Apprendre à courir
Publié le vendredi 13 juillet 2007 à 00h11min
Sur la pointe ou le talon ? Penché vers l’avant ? Frapper le sol en avant du corps ou au-dessous ? Le jogging peut sembler simple. Mais il comporte son lot de débats.
Les passionnés ont chacun leur technique préférée. Et les entraîneurs mettent au point une approche très personnelle pour convaincre leurs ouailles qu’ils sont indispensables. La chaîne albertaine Le coin du coureur joue justement sur ce besoin de conseils. Depuis sa création en 1984 à Edmonton, elle a envahi tout le Canada anglais, fait une incursion aux États-Unis, et depuis quelques années est aussi présente à Montréal. Un Coin du coureur vient d’ouvrir à Brossard, et un autre est prévu à Laval. Chaque semaine, des courses de groupe sont organisées autour de chacun des magasins, avec des instructeurs qui prodiguent des conseils aux participants.
« Beaucoup de gens n’aiment pas vraiment le jogging parce que c’est une activité solitaire », dit Jacqueline Drouin, du Coin du coureur de la rue Bernard. « Il est difficile de trouver un partenaire de son niveau dans son entourage immédiat. De plus, courir avec un ami ou un collègue peut parfois devenir compétitif, de manière désagréable. Courir en groupe avec des gens de son niveau, qu’on ne connaît pas nécessairement, a des avantages évidents ». Différents parcours sont disponibles : cinq et 10 kilomètres, semi-marathon, marathon. Dépendant des magasins, il y a des courses un ou plusieurs jours chaque semaine. Au magasin de la rue Bernard, entre 20 et 50 personnes participent aux parcours offerts tous les dimanches, selon la température. Selon Mme Drouin, le nombre plus faible de magasins au Québec, par rapport au reste du pays, est causé par l’impression que le jogging est un sport solitaire. « Les gens ici préfèrent des sports qu’on peut faire à plusieurs. Mais nous aidons à changer la perception. Montréal est particulièrement bien adapté au jogging, c’est tellement agréable de courir près de la montagne ».
Les cours de jogging ont la cote ces dernières années. L’essor d’internet a permis aux joggers solitaires de se retrouver sur des sites spécialisés comme celui du magazine Runner’s World, ou courir.org à Montréal, et de se rendre compte que leurs problèmes sont courants. Selon une récente étude britannique publiée dans le Sports Injury Bulletin, les deux tiers des joggeurs se blessent chaque année aux genoux, aux mollets, aux cuisses, aux tendons d’Achille ou aux pieds. Si on extrapole d’après les données américaines (11 millions de joggeurs aux États-Unis, selon l’Association américaine du jogging), il y aurait entre 200000 et 300000 joggeurs au Québec. À la fin du printemps, le New York Times rapportait que les méthodes et cours de jogging, comme ceux qu’offre Le coin du coureur, sont de plus en plus populaires. Le groupe américain Chi Running, qui a deux instructeurs à Montréal, compte 50 % plus de pupilles chaque année depuis sa création en 2004, et un camp d’entraînement pour coureurs, le Craftsbury Outdoor Center au Vermont, a 30 % plus d’inscriptions cet été. Les coureurs du dimanche ne sont pas en reste, selon le quotidien américain : depuis le printemps, un café du West Village à New York, Art of Coffee, organise chaque samedi une course de 10 kilomètres à un rythme particulièrement lent : 10 minutes par mille, soit une heure pour le parcours au complet. À la fin du trajet, les coureurs ont droit à un latte gratuit.
Voir en ligne : Cyberpresse
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