Mondiaux 2007 : La piste aux étoiles cherche records
Publié le vendredi 24 août 2007 à 18h31min
La piste aux étoiles du stade Nagai d’Osaka, où débutent samedi matin les Mondiaux 2007 d’athlétisme, peut devenir celle des records en sprint grâce à la conjonction de sa « texture » élastique, qui donne de l’accélération, et aux conditions climatiques favorables (chaleur et humidité).
Construit en 1964 lors des jeux olympiques de Tokyo, le stade Nagai (municipal) a été rénové pour la Coupe du monde 2002 de football. En fait, c’est du côté de l’anneau rose-marron, une couleur qui pacifie, que l’on doit chercher l’élément d’avant-garde, fruit d’années d’études et de recherches. À l’occasion de la réunion Grand Prix du 5 mai, quelques vedettes avaient pu tester la double épaisseur de revêtements synthétiques, qui n’est pas « coulée » mais « posée ».
L’Américain Jeremy Wariner, champion olympique et du monde du 400 m, s’était imposé en 44 sec 02/100, chrono remarquable pour un début de saison qu’il avait attribué aussi aux qualités de la piste. « Rapide, à la fois dure et confortable », avait-il souligné.
« Si tout marche comme prévu, il y a une chance que je batte le record » du monde de Michael Johnson (43"18 depuis les Mondiaux 1999 à Séville) », a récemment ajouté Wariner, capable de courir en 43 sec 50/100 le 7 août à Stockholm.
Chances
Le roi du tour de piste a aussi prédit la chute du record du monde du 100 m. « Avec tout ce que j’entends au sujet de cette piste, annoncée rapide, j’ai vraiment l’impression qu’il est possible de battre le record du monde. En finale, je pense qu’il faudra de toute façon courir en 9 sec. 80, voire mieux », a concordé son compatriote Tyson Gay. Gay, qui ambitionne trois médailles d’or (également sur 200 m et avec le relais 4x100 m) au pays du Soleil levant, est prétendant au titre de l’homme le plus rapide de la planète avec le Jamaïcain Asafa Powell, détenteur du record actuel (9"77).
Sur la piste aux virages amples, qui limitent la force centrifuge, tout a été pensé en fonction de la vitesse et de la santé des athlètes, jusqu’aux billes en céramique qui assurent le refroidissement de la surface. Outre les qualités spécifiques de l’anneau et des pistes d’élan, les sprinteurs et sauteurs trouveront un avantage indéniable avec la chaleur humide qui favorise les performances dans les épreuves d’efforts intenses et brefs (anaérobie).
Tokyo l’exemple
Les Mondiaux 1991 de Tokyo et leurs performances donnent des idées aux organisateurs d’Osaka. Dans la capitale japonaise, la finale du 100 m masculin fut la plus relevée de l’histoire, avec six athlètes en moins de 10 secondes (le 6 ème étant crédité de 9"96), et surtout l’Américain Carl Lewis avait établi le nouveau record du monde en 9 sec 86/100. Un vent de fraîcheur bienvenue après l’affaire de dopage du Canadien Ben Johnson aux JO de Séoul. Et puis, il y eut l’inoubliable duel à la longueur entre le même Lewis qui, malgré une série superbe ayant culminé avec un somptueux 8,91 m venteux au 4 ème essai, dut laisser la vedette pour une fois à son compatriote Mike Powell, capable d’atterrir 8,95 m au 5 ème essai. Le légendaire record du monde de Bob Beamon (8,90 m), réalisé à l’altitude de Mexico lors des JO de 1968, avait vécu.
Osaka est au niveau de la mer. Pourtant, c’est bien sur le sommet de la finale du 100 m, dimanche soir, en espérant qu’un orage ne vienne pas gâcher la fête, que les organisateurs comptent pour vraiment lancer leurs Championnats. Le public ne s’est pas pressé pour le moment aux guichets. À moins qu’un Japonais ne s’impose, avant, dans l’épreuve inaugurale du marathon messieurs. Et là, peu importera le temps.
Voir en ligne : Cyberpresse
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