A quand un marathon sous la Manche ?
Publié le vendredi 27 juin 2025 à 13h48min
Du bitume parisien aux sables du Sahara, des sentiers himalayens aux glaces du pôle Nord, les marathons ont conquis chaque recoin de la planète. Même les tunnels, parfois, ont prêté leur obscurité à quelques kilomètres de course. Mais aucun n’a jamais proposé un marathon entier sous la mer, entre deux nations. Le Marathon du Tunnel sous la Manche serait une première mondiale, une prouesse inédite mêlant sport, géopolitique et technologie. Un graal absolu pour tout coureur en quête d’un défi à la hauteur de ses rêves.
Le pari d’un mythe franco-britannique sous les pieds des coureurs
Et si, pour la première fois dans l’histoire du sport, un marathon unissait deux pays en passant sous la mer ? Un défi fou, aussi symbolique que logistique, pourrait devenir réalité : organiser un marathon dans le tunnel sous la Manche. Ce ruban d’ingénierie de plus de 50 km pourrait accueillir une course mythique, à la fois prouesse humaine, message de paix et terrain d’exploit. Voici pourquoi l’idée mérite de franchir le seuil de l’utopie.
Une prouesse technique devenue patrimoine commun
Le tunnel sous la Manche, inauguré en mai 1994, est une des grandes aventures technologiques du XXe siècle. Reliant Coquelles (près de Calais) à Folkestone (au Kent), il s’étire sur 50,5 km, dont 37 km sous la mer, ce qui en fait le plus long tunnel sous-marin du monde. Trois galeries y coexistent : deux tubes ferroviaires pour les trains, et un tunnel de service central pour la maintenance et les urgences.
Projet né d’une volonté conjointe franco-britannique, il symbolise à la fois la coopération européenne et la maîtrise d’une ingénierie extrême. Depuis trente ans, il accueille chaque année plus de 20 millions de passagers et des millions de tonnes de marchandises. Il relie, au quotidien, les peuples. En faire aujourd’hui le théâtre d’une aventure humaine comme un marathon serait une façon naturelle de le célébrer.
Courir pour relier : symbole et défi d’un marathon unique
Le « Marathon du Tunnel sous la Manche » serait bien plus qu’une course. Ce serait un message. Une course qui relie deux pays, deux cultures, deux visions de l’Europe, à un moment où les divisions politiques rendent ce lien plus fragile. Sous la mer, à 40 mètres de profondeur, les coureurs avanceraient dans un silence propice à l’introspection et à la méditation de l’effort.
C’est aussi un défi d’endurance : courir 42,195 km en légère pente, dans un environnement clos, sans le soutien du public en bord de route, représente une difficulté unique. Un marathon souterrain, où la tête joue autant que les jambes. Un défi pour sportifs aguerris, mais aussi un rêve pour les passionnés d’histoire, de sport et de géographie humaine.
Des précédents discrets mais prometteurs
Le concept n’est pas tout à fait neuf. En 2019, pour les 25 ans du tunnel, une traversée exceptionnelle a été accordée à une centaine de coureurs triés sur le volet : personnels d’Eurotunnel, sportifs professionnels, personnalités engagées. Une course-relais hautement encadrée, presque secrète.
En 2024, à l’occasion du 30e anniversaire de la mise en service du tunnel, une nouvelle course a été organisée, sur un format plus symbolique que compétitif. La sécurité, l’absence d’accès public, et le caractère exceptionnel de ces initiatives montrent que l’idée peut s’incarner... mais sous conditions strictes.
Un parcours droit, mais pas si simple
Le marathon du tunnel suivrait une logique implacable : une entrée côté France, une sortie côté Royaume-Uni (ou inversement). Une distance de 42,195 km est parfaitement envisageable dans les 50,5 km du tunnel.
On pourrait imaginer un départ dans la galerie de service, avec accès par navette à des points précis. Le tunnel étant parfaitement plat, à l’exception de quelques pentes légères en arrivée ou en départ, le parcours serait exigeant mentalement mais facilité techniquement.
Pour les coureurs, une signalisation lumineuse, un jalonnement au sol, des zones de ravitaillement légères mais efficaces permettraient de rythmer l’effort. La promesse : une course hors norme, entre solitude méditative et sensation de vitesse accentuée par la perspective infinie du tunnel.
Conditions, organisation, logistique : un modèle à inventer
Pour que le « Marathon du Tunnel sous la Manche » puisse voir le jour, un cahier des charges draconien devrait être respecté. Avant tout, la sécurité : le tunnel est une infrastructure ferroviaire stratégique, dont l’arrêt temporaire a un coût élevé. Une fermeture partielle ou totale d’un tube pendant 8 à 10 heures serait nécessaire, uniquement envisageable un dimanche très tôt ou pendant une nuit exceptionnelle.
Les départs se feraient par vagues, probablement par groupes de 100 à 200 coureurs, toutes les 5 à 10 minutes, afin d’éviter l’engorgement. Une limite stricte de 2000 à 3000 participants serait posée. La course pourrait être réservée aux coureurs capables de terminer un marathon en moins de 4h30, afin de garantir la fluidité et le respect du timing logistique.
Le dossard, très sûrement onéreux (entre 200 et 500 euros), inclurait le retour en navette, la logistique d’entrée et de sortie dans un tunnel hautement sécurisé, et peut-être un accès à un village de course unique dans les terminaux du tunnel.
Les coureurs arriveraient dans un pays différent de celui de leur départ. L’organisation devrait donc prévoir vérification d’identité, contrôle de passeport ou d’identité, et transfert en autocar vers le point d’origine. Un parcours en boucle (21 km aller + 21 km retour) serait une alternative, mais perdrait en force symbolique.
Des services médicaux, des systèmes de ventilation temporaires, une surveillance vidéo continue et des communications en temps réel seraient indispensables.
Un marathon pour la paix, l’Europe, l’avenir
Pourquoi créer un tel événement ? Parce qu’il incarne tout ce que le sport peut offrir : un message d’unité entre nations, un hommage à l’histoire technique de l’Europe, et un terrain nouveau pour le dépassement de soi.
Le tunnel sous la Manche est un espace clos, mais symboliquement ouvert : il unit les peuples, il efface les frontières géographiques sous les frontières naturelles. En faire le théâtre d’un marathon, ce serait rappeler que l’Europe est un projet de mouvement, de passage, de partage.
Ce serait aussi offrir au monde un marathon unique, au même titre que ceux du Pôle Nord, de l’Himalaya ou du désert de l’Atacama. Un rendez-vous annuel que les grands sportifs viendraient chercher comme un graal souterrain.
Avis aux organisateurs visionnaires
Il ne manque qu’une chose pour faire du Marathon du Tunnel sous la Manche une réalité : un porteur de projet audacieux. Un partenariat entre Eurotunnel, les fédérations d’athlétisme, les collectivités locales, et des organisateurs d’événements sportifs ambitieux.
La faisabilité technique existe. Les précédents l’ont prouvé. Le public serait au rendez-vous. La presse internationale couvrirait l’événement comme un exploit contemporain. Il est temps de poser les jalons d’un projet hors du commun. Le Marathon du Tunnel sous la Manche ne doit plus rester une idée. Il doit devenir une date.
Le compte à rebours peut commencer !
Voir en ligne : Marathons
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