Meeting de Paris : RM pour Kipyegon sur 1500 m et Mahuchikh à la hauteur

À trois semaines des Jeux olympiques, le récent champion d’Europe Gabriel Tual a battu dimanche le record de France du 800 m en 1 min 41 sec 61 lors du meeting de Paris. Sacré champion d’Europe du double tour de piste mi-juin, Tual a pulvérisé son record de près de 2,5 secondes pour prendre la troisième place d’un des 800 m les plus rapides de l’histoire, devancé par l’Algérien Djamel Sedjati (1’41’’56) et par le jeune Kenyan Emmanuel Wanyonyi (1’41’’58).

En plus de devenir un prétendant sérieux au podium olympique le mois prochain, Tual pulvérise aussi le record de France de Pierre-Ambroise Bosse (1’42"53) qui tenait depuis 2014. "C’est dingue, à l’entraînement on sent quand on a des bons chronos. 1’41’’6… Je réalise pas, a réagi Tual après la course. C’est exceptionnel ce qu’il se passe, jamais j’y aurais cru".

Les trois premiers de la course de dimanche deviennent les troisième, quatrième et cinquième meilleurs performeurs de l’histoire sur la distance. Seul le détenteur du record du monde kényan David Rudisha (1’40’’91 en 2012) et le Danois Wilson Kipketer (1’41"11 en 1997) sont déjà allés plus vite.

L’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh a battu le record du monde du saut en hauteur en franchissant 2,10 m dès son premier essai. A trois semaines des JO, la championne du monde en titre, 22 ans, a effacé l’un des plus vieux records du monde de l’athlétisme : les 2,09 m de la Bulgare Stefka Kostadinova qui dataient de 1987.

Mahuchikh, médaillée de bronze olympique à Tokyo en 2021, arrivait à Paris avec un record personnel à 2,06 m qu’elle a d’abord amélioré en franchissant 2,07 m à son deuxième essai. Dans un Stade Charléty quasi complet, elle s’est ensuite attaquée au record du monde en demandant 2,10 m. Elle a franchi la barre dès son premier essai sous les acclamations, avant de célébrer sa performance avec un drapeau ukrainien sur les épaules.

Le perchiste phénomène Armand Duplantis s’est imposé pour sa dernière compétition avant les Jeux olympiques dans la capitale française, mais les 6,25 m lui ont de nouveau résisté. Duplantis (24 ans) a remporté le concours au plateau à la hauteur d’une finale olympique en franchissant 6,00 m, devant l’Américain Sam Kendricks, deuxième à 5,95 m, et le Français Thibaut Collet, troisième avec 5,85 m.

Le champion olympique en titre, en quête d’un rarissime doublé dans un mois au Stade de France, ne s’est attaqué aux 6,25 m, un centimètre au-dessus de son record du monde, qu’à deux reprises. Au moment de son premier essai, le Suédois a préféré ne pas s’élancer dans le temps imparti, gêné par le vent.

La Kényane Faith Kipyegon, double championne olympique et double championne du monde en titre du 1500 m, a amélioré de sept centièmes son record du monde de la spécialité en 3 min 49 sec 04.

Kipyegon s’était emparée du record du monde du 1500 m en juin 2023. Paris lui réussit décidément : il y a un an, elle y avait établi le record du monde du 5000 m, battu par l’Ethiopienne Gudaf Tsegay en septembre (14:00.21).

Alice Finot a amélioré son record de France du 3000 mètres steeple (9’05"01) et a été suivie quelques instants plus tard par Agathe Guillemot qui a battu celui du 1500 m (3’58"05). Dans un Stade Charléty quasi complet, Finot, 33 ans, a coupé la ligne en 9 min 05 sec 01 et retranche un peu plus d’une seconde à son précédent record de France (9’06".15 à Budapest en 2023).

Prétendante à la médaille olympique le mois prochain à Paris, Alice Finot a seulement été devancée par la championne du monde en titre bahreïnie Winfred Yavi Mutile (9’03"68). Quelques minutes plus tard, la médaillée de bronze européenne Agathe Guillemot a battu le record de France en devenant la deuxième Française à descendre sous la barrière symbolique des quatre minutes : 3 min 58 sec 05.