaire, c’est d’être, un jour, celui qui a fait le plus de Marvejols-Mende, s’amuse-t-il, mais pour cela, il faudra aller jusqu’à 70 ou 80 éditions !
En tout cas, il se pourrait que je sois un de ceux qui ont passé le plus de temps sur le parcours car je ne suis tombé qu’une fois sous la barre symbolique des 2 heures ». En effet, s’il n’y a guère de coureurs plus assidus que lui, une vingtaine sont fidèles depuis plus longtemps. Cette année, Pierre Boudet courra son 37 ème Marvejols-Mende ; il fait partie des quatre courageux qui ont effectué le premier parcours un certain 25 décembre 1972... Benoît Valarier a donc attendu la 6 ème course pour venir grossir les rangs. La première fois, il était en vacances chez ses grands-parents avec son cousin. « On pensait faire les cent premiers mètres devant, on ne pensait pas qu’il y aurait près de 1000 coureurs. Mais nos parents nous avaient menacé de nous arrêter si nous étions trop fatigués à Goudard... Alors, on a marché jusque là pour être sûrs d’aller au bout ! » Pendant dix ans, c’est en compagnie de ce cousin de Paris qu’il use le bitume lozérien. « À l’époque, un train partait de Mende avec 1500 coureurs à bord, c’était formidable ». Puis, il persévère en solo. Pour sa 30 ème course, l’an dernier, il a parcouru le dernier kilomètre avec Fabienne Curiace qui avait remporté la course en 1979, lors de son baptême. « Arriver en sa compagnie, c’était un beau cadeau », estime Benoît. Cette année, c’est peut-être aux côtés de son fils, Victor, que Benoît franchira la ligne d’arrivée, pour un autre souvenir inoubliable.
– Une course à la mémoire de Joseph Boudet
Le 25 décembre 1972, quatre copains courent le premier Marvejols Mende : Jean-Paul Begnatborde, Jean-Claude Moulin, Pierre Boudet et Joseph Boudet. Ils profitent alors de la naissance du phénomène des courses sur route. Après avoir couru les 29 premières éditions, Joseph avait arrêté de participer car sa santé ne le lui permettait plus. Il s’est éteint le 8 février 2009 et laissera de nombreux souvenirs. Pierre, son jumeau, se souvient qu’il a été le premier à réaliser un aller-retour au départ de Mende le matin même de la course. « Il partait à 6h45, arrivait à Marvejols à 8h30 pour prendre le départ de la course à 9 heures ! » Un exploit qu’il a réitéré plusieurs fois avant d’être imité par d’autres valeureux coureurs. Homme de défi, il avait réalisé son meilleur temps en 1976, en 1h33’. Les frontières même n’ont pas freiné son goût du challenge puisque ce Montrodatien d’origine a participé aux marathons de Sao Paulo, New York, Barcelone, Londres et Paris. C’est donc tout naturellement que le Marvejols-Mende 2009 lui sera dédié.
Pour de plus amples informations sur cette course, consulter la rubrique "Agenda"
Voir en ligne : Midi Libre
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