Marathon de la Liberté : Henri Lepape dresse le plateau

Ancien international sur demi-fond, Henri Lepape a quitté sa Bretagne et le tartan pour la Normandie et le bitume. Celui qui avait mis la main dans l’engrenage des courses de la Liberté en 1990, un peu par hasard, a pris de l’âge et du grade. La recette : savoir gérer l’argent et les rapports humains. « C’est ma dernière édition. Il faut savoir passer la main. J’avais prévu de m’arrêter à 65 ans, ils m’ont traîné un an de plus ».

Noms
Bâtisseur de plateau, Henri Lepape doit choisir ceux qui maltraiteront le chrono : « On associe la qualité d’une épreuve à la performance des premiers. Je pense que cela fait venir du monde, des coureurs. On est obligé d’avoir des très bons, sauf si on organise le marathon du Médoc ou celui du Golfe du Morbihan, où les gens viennent pour l’état d’esprit ou le site ».

L’argent
« Il faut en parler. Il est présent dans la course à pied, pour un coureur régional comme pour un kényan. Nous faisons venir les meilleurs en leur assurant des frais de déplacement, en mettant des prix aux arrivées, en priorité sur le marathon. Ce n’est pas récent. Mais cela me fait mal au coeur de voir les meilleurs régionaux courir parfois, et pas très bien, pour 50 € ».

Budget
Avec 3000 € au 1er, 2000 au 2 ème, 1500 au 3 ème (et 150 € au 20 ème), le marathon rapporte des sommes coquettes. Le semi est moins doté : 600, 500, 400, etc... « L’enveloppe globale, frais plus primes, est de 35000 € environ. Plus des bonus en fonction des temps réalisés : j’ai budgétisé 2500 €. Mais si le temps reste frais, sans vent, les chronos peuvent être bas, et les primes monter à 6000 ». Le marathon du Mont-Saint-Michel distribuerait environ 50000 €. « Quand les épreuves étaient organisées par des clubs, ceux-ci gardaient souvent une bonne partie de l’argent. Or il faut comprendre que celui-ci doit aller aux coureurs ».

Rétro
« Le plus beau plateau, c’était sans doute en 1994. A une époque où les frais étaient moins contrôlés... Quand j’ai commencé, le mur de Berlin venait de s’écrouler. On faisait souvent venir des coureurs de l’Est, des Russes notamment avec une filière qui était à Nantes. Maintenant, ce sont des Africains de l’Est, des Kényans en particulier. Le 1er, à Caen, ce devait être en 1999 ».

Managers
Ils sont les relais des organisateurs. Ce sont eux qui « fournissent » les coureurs. Ceux-ci sont basés en Europe, ou en Afrique. « C’est le mieux, car eux ne courent pas tous les dimanches ».

Dopage
Se renseigne-t-on, et engage-t-on, des coureurs sur lesquels on a un soupçon, ou ayant été contrôlés positifs ? « Nous avons arrêté de faire venir certains, oui. Ensuite, on ne peut pas appliquer la double peine. Si un coureur a été pris et suspendu, et qu’un manager nous l’amène, sa suspension purgée, nous le prenons. Mais je n’irai pas de moi-même chercher quelqu’un dans ce cas ». Les courses de la Liberté n’ont fait le cadre que... d’un contrôle anti-dopage, en 1995. Un 2 ème pourrait survenir cette année.

Favoris
Le kényan Maritim, vainqueur l’an dernier, revient. « Six Africains sont annoncés et peuvent gagner, explique Lepape. Je me méfie aussi de Mehir, qui avait fait 2h11’50" à Paris en 2006 ». Chez les femmes, priorité au rajeunissement : « On voyait des Russes de 47 ans devant. J’ai voulu rajeunir le peloton ». Monghudi (lauréate 2004 et 2005) revient, Fedoseva (1998 et 1999) itou, l’Ougandaise Sutto vaut 2h37, et la Polonaise Lewandowska espère se révéler, à 23 ans. Elle est issue du même entraînement que Szymanska, triple lauréate.

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