Prêt pour un marathon ? Non, pour trente !
Publié le jeudi 13 avril 2006 à 10h48min
Dans quelques jours, l’Imérien de Mont-Soleil, Vincent Scheidegger prendra l’avion à destination de Katmandou. La toute première étape d’un nouveau long périple dans la chaîne de l’Himalaya.
« Il ne faut pas vouloir monter trop vite ou en faire trop à la fois... » Ces propos sortent de la bouche de Vincent Scheidegger. Dignes d’un vieux sage tibétain, ils pourraient laisser songer que l’Imérien de tous les superlatifs s’est assagi. Mais, un coup d’œil sur l’itinéraire de son prochain périple nous rassure immédiatement. Ni sa récente paternité ni la sournoise tentation de sacrifier la folie sur l’hôtel du confort n’ont pu encore venir à bout de la détermination qui en fait un personnage hors norme.
De Lhassa à Katmandou
Vincent Scheidegger, c’est toujours du vif argent. De l’énergie dont trente marathons en trente jours ne parviendront probablement pas à épuiser la dernière goutte. En fait, il n’ira pas beaucoup plus haut, plus fort ou plus vite que ce qu’il a déjà fait précédemment, notamment en novembre 2002, à l’occasion de l’Himal Race, déjà dans l’Himalaya népalais. Cette fois-ci par contre, il partira seul de Lhassa, ville principale du Tibet, pour rejoindre Katmandou, capitale du Népal, par les hauts plateaux. Par le chemin des aventuriers, les deux villes sont séparées de 1200 kilomètres, et Vincent Scheidegger compte les parcourir en 30 jours, soit à raison de 40 kilomètres par jour. Un honnête programme, diront les adeptes des chemins de Compostelle qui en font à peu près autant.
A l’altitude des dieux
La différence est cependant de taille. Lhassa se trouve à 3680 mètres d’altitude et Katmandou à encore 1300 m. Les sentiers et voies qu’emprunteront l’Imérien se trouvent à une altitude moyenne de 4000 m et à plusieurs reprises, il franchira des cols au-dessus de 5000 m, une fois même à presque 5300 mètres. « Un voyage à l’altitude des dieux », comme le dit si joliment son frère David, qui accompagnera le sportif durant la phase de préparation. Pas de doute, l’homme repart à l’assaut d’un très gros défi et contrairement à sa première expérience himalayenne, c’est en solitaire qu’il franchira ces étapes. Vincent Scheidegger aime citer un lama tibétain qui avait dit : « Quand deux sentiers s’ouvrent à toi, choisis toujours le plus difficile, celui qui exigera le meilleur de toi-même ». Courageux mais pas téméraire, il s’entoure néanmoins des sécurités nécessaires.
De Lhassa à Katmandou, une route carrossable existe et un véhicule d’assistance mis à disposition par une agence de trekking népalaise accompagnera Vincent Scheidegger à distance. D’ordinaire, il sera possible de retrouver le véhicule plus ou moins à chaque étape, mais lorsque cela sera rendu impossible par la nature du terrain et les distances, le sportif de l’extrême bivouaquera avec un matériel très léger, mais adapté à ce genre de situation. Vincent Scheidegger prendra l’avion le 19 avril pour Katmandou puis Lhassa où il légalisera sa situation dans ce territoire administré par la Chine. Après une semaine d’acclimatation à l’altitude, il se mettra en route de col en col. Compte-t-il rencontrer le yeti en chemin comme Reinhold Messner qui affirme l’avoir observé dans ces mêmes parages ?
« L’ivresse des montagnes est toujours possible à ces altitudes », sourit l’Imérien dont rien n’entame la belle sérénité.
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