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Yohann Diniz : « J’ai retrouvé le plaisir »

Publié le vendredi 6 février 2009 à 07h59min

Le Champenois a tiré un trait sur son échec olympique et s’est entouré d’une cellule de travail performante pour tracer sa route jusqu’à Londres en 2012.

Ambiance feutrée, lumière tamisée. C’est sur les Champs-Élysées, dans les locaux de son équipementier que Yohann Diniz a lancé sa saison. Un programme complet, des choix argumentés, une équipe dévouée et des objectifs ciblés : tout a été mis en œuvre pour permettre au chef de file de l’athlétisme tricolore de rebondir après sa désillusion pékinoise.

Yohann, on a l’impression que tout change autour de vous cette année

Oui, comme je l’ai expliqué, depuis déjà deux ans une forme de lassitude s’était installée. Par crainte de la réaction du public et du milieu, je n’avais pas souhaité changer. Quand tu es champion du monde ou champion d’Europe, tout remettre à plat peut paraître bizarre. Finalement, j’aurais dû penser à moi et éviter de perdre tout ce temps.

C’est un nouveau Yohann Diniz qui entame cette saison 2009 ?

Déjà, ce n’est pas une saison, mais quatre ans de collaboration étroite que nous entamons. Nouveau Yohann ? Oui et non. 31 ans, on mûrit, on se pose et on se dit qu’il est grand temps d’explorer les satellites qui gravitent autour de soi. Simplement au niveau de l’entraînement où tout tournait autour de l’aérobie. C’était le moment de découvrir d’autres aspects de l’entraînement et de la performance. C’est ce qu’on a voulu approfondir.

Avec une telle équipe, y a-t-il désormais une obligation de résultats ?

Le premier objectif était de retrouver le plaisir et le sourire. Tout le monde me demandait de m’éclater sur la piste comme avant. Après, bien sûr, continuer à réaliser de belles choses, d’aller chercher des médailles car je suis encore capable d’y aller.

Vous êtes désormais très entouré. Était-ce nécessaire pour reprendre votre marche en avant ?

L’équipe s’est renforcée parce qu’on se rend compte que la marche ce n’est pas que marcher. Avant je gérais tout, tout seul, que ce soit le médical, le partenariat, la communication. Aujourd’hui, je n’ai qu’à penser à l’entraînement, me reposant sur tous ces gens qui sont là pour m’aider. J’ai l’impression que ça porte déjà ses fruits.

Ainsi entouré, un échec du type de Pékin devient impensable…

Certes les Jeux étaient un échec, mais ce sont les échecs qui permettent de rebondir. Ça a été dur au départ, mais après on retrouve l’envie de repartir.

Il vous a fallu combien de temps pour évacuer la déception de Pékin ?

Un bon mois. La page est désormais tournée. Si le plaisir n’était pas revenu, je ne serais pas là devant vous à évoquer la suite. J’aurais mis un terme à ma carrière.

Ne peut-on pas craindre que cette professionnalisation de votre entourage, vous fasse perdre votre sourire, votre fraîcheur, bref ce qui fait votre personnalité ?

Non car ce ne sont que des potes. Olivier Gui c’est sans doute la meilleure rencontre de ma vie. C’est lui qui m’a donné ma chance chez Adidas, qui a fait beaucoup pour la marche avec les campagnes de pub, les gens ont appris à me connaître et à avoir un autre regard sur la discipline. Après, d’autres personnes que je connais, avec qui j’ai des atomes crochus, sont venues se greffer à nous. C’est une vraie bande de joyeux lurons et tout va très bien se passer.

Tous les aspects de votre entraînement sont désormais étudiés minutieusement…

Ça fait partie des nouveautés. Avec Olivier Gui, on a d’abord analysé ce que je faisais avant de mettre en place un nouveau plan de développement. Nous avons échangé nos idées avant de contacter des gens de notre entourage et se lancer tous ensemble dans cette belle aventure.

Quels sont les vrais plus ?

Au niveau de l’entraînement, je ne vis plus dans cette monotonie avec l’impression de refaire toujours la même chose. Là, je suis en découverte tous les jours. Il y a aussi cette sensation d’avoir déjà retrouvé le plaisir, le mental, de consulter son ostéo et son kiné régulièrement, de faire un bilan médical, de faire un point quotidien ou presque avec Olivier sur le déroulement des opérations.

Quelles sont vos ambitions pour 2009 ?

Déjà, la Coupe d’Europe organisée à Metz fin mai et puis derrière le doublé aux championnats du monde de Berlin.

Cette tentative de doublé vous a-t-elle été inspirée par Robert Korzeniowski ?

Robert, lui, visait deux victoires. Moi, je double pour essayer de faire quelque chose de bien dans les deux disciplines. On verra car je ne suis pas le seul à m’aligner sur les deux distances aux Mondiaux, nous serons trois ou quatre. Après, on peut penser que j’ai un meilleur profil que les autres pour être performant sur le 20 et le 50 kilomètres. J’en avais vraiment envie. Les sprinters tentent bien le doublé 100-200 m. Il y a six jours d’écart entre les deux courses. Pour moi, comme pour Pascal (Chirat) au niveau de l’entraînement, c’est un beau challenge.

Parlez-nous de ces séances de musculation, c’est nouveau et vous en bavez paraît-il ?

C’est comme tout, il faut s’adapter. Maintenant, ça va mieux et je le ressens sur ma technique, sur ma marche, je suis plus puissant, plus solide sur l’appui, j’ai gagné en amplitude. Ce qui est sûr c’est qu’avant, avec Denis (Langlois), on abordait frileusement la musculation, on ne connaissait pas.

C’est assez curieux pour un athlète de haut niveau comme vous ?

Ça peut paraître bizarre en effet, mais on avait fait le choix de travailler sur la « caisse » en négligeant peut-être le reste. Résultat : j’étais souvent blessé. Même la blessure à Pékin n’était pas anodine. J’ai fini par me rendre compte que je manquais de physique.

Autre nouveauté : ces stages de thalasso réguliers

Je voyais plusieurs athlètes, comme Ladji Doucouré, qui allaient régulièrement à Saint-Malo. On m’a parlé des bénéfices que je pouvais en tirer. Je suis allé voir et ça m’a fait le plus grand bien. Maintenant, un protocole de récupération a été mis en place sur toute la saison.

Êtes-vous soulagé d’avoir réussi à renverser la vapeur en quelques mois

Forcément. Après, il a fallu tout mettre en place avant de s’exprimer. Maintenant, tout est prêt, tout nouveau, tout neuf. J’avais besoin de ces changements pour bien aborder ces quatre ans.

* Propos recueillis par Gérard Kancel


Voir en ligne : L’Union

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