Meeting de Rome : Letsile Tebogo sur sa lancée des JO
Publié le dimanche 1er septembre 2024 à 15h59min
Devenu le premier sprinter africain sacré sur 200 m aux Jeux de Paris début août, le Botswanais Letsile Tebogo a confirmé sa forme olympique en dominant un 100 m trois étoiles au meeting de Ligue de diamant de Rome vendredi soir.
Le jeune sprinter, qui s’affirme course après course comme un des nouveaux visages de l’athlétisme mondial, à seulement 21 ans, s’est imposé, sans forcer, en 9 sec 87 (vent : + 0,3 m/s). Il a devancé deux Américains, Christian Coleman (9"92) et Fred Kerley (9"95), double médaillé olympique de la course reine (argent en 2021 et bronze en 2024).
Dans la chaleur romaine à peine plus respirable en fin de soirée, sur la piste bleue du stade Olympique, il s’est rapproché à un centième de son record personnel sur la ligne droite, 9 sec 86 courues en finale olympique début août qui lui avaient valu la sixième place au bout d’une course ultra dense.
Depuis l’or olympique historique du 200 m, plus l’argent avec le relais 4x400 m masculin, Tebogo n’en finit plus de gagner, de Lausanne (Suisse) à Chorzow (Pologne) sur 200 m, et maintenant Rome sur 100 m. Le tout malgré un quotidien et un entraînement chahutés par les célébrations post-JO qui s’étirent, reconnaît-il. En particulier, l’accueil triomphal reçu à son retour au pays.
Si son succès olympique l’a fait changer de dimension, « je ne me sens pas comme un visage de l’athlétisme », à l’instar de l’Américain Noah Lyles, sacré sur 100 m aux Jeux de Paris, expliquait-il à la veille du meeting italien. « J’ai juste gagné une médaille d’or, c’est tout. Lui, il est là, régulier au fil des années. Je dirais que je pourrais le devenir si je le suis aussi ».
Le champion olympique surprise de 2021, l’Italien Marcell Jacobs, a lui terminé neuvième et dernier en 10 sec 20. « Mes jambes disaient non, j’avais des tensions musculaires, décrit-il. Je ne pouvais pas courir plus vite que ça ce soir et je ne voulais pas prendre le risque de me blesser ».
Un autre sprinter africain, du même âge que Tebogo, s’est imposé sur 400 m : le Zambien Muzala Samukonga (43"99). Une première pour lui en Ligue de diamant.
Désormais triple championne olympique en titre du 1500 m (une performance inédite en demi-fond), la kényane Faith Kipyegon a, elle, dominé la course sur laquelle elle règne presque sans partage depuis 2016 en 3 min 52 sec 89.
Devenue championne olympique du 3000 m steeple sur la piste violette du Stade de France, la Bahreïnie d’origine kényane Winfred Yavi a, elle, frôlé celui de la distance. Il lui a finalement échappé pour sept centièmes (8’44"39 contre les 8’44"32 de la Kényane Beatrice Chepkoech en juillet 2018).
Yavi a néanmoins pulvérisé de plus de six secondes son record personnel et le record d’Asie (8’50"66).
Derrière elle, l’Ougandaise Peruth Chemutai est devenue la troisième meilleure performeuse de l’histoire (8’48"03).
Comme Yavi sur 3000 m steeple, la Jamaïcaine Ackera Nugent a signé sur 100 m haies la meilleure performance mondiale de la saison en 12 sec 24 (vent : - 0,4 m/s). Un centième plus vite que Masai Russell aux sélections américaines fin juin. Devenue depuis championne olympique, Russell a pris la deuxième place (12"31). La Néerlandaise Nadine Visser a complété le podium en 12 sec 52. La Française Cyréna Samba-Mayela, médaillée d’argent aux Jeux de Paris, a terminé au pied du podium (12"57).
Dans un 110 m haies hors Ligue de diamant et moins relevé, Sasha Zhoya s’est lui imposé en 13 sec 18 (vent : + 0,4 m/s), à trois centièmes de son record personnel. Le jeune hurlder français a devancé l’Espagnol Asier Martinez (13"27) et le Jamaïcain Omar McLeod (13"28).
Voir en ligne : AFP