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Nike, gonflé à bloc


Publié le vendredi 20 janvier 2006 à 18h31min

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Samedi 21 janvier, le géant du sport lance sa basket Air Max 360, entièrement montée sur coussins d’air. Reportage en avant-première dans l’incroyable laboratoire de la marque, à Beaverton (Oregon), où elle a été testée.




La Air Max 360 est encore dans les starting-blocks qu’elle a déjà plus de 75000 kilomètres dans les bottes ! Ces dernières années, 180 athlètes l’ont testée à l’usage. Les chercheurs et physiciens du Research Lab Center de Nike lui ont fait subir nombre d’essais pour avoir la certitude, avant son lancement mondial, qu’elle répondait bien au niveau de performance et de confort du concept « Air », lancé en 1987. Il faut dire que, lors de ses premières foulées, il y a bientôt vingt ans, la première Air Max n’avait pas été prise au sérieux, avec ses deux petites fenêtres latérales dévoilant une bulle d’air emprisonnée dans la semelle. « J’étais allé la présenter à des détaillants spécialisés en leur expliquant qu’elle allait révolutionner le monde du sport », se souvient Tom Hartge, l’actuel directeur créatif des technologies avancées de Nike. « Personne ne m’écoutait jusqu’à la fin, car, selon eux, un coureur ne porte jamais de chaussures rouges ! »

Dix ans plus tôt, les deux fondateurs de Nike n’y avaient également pas cru lorsqu’un ingénieur de la Nasa du nom de Frank Rudy était venu les voir après avoir mis au point un coussinet malléable, fait d’une enveloppe en film de polyuréthanne remplie d’un gaz incompressible. A la moindre pression, son invention épousait la forme en contact, puis reprenait son aspect initial dès la pression relâchée. Et ainsi de façon répétée sans que ses propriétés s’altèrent, à la différence d’un ballon de baudruche... Rudy voyait déjà sa petite invention se glisser entre la chaussette et la semelle intérieure de toutes les pointes de sprinters pour amortir les chocs au contact du talon avec le sol. Mais, à cette époque, Nike ne veut pas se diversifier dans les petits accessoires de course. Qu’à cela ne tienne, Rudy s’en va frapper à d’autres portes de fabricants. Même réponse négative. Du coup, il revient à la charge chez Nike et finit par vendre le brevet de son invention, que les ingénieurs de Nike inséreront dans les semelles pour augmenter ses performances.

Le coussinet de cette chaussure reste intact après 500 kilomètres de course

« A cette époque, raconte Jeff Pisciotta, chercheur au Research Lab Center, nous n’étions que quatre dans ce service, contre une trentaine aujourd’hui ». Dans cette salle de sport fermée à double tour au sein d’un bâtiment hautement sécurisé, les tapis roulants sont reliés à des ordinateurs, le terrain de basket est entouré de caméras, une grande étuve permet de simuler des pratiques sportives sous des climats tropicaux... Chaque sportif-cobaye est chaussé de chaussures avec des semelles bourrées de capteurs. Au moindre pas, la zone d’appui du pied se dessine en instantané sur un écran. Juste à côté, on analyse l’évolution de l’échauffement de la voûte plantaire ; plus loin, divers autres paramètres de stabilité et de maintien à l’usage. « Outre le confort, poursuit Jeff, nous étudions les répercussions physiques et mécaniques sur le corps du port de nos chaussures ». La résistance et la solidité de tous les composants de la Air Max 360 sont également testées. A commencer par le coussinet, toujours intact après 500 kilomètres de course, alors qu’une semelle classique aura perdu 40 % de son épaisseur.

En 1979, la basket Tailwind de Nike est la première à intégrer incognito cette innovation dans sa semelle. Les grands sportifs confirment rapidement le gain de confort de ce modèle, mais rien ne le démontre aux joggeurs du dimanche... avant qu’ils aient couru un 100 mètres. « Voilà pourquoi, poursuit Tom Hartge, le designer Tinker Hatfield a eu l’idée, en 1987, de réaliser une fenêtre dans la semelle pour rendre explicite son fonctionnement ». Ce fut la première Air Max, dont le hublot design l’amènera, contre toute attente, à fouler avec succès le macadam en ville. Ce modèle sera relayé par la Air Max 180 en 1991, dotée d’une fenêtre traversante. Puis par la Air Max 93, qui ouvre également sur tout le talon... Au total, six modèles toujours plus performants, mais pas encore au top, comme prétend l’être la nouvelle Air Max 360, truffée cette fois de coussins d’air sur toute la surface de la semelle. Quatre ans d’études et de mise au point ont été nécessaires pour que chacun d’eux réponde précisément à la pression du corps dans les différents points d’appui de la voûte plantaire.

Le design de cette basket star se devait lui aussi d’en jeter. « Tout en étant performant, explique Martin Lotti, un jeune Suisse promu directeur créatif de la division chaussures de Nike après avoir fait ses classes chez Motorola, Timex et Philips, ce nouveau modèle devait être encore plus design que les précédents ». Dotée d’une tige en tissu perforée, la Air Max 360 est surlignée d’un pourtour réfléchissant pour le jogging de nuit. Avec ses 354 grammes, elle est aussi, sans en avoir l’air, la plus légère chaussure que Nike ait jamais dessinée !

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