Ahmed Ezzobayry : « Je rêve des Jeux de Pékin »

Vous ne faisiez pas partie des favoris, sur la ligne de départ des championnats de France des 10 km sur route...

C’est vrai. Mais je n’ai jamais été champion de France. Sur aucune distance. Et je ne suis pas non plus très connu comme un spécialiste du 10 km. Moi, c’est le marathon que je prépare. Mais j’avais une obligation, avec mon club, Alès Cévennes Athlétisme, de participer à ces championnats de France. Et puis, je n’avais plus couru depuis le Marathon de Paris, en avril dernier. J’avais donc besoin d’une compétition, pour savoir où j’en étais de ma préparation.

Comment s’est déroulée la course ?

Elle est partie très vite. Pierre Joncheray, le deuxième à l’arrivée, a imposé d’entrée un rythme très rapide. Nous sommes passés en 14 minutes au 5 ème kilomètre. Un train qui a permis de nettoyer le peloton. Après la mi-course, nous nous sommes retrouvés à deux. Et j’ai attaqué à 1200 m de la ligne, pour terminer seul. J’étais bien, j’avais encore des ressources.

Et pourtant, vous n’aviez pas spécialement fait de ces championnats de France un objectif majeur ?

Non. Après le Marathon de Paris, où j’avais terminé 8 ème en 2h11’18", j’ai coupé trois semaines pour me reposer. J’ai ensuite repris, tranquillement, jusqu’au début du mois d’août, une période où je suis parti une vingtaine de jours en vacances avec ma femme et ma fille. Depuis, j’ai attaqué sérieusement la préparation du marathon. Mais, avant les championnats de France de Leucate, je n’avais plus couru en compétition depuis le printemps dernier.

Quels sont vos conditions et votre régime d’entraînement ?

Je suis militaire, détaché pour m’entraîner. Pendant cinq ans, jusqu’en novembre 2004, j’appartenais à la Légion Etrangère. Depuis, je suis au 93 ème RAM à Varces, près de Grenoble. Avec mon entraîneur, Abdellah Behar (2h09’05" au marathon en 2001), je me prépare dans les Alpes, le plus souvent seul, sur des parcours variés, du plat, mais aussi des chemins plus vallonnés. En moyenne, mon régime d’entraînement se situe entre 180 et 220 kilomètres par semaine.

Quel est votre passé de marathonien ?

J’ai débuté au Marathon de Paris en 2005, après avoir surtout fait du cross et de la piste. Pour mes débuts sur la distance, j’ai couru en 2h13’. L’année suivante, j’ai réalisé 2h14’ à Paris, puis une minute de plus à Berlin. Mon record, 2h11’18", date du dernier Marathon de Paris, en avril 2007. Je n’en ai donc disputé que quatre, mais c’est sur cette distance que je veux aller aux Jeux de Pékin.

Aujourd’hui, les Jeux olympiques de 2008 constituent votre principal objectif ?

Oui, j’espère vraiment aller à Pékin, c’est mon rêve depuis longtemps. Mais je ne sais pas encore quel sera le processus de sélection. Je vais m’aligner sur un marathon avant la fin de l’année, au mois de novembre sans doute. A New York ou Séoul. Pour la suite, je n’ai encore rien programmé, mais l’organisation de ma saison sera faite avec une priorité : les Jeux de Pékin.