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Cécile Bertin, la marathonienne féministe qui retrouve New York


Publié le dimanche 1er novembre 2009 à 07h49min

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Elle a 39 ans, quatre enfants, un tour du monde dans les pattes et court aujourd’hui les 42,195 kilomètres du marathon de New York. Cécile Bertin n’est pourtant pas une professionnelle et a juste une histoire anodine dans le milieu de la course à pied. Banal ? Pas tant que ça en fait.




« Ma passion pour la course à pied est un grand mystère », clame Cécile Bertin. Cette mère de quatre enfants, presque quadragénaire, court son deuxième marathon de New York ce dimanche. Et son histoire avec la célèbre course de fond a des allures de seconde naissance. C’est il y a cinq ans, lors d’une toute première épreuve multidisciplinaire pour femmes, le Raid Amazon, qu’elle prend littéralement goût pour la course. « Au départ, raconte-t-elle, j’ai eu très peur de la course à pied. Les 21 kilomètres à parcourir me paraissaient surréalistes. Mais je me suis dis qu’il fallait que j’y survive et finalement, après avoir terminé le raid, je suis revenue complètement euphorique et j’ai tout de suite voulu recommencer. Même si je n’intégrais pas encore la notion de plaisir ». L’objectif ultime de cette Auvergnate, dont la famille n’est pas du tout sportive, devient alors simple : courir un jour le marathon de New York. « Tout simplement parce que c’est le plus emblématique », rappelle-t-elle. Elle participe alors, il y a deux ans, à un concours qui va lui offrir son rêve du moment. « C’est à New York que le plaisir de courir est venu, que tout a vraiment commencé, explique-t-elle. Il y avait quelque chose en plus, une sensation hors norme. C’était mon destin ».

À la suite de cette première expérience positive, elle décide de continuer son histoire d’amour avec la course à pied, « par simple envie de revivre des sensations aussi fortes », et court dans la foulée le marathon de l’île de King George, en Antarctique. Lui vient ensuite l’idée d’intégrer le 7 continents club, cercle fermé des marathoniens qui ont parcouru des courses reconnues par la fédération d’athlétisme sur tous les continents du globe. Elle devient alors la première Française à réussir ce pari, mais avec du style en plus puisqu’elle remplit le contrat des 7 courses à travers le monde en 80 jours, à la manière de Jules Verne. « Je voulais me lancer un défi un peu original, explique Cécile Bertin. Dans le but aussi, je l’avoue, d’en faire un livre ».

Et si aujourd’hui, elle est s’y heureuse de revenir courir dans les rues de Manhattan, c’est simplement que le marathon de New York a totalement changé sa vie. « C’est en quelque sorte un retour aux sources, dit-elle. C’est ici que mon idée de tour du monde est venue et aussi que les discussions avec d’autres coureurs m’ont amenée à monter mon site web ». courir-au-féminin.com, l’autre passion de Cécile, regroupe « ce qu’elle n’a jamais pu trouver sur les autres sites dédiés à la course à pied », et permet aux coureuses de s’exprimer librement sur leur sport et d’oublier le « regard masculin ». « Aux États-Unis, dit-elle, lorsque vous dites que vous êtes marathonienne, les gens vous félicitent. En France, c’est plutôt « ah bon, et tu fais combien ? »

Cette autre activité, qui ne la laisse que rarement quitter son Blackberry des yeux, remporte assez de succès pour lui faire dire « que d’autres femmes devaient aussi éprouver un manque ». Aujourd’hui, elle se félicite d’avoir presque créé une petite communauté en ligne et d’avoir poussé certaines filles à courir leur premier marathon à la suite de leur inscription sur le site. « Cela faisait des années qu’elles en rêvaient mais elles n’osaient pas sauter le pas parce qu’elles avaient la trouille », explique-t-elle. Une initiative qui lui a permis d’écrire un premier livre également intitulé Courir au féminin. « Ce qui est drôle, ajoute-t-elle, c’est que je vais sûrement vivre de la course à pied alors que je ne suis pas une professionnelle ». Et si on demande gentiment à Cécile, la marathonienne féministe, quel était son temps lors de son premier marathon de New York, elle répond tranquillement 3h48’. « C’est la première fois que je suis passée sous les 4 heures », aime-t-elle à rapporter. Nul doute qu’aujourd’hui, elle voudra rééditer la même performance, là où tout a commencé.

- Si l’histoire de Cécile Bertin vous intéresse, vous pouvez la contacter par mail à cecile_bertin@yahoo.com

* Article publié par Jonas Cuénin


Voir en ligne : France-Amérique

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