Stéphanie Falzon : « Il y a eu un déclic »
Publié le mercredi 14 mars 2007 à 10h34min
Les lancers Français vivent un bel hiver. Avec la barre des 20 m franchie par Gaëtan Bucki au poids, les places de finalistes aux championnats d’Europe en salle de Laurence Manfrédi et Jessica Cerival, le renouveau de Manuèla Montebrun et Mélina Robert-Michon, ou quelques belles performances lors des championnats nationaux hivernaux (à l’instar des 52,64 m de l’espoir Romina Ugatai au javelot), les poids lourds de l’athlétisme tricolore ont pu fêter le nouveau record de Stéphanie Falzon, 24 ans, au marteau.
La lanceuse girondine, en sortir de stage, a en effet balancé son engin à 71,11 m, améliorant de plus de deux mètres son record personnel. Avec Manuèla Montebrun et Amélie Perrin, elles sont désormais trois Françaises à émarger dans le club des plus de 71 m, porte d’entrée parmi les 25 meilleures mondiales. Et la progression qu’elle connaît depuis deux ans pourrait bien emmener la sociétaire du Bruges Saint-Médard Athlétisme vers de nouveaux sommets, peut-être dès le week-end prochain lors de la coupe d’Europe des Lancers à Yalta (Ukraine). Entretien.
Stéphanie Falzon, vous avez porté votre record, qui datait de 2006, de 68,84 m à 71,11 m cet hiver. Surprise ?
Surprise et ravie ! J’étais aux anges. Je savais que j’avais progressé, que je passerai cette limite un jour, mais j’imaginais plutôt ça pour cet été. J’étais en stage en Afrique du Sud, à Pretoria, et un petit meeting national était programmé un peu avant la fin du séjour. J’étais bien deux ou trois jours avant, j’avais effectué de petits changements techniques, et je me suis dit pourquoi pas ?
Comment expliquez-vous de lancer si loin, aussi tôt dans la saison ?
C’est vrai que je réalise cette perf en plein hiver, sans y être vraiment prête. Je l’explique par un travail effectué depuis des années qui commence à payer, par d’excellentes conditions là-bas : il faisait beau, les infrastructures étaient parfaites, et, surtout, je ne travaillais pas. Quand vous êtes habituée à travailler toute la semaine (ndlr : elle est employée à la mairie de Bruges, près de Bordeaux), tout est beaucoup plus facile lorsque vous ne pensez plus qu’à l’athlétisme et à vous entraîner. J’ai beaucoup travaillé en musculation cette année. Auparavant, je suivais un programme personnel, je bidouillais. Cette année, Gilles Dupray (ndlr : le recordman de France du marteau, désormais cadre technique), en concertation avec mon entraîneur, m’a concocté un programme précis. Je découvre plein de choses, tout un nouveau travail que je ne connaissais pas, et je vois la différence. J’ai vraiment gagné dans ce domaine. Du coup, j’ai l’impression que le marteau est beaucoup plus léger. Et à partir de là, forcément, tout est plus simple et beaucoup plus facile.
Comment voyez-vous la suite de la saison, en particulier avec ce nouveau record dans les bras ?
J’ai un peu peur, c’est vrai, de courir après cette marque. Mais j’ai vraiment été rassurée par les championnats de France hivernaux, le week-end dernier à Nice. Si la performance n’était pas terrible (ndlr : 67,68 m, deuxième derrière Manuèla Montebrun et devant Amélie Perrin), j’ai eu de super sensations : j’ai senti que je pouvais réaliser à nouveau une telle performance. Cela m’a beaucoup rassurée.
Comment allez-vous aborder la coupe d’Europe des lancers, ce week-end en Ukraine ?
Je cherche avant tout la performance. Mais si je lance au niveau qui était le mien en Afrique du Sud, je devrais être dans le bon peloton. 71 mètres en hiver, c’est déjà pas mal...
Avec Amélie Perrin et Manuèla Montebrun, vous êtes maintenant trois à lancer au niveau international...
Nous sommes un bon petit peloton, et c’est très sympa. Il y a un petit esprit de compétition, et c’est une bonne chose. J’ai beaucoup travaillé sur moi pour aborder les compétitions dans cet état d’esprit.
Vous avez à ce jour gagné six mètres en 18 mois. Sur un plan général, comment expliquez-vous votre progression depuis deux ans ?
Il y a eu un déclic. En 2005, je fais une saison de m..., catastrophique. C’est la seule année où je m’étais vraiment fixé des objectifs. Cette saison m’a minée, et forgé le moral en même temps. Et puis, je le répète, le fait de prendre de la force rend tout plus simple. Je peux aujourd’hui me permettre des imprécisions techniques. Avant, c’était impossible.
Vos objectifs pour cet été ?
L’objectif est de se qualifier pour les Mondiaux, même si avec 71,50 m, la barre est haute. Cela peut valoir un podium dans les grands championnats. Après la coupe d’Europe, je ralentirais le rythme pendant une bonne semaine. Mais je ne peux pas me permettre de trop couper. Nous avons programmé un stage en avril avec les autres lanceurs de l’équipe de France. Nous partons en stage tous les mois depuis janvier, et cela joue un rôle important dans nos résultats.
Voir en ligne : FFA
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